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Un fonds de solidarité interrégionale, pour une meilleure équité

● Les principes cardinaux de ce fonds ont été affirmés dans la Constitution du 1er juillet 2011, dans l’attente de la nouvelle loi sur la régionalisation avancée.
● Le fonds de solidarité interrégionale vise une répartition équitable des ressources, en vue de réduire les disparités entre les régions.

Un fonds de solidarité interrégionale, pour une meilleure équité
Le Maroc encourage vivement la mise en place d’une Académie africaine des collectivités locales. Ph. MAP

C’est mercredi à Skhirat qu’a eu lieu le séminaire international sur le capital humain en matière de décentralisation et de régionalisation avancée. L’événement s’inscrit dans la continuité de la rencontre Africités qui s’est tenue en décembre 2009 à Marrakech et dont la sixième édition est prévue du 4 au 8 décembre prochain à Dakar. L’événement est d’une importance capitale dans la mesure où il s’attaque à un enjeu des plus importants pour une bonne application de la régionalisation avancée dans laquelle le Maroc s’est irréversiblement engagé. À plus forte raison d’ailleurs que la nouvelle Constitution a consacré tout un chapitre au sujet.

Toutefois, plusieurs questions restent posées quant à la déclinaison sur le terrain de ce concept de gouvernance locale. Parmi elles, l’élément humain est érigé en priorité de laquelle dépend la réussite de l’ambition marocaine de faire de la régionalisation et de la décentralisation un facteur de réussite économique et sociale.
Organisée par le ministère de l’Intérieur en collaboration avec CGLU (Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique), l’Université Al Akhawayne et l’Université internationale de Rabat, cette grande conférence ambitionne de mettre sur le tapis les principales problématiques du développement régional. D’entrée de jeu, le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, a mis en exergue la place que la Constitution a octroyé à la région en tant que partenaire pour le développement.

À plus forte raison que les responsables régionaux devraient être élus par suffrage direct, une manière de responsabiliser ces gestionnaires devant leurs électeurs locaux. Il a été, également, décidé de mettre en place un Fonds de solidarité intrarégionale consacrant le principe d’équité entre régions. Mais c’est aux ressources humaines qu’incombe naturellement la tâche d’un meilleur usage de l’existant via la rationalisation des dépenses. Aujourd’hui, explique le ministre, il faut se mettre dans la perspective d’une gestion prévisionnelle des besoins en RH, experts et compétences nécessaires à la bonne marche de la régionalisation. Le Maroc encourage vivement la mise en place d’une Académie africaine des collectivités locales. L’idée a fait partie des principales recommandations de la conférence de Marrakech. Mais comme l’a expliqué Jean-Pierre Elong Mbassi, SG de CGLU, il ne s’agit pas d’une Académie qui va former elle-même les responsables régionaux et locaux, mais qui va pouvoir nouer des partenariats avec des universités sélectionnées selon un système d’excellence. Ce pari est réalisable, ajoute le responsable dans un délai de 3 ans. Pour Mbassi, il y a aujourd’hui une forte demande de démocratie dans la plupart des pays africains. Les collectivités locales représentent dans cet ordre d’idées le vecteur de démocratisation locale. Malheureusement, la plupart de ces collectivités n’ont pas le niveau de RH nécessaire pour traduire dans les faits cette démocratisation. Car, le développement est local ou il ne l’est pas, décrète le responsable.

Pour sa part, Driss Ouaouicha, président d’Al Akhawayn, a mis l’accent sur l’importance du partenariat État-université pour une bonne valorisation du capital humain dans les CL. À cet effet, il a cité le partenariat signé en 2004 entre l’université d’Ifrane et le ministère de l’Intérieur qui a porté sur la formation de 4 000 responsables dans les domaines des NTIC et la résolution des conflits. Dans la même veine, Noureddine Mouaddib, président de l’Université internationale de Rabat, a souligné que le Maroc est bien engagé dans un modèle de décentralisation lucide et adapté aux réalités locales.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, a estimé qu’il faut d’abord penser aux moyens financiers qui vont faciliter la mise en œuvre de la régionalisation avancée.

En nuançant qu’il faut y aller par palier, il a souligné que la région a besoin d’impôts locaux à même de l’aider à entreprendre un développement local viable. Toutefois, et pour une bonne appropriation de la culture régionale, le ministre a tonné qu’il faut arriver à stabiliser le découpage territorial. C’est vrai qu’il s’agit là d’un sujet qui tient beaucoup à cœur à Daoudi, mais qui s’avère aussi une entrée en matière pour comprendre les enjeux et les défis de la régionalisation de demain.  Le point de vue de Fatima Houda-Pepin est d’une extrême finesse. La députée de la pinière et présidente de la commission des Transports et de l’environnement à l’Assemblée nationale du Québec pense que le facteur genre doit être pris en compte dans toute mesure de la réussite de la régionalisation. D’origine marocaine, la députée est très active dans le domaine de la formation des femmes élues locales. Pour elle, la femme peut être un vrai fer de lance en matière de développement local.

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