Menu
Search
Mardi 16 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 16 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

La station d’épuration de Fès opérationnel dans quelques mois

Le taux d’avancement de la station d’épuration des eaux usées (STEP) de Fès a atteint 97% et après l’achèvement des travaux prévus à fin novembre, commencera une première étape de mise en service d’environ six mois. Et il est prévu une nette amélioration de la qualité des eaux du Sebou, le bassin versant le plus pollué du pays.

No Image

Les travaux de réalisation de la station d’épuration des eaux usées de Fès avancent à grands pas. Le taux d’avancement a atteint 97% et après l’achèvement des travaux prévus à fin novembre, commencera une première étape de mise en service d’environ six mois, indique Najib Lahlou-Mimi, directeur général de la Régie autonome intercommunale de distribution d’eau et d’électricité de Fès (RADEEF) lors d’une récente visite à la station. «Grâce à la réalisation de cette station d’épuration des eaux usées, dont les travaux ont démarré en février 2010 et qui arriveront à terme vers la fin novembre courant, il est prévu une nette amélioration de la qualité des eaux du Sebou», assure-t-il.

Et il y a grand besoin. Le pôle régional de Fès rejette dans l’oued Sebou un volume de 105 000 m3/jour d’eaux usées sans traitement préalable. Ce qui engendre la pollution du bassin hydraulique sur une longueur de 100 km, évaluée à 40%, entraînant ainsi une dégradation importante de la qualité des eaux et une détérioration des conditions sanitaires et hygiéniques de la population de Fès. Les pertes économiques engendrées par les différentes problématiques de pollutions de la ville de Fès sont ainsi évaluées par une étude à près de 1 milliard de DH.

Ce projet fait par ailleurs appel à un procédé d’épuration innovant (boues activées + digestion des boues et cogénération de l’énergie électrique à partir du biogaz) et dispose d’une capacité de traitement de 1,2 million équivalent habitant, soit un volume annuel d’eaux usées traitées de 40 millions
de m3. Il devrait permettre, selon le management de la RADEEF, un abattement considérable de la pollution générée par la ville de Fès (>85%) et une réduction moyenne annuelle des émissions de 100 000 tonnes équivalent CO2 (TEC). Cette station regroupe un ensemble de dispositifs constitués de réserves en béton armé, ainsi que de quelques bâtiments dédiés, entre autres, à l’administration et au laboratoire. Elle est installée à l’est de la ville sur une superficie de 14 ha, en amont de la sortie empruntée par les eaux usées vers le milieu naturel. «Chaque dispositif est conçu pour extraire au fur et à mesure les différents polluants contenus dans les eaux… Il y a les dispositifs de prétraitement qui ont pour objectif d’éliminer les éléments solides susceptibles de gêner les traitements ultérieurs. Il s’agit, entre autres, du dégrillage grossier, dessablage pour les sables et déshuilage pour les corps gras», précise Hafedh Kharrat, ingénieur en génie civil et chef de mission en charge du projet de la STEP.

Il explique aussi que le dégrillage consiste à faire passer les eaux usées au travers d’une grille dont les barreaux retiennent les éléments les plus grossiers. Le dessablage et le déshuilage consistent de leur côté à faire passer l’eau dans des bassins où la vitesse d’écoulement fait déposer les sables et flotter les graisses. Les sables sont récupérés par pompage alors que les graisses remontent en surface. Ainsi, sont enlevés de l’eau les éléments grossiers, les sables et près de 80 à 90% des graisses et matières flottantes.
Ces prétraitements sont suivis de traitements primaires au niveau du décanteur primaire, qui concernent uniquement les matières particulaires décantables. Le bassin biologique abrite par la suite les traitements biologiques pour extraire des eaux usées les polluants dissous, essentiellement les matières organiques.

C’est là qu’intervient, selon Hafedh Kharrat, l’action des micro-organismes capables d’absorber ces matières. «La sélection naturelle des espèces et leur concentration dans un bassin permettent d’accélérer et de contrôler un phénomène qui se produit en milieu naturel. Dans le cas des eaux usées urbaines, on favorise le développement de bactéries aérobies, c’est-à-dire qui utilisent l’oxygène pour se développer. Ce sont nos soldats», ajoute-t-il. À noter que dans les procédés biologiques à cultures libres : les «boues activées», les bactéries se développent dans des bassins alimentés en eaux usées à traiter et en oxygène par des apports d’air. Les bactéries en suspension dans l’eau des bassins se nourrissent avec les matières polluantes et avec l’oxygène. La séparation des eaux traitées et de la masse des bactéries se fait par la suite dans un ouvrage spécifique appelé «clarificateur». Et ainsi, le traitement des eaux usées en station d’épuration permet de produire une eau épurée, rejetée dans le milieu naturel.

«Les boues restantes devraient être stockées pendant trois mois dans une halle de stockage et nous sommes en train de voir avec un opérateur de ciment ou avec l’Université Sidi Mohamed ben Abdellah de Fès comment les valoriser», indique Najib Lahlou-Mini, directeur général de la RADEEF. Pour rappel, ce projet est d’un coût total de 1,081 milliard de DH, dont 781 millions de DH pour l’investissement et 300 millions de DH pour l’exploitation, sur une période de 10 ans, confiée au même groupement d’entreprises nationales et internationales qui assurent les travaux de réalisation.

Lisez nos e-Papers