Pour l’équipe nationale de football, il s’agit d’un match amical préparatoire. Mais pour les joueurs locaux, c’est une occasion primordiale pour se frayer un chemin, pour la fête du football continental, la CAN 2013. Le sélectionneur national, Rachid Taoussi, s’est à plusieurs fois exprimé, en brandissant l’argument du joueur local, comme une valeur ajoutée au Onze national, plus qu’une alternative. Malheureusement, la liste définitive des joueurs, qui iront à l’autre bout du continent, sera limitée à 23 éléments. Taoussi devrait alors se reposer, sans surprise, sur un groupe fait essentiellement de joueurs marocains, évoluant dans le top niveau, suppléé par des locaux, qui ont prouvé leurs qualités technico-tactiques à maintes reprises en Pro élite 1.
L’expérience avait déjà porté ses fruits, lors du match décisif de qualification, face au Mozambique, avec l’implémentation de Younes Bellakhdar, en arrière droit, à titre d’exemple. On se demande alors s’il aurait été plus judicieux de «tester» les locaux, lors du match amical contre le Togo (défaite des Lions 0-1, à Casablanca) ? On serait alors tentés de répondre par un «oui» sec. Cependant, le calendrier international était plus propice, il y a quelques semaines, et les clubs où évoluent les internationaux marocains sont plus enclins à libérer leurs joueurs, quand c’est la FIFA qui définit les dates. Ce qui n’est pas le cas pour le match contre le Niger, qui survient hors des dates FIFA, et dans une période délicate pour les clubs, soit à quelques jours de la trêve hivernale, quand les équipes professionnelles ont besoin de tous leurs effectifs, afin de grignoter un maximum de points, avant le froid de l’hiver. Le choix porté sur les locaux semble donc logique, même si quelques entraîneurs nationaux ont manifesté leur contrariété, vu qu’ils sont privés de leurs meilleurs éléments, compte tenu du calendrier chargé de matchs cruciaux, en cette fin d’année civile.
Des choix très difficiles à faire
Si le poste de gardien de but semble promis à Lamyaghri et son second, El Kinani, les autres secteurs de jeu posent un sérieux dilemme au sélectionneur made in Sidi Kacem. En effet, plusieurs joueurs ont brillé en championnat et peuvent très bien remplir le rôle, en portant fièrement les couleurs nationales. On peut citer à titre d’exemple, Bellakhdar, Chtaibi, Aqqal, Hamdallah, Namli ou encore Karnas. Or, tous ces éléments, malgré leur volonté sans faille, manquent cruellement d’expérience, si on exclut Chtaibi, auteur d’une saison hors pair avec le MAS, l’exercice passé.
L’on s’achemine donc vers un choix porté sur un groupe essentiellement composé d’internationaux évoluant en Europe, implémenté par des «pépites» du cru local. Une symbiose qui avait porté ses fruits en 2004, avec Baddou Zaki, mais maintenir un tel équilibre reste difficile, malgré toute la volonté qui sied à une compétition de cette envergure. La cohésion et l’entente des Lions d’ici et d’ailleurs, ajoutée à un discours convaincant et fédérateur de Taoussi, seraient alors les seuls vecteurs d’une possible réussite en terres sud-africaines.