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Les partis de la majorité en difficulté organisationnelle

Plusieurs membres dirigeants du PJD sont devenus des ministres, créant des difficultés organisationnelles.

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La majorité des partis politiques marocains, pour ne pas dire tous, passe par une étape de restructuration. Une restructuration imposée par les résultats des dernières élections, par l'adoption d'une nouvelle loi organique sur les partis, par l'intégration de la majorité gouvernementale ou de l'opposition… Situation politique à laquelle ces partis doivent se conformer pour être en phase avec la nouvelle Constitution. Cette situation a eu des effets sur certains partis plus que d'autres, et ce, à des degrés différents. C'est le cas, ceci apparait de jour en jour, du Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui dirige la majorité gouvernementale et de ses alliés (le parti de l'Istiqlal, le Mouvement Populaire et le Parti du Progrès et du Socialisme).

Pour le Parti de la Justice et du Développement, la question est plus problématique. Ce parti qui était dans l'opposition se trouve aujourd'hui chef de la majorité. Son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, est chef du gouvernement avec tout ce que cela exige, comme disponibilité pour diriger son équipe, répondre aux interpellations du Parlement au moins une fois par mois… en plus des réunions de la nouvelle instance mise en place conformément à «la charte de la majorité», «la présidence de la coalition de la majorité». A ces tâches s'ajoutent celles qu'il a en tant que secrétaire général du parti. En plus de cela, deux des vice-secrétaires généraux, qui doivent l'aider dans ses missions, sont membres du nouveau gouvernement. C'est le cas d'Abdallah Baha, ministre d'Etat sans portefeuille, et de Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres. Seul Slimane Amrani, le troisième secrétaire général, qui est également un député, n'a pas de tâches ministérielles. De même, le président du conseil national, Saaddine Othmani, est ministre des Affaires étrangères. Avec tout ce que cela exige en termes de disponibilité, de suivi de dossiers sensibles, de déplacements… Ce qui complique cette situation, c'est que le secrétariat général du parti regroupe une bonne partie des membres du gouvernement. Sur les 23 membres du secrétariat général du PJD, 12 sont des ministres.

Cette situation met le parti devant une véritable problématique organisationnelle. Ceci place, tout particulièrement, son secrétaire général dans une véritable situation de cumul de plusieurs attributions. Cette question ne manquera pas d'être soulevée au cours du prochain conseil national ordinaire prévu dans les prochains jours (les militants s'attendaient à ce qu'il soit programmé pour les 21 et 22 janvier. Mais rien d'officiel n'est annoncé pour l'instant dans ce sens). C'est le bureau du conseil national du parti qui est habilité à fixer la date de ce rendez-vous et à en déterminer l'ordre du jour. Par ailleurs, le samedi prochain, devra avoir lieu une réunion du secrétariat général du parti pour traiter, justement, de cette problématique liée à l'organisation du PJD. Réunion destinée à voir comment agir face à cette réalité qui fait que plusieurs membres dirigeants du parti ont, désormais, une lourde responsabilité ministérielle. Sachant que cet écoulement des cadres politiques du PJD est destiné à se poursuivre. En effet, les différents ministres pjdisites auront à constituer leurs cabinets. Ils vont certainement choisir leur staff parmi les cadres de leur parti.
Dans ces conditions, des militants commencent déjà à parler de l'éventualité d'utiliser l'article 72 et suivants des statuts du PJD qui prévoient la possibilité de démettre, par le conseil national, le secrétaire général, Abdelilah Benkirane. Ce qui devrait charger le premier vice-secrétaire général de diriger le parti en attendant la tenue d'un congrès extraordinaire. Or, avant d'arriver à cette solution, il faut attendre les débats qui auront lieu, le weekend prochain, au sein du secrétariat général et les discussions qui vont être prises pour faire face à cette problématique organisationnelle.

Par ailleurs, cette crise par laquelle passe le parti de la lampe prend une autre forme chez ses alliés de la majorité. Chez l'Istiqlal, l'on appelle à un congrès extraordinaire pour changer de chef. Le secrétaire général du MP, lui, a préféré confier ses attributions à Said Ameskane, membre du bureau politique. Le secrétaire général du PPS doit, lui, faire face à la fronde de ses camarades qui n'admettent toujours pas de faire partie de la majorité à côté du PJD. C'est dire combien l'année 2012 sera dure pour les chefs des partis de la majorité.

Feuille de route pour les «cabinards»

Ce qui se passe aujourd'hui au sein du Parti de la Justice et du Développement (PJD), en termes de trouble organisationnel du fait que plusieurs de ses leaders sont devenus des ministres, rappelle ce qui est arrivé pour l'USFP en 1998. En effet, des usfpéistes avaient attiré l'attention sur le danger de vider le parti de ses cadres pour renforcer les différents ministères et leurs cabinets.
Il semble que le PJD va dans le même sens aujourd'hui. Cependant, Slimane Amrani, vice-secrétaire général du PJD nous apprend que son parti est en train de discuter des critères à prendre en considération dans le choix des «cabinards». Pour cela, il nous annonce que son parti est en train de préparer une feuille de route dans ce sens.
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