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Les vérités du ministre délégué chargé du Budget

Idriss Azami Al-Idrissi, ministre délégué chargé du Budget, qui a été l’invité du Forum Le Matin, a répondu sans réserve à nos interrogations relatives à une multitude de questions : projet de loi de Finances, l’emprunt du Maroc sur le marché financier international, les relations du gouvernement avec l’opposition et le patronat, la réforme fiscale, la Finance islamique, les déficits budgétaire et commercial…

Les vérités du ministre délégué chargé du Budget
Le projet de loi de Finances se veut équilibré, prenant en compte les différents intérêts. Ph. Kartouch

Invité du Forum Le Matin «90 minutes pour convaincre», à la fin de semaine dernière, Idriss Azami Al-Idrissi, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, est arrivé à convaincre. De projet de loi de Finances, sujet phare de cette rencontre, l’actualité oblige, en passant par la dernière sortie du Maroc sur le marché financier international pour un emprunt, les relations du gouvernement avec l’opposition et le patronat, la réforme fiscale, la finance islamique, les déficits budgétaire et commercial…, le ministre pjdiste n’a éludé aucun questionnement et n’a nullement fait dans la langue de bois. Ainsi, répondant aux questions des journalistes des deux quotidiens du groupe Maroc Soir, Le Matin et Assahra Al Maghribia, le ministre a donné un aperçu sur les grandes orientations du projet de loi de Finances 2013, le premier d’ailleurs dont l’actuel gouvernement peut revendiquer la paternité.

Censé porter son empreinte, ce projet repose sur trois grandes priorités, explique M. Azami. Il s’agit en premier lieu de faciliter la vie à l’entreprise et encourager l’investissement aussi bien national qu’étranger. Ce projet se propose également de s’attaquer aux disparités sociales et spatiales et, en dernier lieu, prévoit des mesures horizontales qui visent essentiellement le rétablissement des équilibres macroéconomiques dans une conjoncture internationale plutôt défavorable. En fait, indique-t-il, l’économie mondiale traverse des moments difficiles, en particulier en Europe où se concentrent les principaux partenaires du Maroc sur le plan économique.

Dans ce contexte, insiste-t-il, le gouvernement est déterminé à relever le défi, en ramenant progressivement le déficit budgétaire à des niveaux raisonnables, soit 3% à la fin du mandat de ce gouvernement, au lieu de 6,1% en 2011. Pour ce faire, l’Exécutif agira aussi bien sur les recettes que sur les dépenses, explique-t-il, en avançant que c’est la première fois que les recettes fiscales devront dépasser les dépenses fiscales. A ce sujet, le ministre se défend de toute accentuation de pression fiscale dont on accuse le gouvernement et affirme que l’on a prorogé toutes les dispositions fiscales qui sont favorables à l’entreprise, dans le projet de loi de Finances. En ce qui concerne le mécontentement exprimé par le patronat à cet effet, le ministre considère qu’il est dû plutôt à un malentendu puisque la seule question fiscale qui reste en suspens est celle relative au butoir de la TVA et qu’il n’a jamais été question de la traiter dans l’actuel projet de loi de Finances, mais plutôt lors des assises de la fiscalité prévues en février 2013.

Et pour cause, la prise en compte de cette revendication nécessitera un effort budgétaire énorme estimé à 13 milliards de DH, que le ministre propose d’étaler dans le temps. Ces assisses seront d’ailleurs, indique-t-il, une importante occasion pour mettre à plat le système fiscal national et, partant, apporter des solutions durables aux difficultés liées au manque de ressources financières nécessaires pour faire face aux différents défis que doit relever le pays, dont celui de la solidarité. Il y sera question, entre autres, de la fiscalité et la compétitivité de l’entreprise, l’équité fiscale, les dépenses fiscales (exonérations…), la faisabilité d’un impôt sur la fortune, l’imposition de l’agriculture…

En fait, les actuelles contributions fiscales pour financer la solidarité et la cohésion sociale ne peuvent être que transitoires, relève-t-il. Au sujet de l’emprunt d’un 1,5 milliard de dollars, M. Azami a affirmé que le gouvernement n’avait pas le choix, mais lever un tel montant avec des conditions aussi avantageuses prouve que la signature du Maroc est toujours saine à la faveur d’une stabilité politique et des fondamentaux économiques rassurants. Le contenu intégral des réponses du ministre sera publié dans nos colonnes le mercredi prochain.

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