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Pour une approche de concertation participative

Le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, en partenariat avec l’ONU-Femmes, a organisé, mercredi à Rabat, une Journée d’étude autour du thème : «Lutte contre la violence à l’égard des femmes : l’évaluation d’un processus en perspective d’une nouvelle vision stratégique».

Pour une approche de concertation participative
Sur une population de 9,5 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, près de 6 millions, soit 62,8% d’entre elles, ont subi un acte de violence.

Au Maroc, la violence à l’égard des femmes est inquiétante et les derniers chiffres de l’enquête du Haut Commissariat au plan en témoignent. Sur une population de 9,5 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, près de 6 millions, soit 62,8% d’entre elles, ont subi un acte de violence sous une forme ou une autre, dont 3,8 millions en milieu urbain et 2,2 millions en milieu rural. Certes, les efforts déployés par le Royaume ne sont pas minimes. Bénéficiant du statut de «partenaire pour la démocratie» auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le Maroc s’est effectivement lancé dans le processus de lutte contre ce fléau qu’il a d’ailleurs érigé parmi les priorités. Un pas couronné par les dispositions de la nouvelle Constitution ayant clairement consacré l’égalité entre la femme et l’homme. Cependant, il reste beaucoup à faire, aussi bien au niveau de l’approche juridique que sur les volets afférents aux aspects éducatifs et communicatifs. Sans oublier, la prise en charge des femmes violentées.

En outre, un travail devrait également se faire pour rassembler et harmoniser toutes les actions et les résultats, qui sont jusqu’aujourd’hui éparpillés entre les services et les différents intervenants. D’ailleurs, «ONU-Femmes», l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes voit en cela un obstacle pour la mutualisation efficiente des efforts de tous les intervenants.

Afin de donner un nouvel élan au processus de lutte contre la violence à l’égard des femmes, le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, en partenariat avec l’ONU-Femmes, a organisé, mercredi à Rabat, une Journée d’étude sur le thème : «Lutte contre la violence à l’égard des femmes : l’évaluation d’un processus en perspective d’une nouvelle vision stratégique». Une rencontre à laquelle ont pris part les ministres en charge de la Justice et des libertés, de la Communication et de la Santé et la représentante de l’ONU-Femmes. À cela s’ajoutent les représentants de la société civile et ceux des agences internationales de développement.

À travers l’organisation de cette rencontre, ses initiateurs se sont assignés comme objectif premier d’évaluer les différentes actions institutionnelles nationales menées en matière de lutte contre ce phénomène, notamment sur le plan stratégique, les prestations de services institutionnels, ainsi qu’en ce qui concerne les actions menées pour la sensibilisation. Et ce, via l’initiation d’un débat entre les responsables gouvernementaux et les acteurs associatifs. Outre l’évaluation des actions menées jusqu’à ce jour (stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes), la Journée visait l’implication des acteurs de la société civile et ceux des organismes des droits de l’Homme dans l’animation et l’enrichissement de cette évaluation, tout en s’enrichissant des recommandations qui ont été émises. Le but est de rebâtir un nouveau cadre stratégique en la matière, fondé sur de nouveaux jalons.

Lors de la séance inaugurale, Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, a affiché clairement la conviction selon laquelle la lutte contre la violence à l’égard des femmes est, aujourd’hui, une affaire de tout un chacun. «C’est un point d’intersection de tous les secteurs», pour reprendre son expression. En effet, si la société veut réussir le pari de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, elle doit prôner une approche de concertation participative et de co-construction, sans laquelle la violence continuera à être exercée et enfouie sous la chape du silence de la société elle-même. Et ce, malgré l’assainissement du cadre et la réforme de l’approche juridique. Dans cette optique, Bassima Hakkaoui a été on ne peut claire. «Certes, le renforcement de la plateforme juridique est nécessaire, mais il ne suffit pas pour contrecarrer ce phénomène». Et pour cause : la violence contre la femme est un fléau étroitement lié à la mentalité, toujours selon la ministre. Pour elle, «la solution efficace réside dans le recours à l’éducatif et au culturel».

De son côté, Leila Rhioui, représentante de l’ONU-Femmes au Maroc, a fortement salué les efforts du Royaume dans ce domaine ainsi que la qualité des partenariats noués avec les différents organismes. Toutefois, elle a déploré la persistance de ce fléau. Pour le contrecarrer, la responsable juge utile de se pencher sur l’analyse de ce phénomène pour comprendre son ampleur et sa persistance, et ce, malgré le nombre important de réformes engagées. Pour elle, il doit y avoir une sorte de redevabilité institutionnelle pour mettre la main sur les facteurs conduisant à la prévalence de la violence.

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