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Le Budget de l’État pénalisé par la compensation et les charges du personnel

Faisant face à une montée en puissance des dépenses, le budget de l’État affiche un déficit de 33,5 milliards de DH à fin août dernier. Une situation due notamment à une forte augmentation des charges de la compensation, en plus de l’accroissement de la masse salariale et des charges de la dette.

Le Budget de l’État pénalisé par  la compensation et les charges du personnel

Les finances publiques continuent de subir la pression et la montée en puissance de certaines dépenses que l’État a encore un peu de mal à maîtriser. Il s’agit notamment de la subvention de certains produits importés dont le pays ne dispose pas, tel le pétrole, ou dont il ne dispose pas en quantités suffisantes pour satisfaire les besoins du marché local, telles les céréales, mais que les consommateurs n’ont pas le pouvoir d’achat qui leur permettrait de les payer à leur prix réel. De même, le budget de l’État fait face à un accroissement de la masse salariale, une dépense difficile également à compresser, et aux charges de la dette. Ceci a aggravé le déficit budgétaire, qui s’est situé à 33,5 milliards de DH au cours des huit premiers mois de cette année, contre un déficit d’à peine 7,4 milliards de DH un an auparavant. C’est ce que révèlent les derniers chiffres dévoilés par la Trésorerie générale du Royaume.
Les dépenses du budget général ont, en effet, dépassé 180 milliards de DH à fin août 2012, en progression de plus de 17% par rapport à leur niveau à fin août 2011. Ceci s’explique par une augmentation de 23,6% des dépenses de fonctionnement, de 6% des charges de la dette budgétisée, alors que les investissements de l’État n’ont évolué que de 2,5%. Ainsi, les dépenses de fonctionnement ont dépassé 127 milliards de DH, dont 64,2 milliards de DH ont concerné les traitements et les salaires. Leur hausse est due essentiellement aux charges de la compensation qui ont augmenté de 61,5% (37,1 milliards de DH contre 23 milliards de DH à fin juillet 2011). Les salaires continuent également à grever le budget de l’État, s’accroissant de 12,6% à fin août 2012, «en raison notamment de l’impact des recrutements et des promotions opérés ainsi que du fait que la revalorisation des salaires de 600 DH est servie en 2012 à partir de janvier, alors qu’en 2011, elle n’est intervenue qu’à partir de mai», explique la Trésorerie générale du Royaume dans son dernier bulletin mensuel de statistiques consacré aux finances publiques.

Toujours la compensation...
De même, les charges en intérêts de la dette, qui absorbent une bonne partie du budget, ont frôlé les 13 milliards de DH de janvier à août 2012, en hausse de plus de 9%.
Le poids des charges de la dette extérieure a été plus pesant, évoluant de près de 20% de plus que celui de la dette intérieure (+8,1%).
Il faut aussi noter que même le solde ordinaire du Trésor a été négatif cette année avec -10,5 milliards de DH à fin août, contre un solde positif de 13,5 milliards de DH un an auparavant.
Ce solde renseigne sur la capacité de l’État à dégager une épargne qui est surtout orientée vers l’investissement. Et ce serait justement le déficit enregistré dans ce domaine qui expliquerait un ralentissement de l’investissement. Certes, les dépenses d’investissement du budget général ont progressé de 2,5% à fin août par rapport à la même période de l’année dernière, s’établissant à 26 milliards de DH. Toutefois, en huit mois, l’on était à peine à un taux de réalisation de 45% du montant alloué par la loi de Finances 2012 aux investissements et qui est de l’ordre de 60 milliards de DH.
L’évolution de la structure des dépenses du budget général fait donc ressortir une augmentation de la part de la compensation au détriment des autres dépenses (investissement, personnel, matériel et intérêts de la dette).
Par ailleurs, au moment où les dépenses s’envolent, les recettes évoluent à un rythme très lent. Ainsi, les recettes ordinaires se sont élevées à 129,3 milliards de DH, en augmentation de 1% par rapport à fin août 2011. Il est toutefois à noter que les recettes fiscales ont progressé de plus de 6%, contre une baisse de 27,8% des recettes non fiscales.

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