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Et si les ONG de microcrédit se transformaient en entreprises ?

La microfinance est un des chantiers socioéconomiques où le Maroc engrange sans cesse des performances. La récente rencontre internationale tenue à Skhirate en confirme la portée.

Et si les ONG de microcrédit  se transformaient en entreprises ?
Les femmes sont toujours les plus actives dans les projets financés par le microcrédit.

Pendant deux jours, les 11 et 12 octobre derniers, le Symposium international sur la microfinance a créé l’événement. Organisé à Skhirate par le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire, en partenariat avec la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), l’initiative était tenue autour du thème «Perspectives stratégiques du secteur de la microfinance au Maroc» et visait à montrer comment le microcrédit constitue actuellement un excellent levier de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, au profit des segments de la population les plus vulnérables. Une rencontre très importante au cours de laquelle la conseillère de S.M. le Roi Mohammed VI, Mme Zoulikha Nasri, a donné lecture d’un message du Souverain au symposium, rappelant l’importance du thème et éclairant sur l’esprit des débats.

Depuis son émergence, et grâce à l’accompagnement des pouvoirs publics, de banques marocaines et d’institutions internationales, le microcrédit a contribué à la création de près d’un million d’équivalents temps plein (emplois indirects) et de 6 000 emplois par les associations actives dans la promotion du microcrédit. Ce résultat a été possible grâce aux 40 milliards DH alloués depuis l’émergence de la microfinance dans le secteur financier au Maroc. Une performance qui fait du Royaume un leader en la matière, en Afrique et au Moyen-Orient.Pourtant, le potentiel reste encore important. À titre d’exemple, si le taux de pénétration au Maroc (en pourcentage de la population totale) est seulement de 2,5%, il est en revanche de 12,5% au Bangladesh, un autre pays bien avancé dans ce domaine. Aussi, l’ambition pour la décennie à venir est de servir 3,2 millions de bénéficiaires et de créer 2 millions d’équivalents temps plein additionnels. Pour atteindre ce résultat, et lutter donc efficacement contre l’exclusion tout en favorisant l’inclusion bancaire de larges pans de la population, des contraintes demandent à être levées. Intervenant lors du symposium de Skhirate, le ministre délégué chargé du Budget, Idriss Al Azami Idrissi, a décliné quelques axes pour assurer l’accompagnement du gouvernement à ce secteur. Le responsable a ainsi évoqué l’élargissement du champ d’activités des associations de microcrédit, la mise en place d’incitations fiscales en faveur des donateurs et des associations à but non lucratif et le renforcement du cadre de la supervision. «Le gouvernement s’engage à accompagner ce secteur.

Un projet de loi pour le changement du statut juridique des associations de microcrédit est actuellement en cours d’examen au Parlement», a notamment expliqué le ministre. Pour sa part, Tariq Sijilmassi, président de la FNAM, a souligné : «Nous souhaitons que les associations de microcrédit, celles qui le désirent, puissent changer de statut juridique et devenir des sociétés de financement, ce qui leur permettra une meilleure levée de fonds. Cela ne changera en rien la philosophie de ces structures qui resteront à but non lucratif». Lors de son intervention devant un nombreux parterre de participants au symposium, M. Sijilmassi a pointé des priorités autour desquelles la FNAM, qui compte treize associations de microcrédit, devrait mener sa stratégie au cours des dix années à venir : développer une offre d’accompagnement des micro-entrepreneurs dans le cadre des programmes gouvernementaux appuyés par l’État et en coordination avec les politiques sectorielles (tourisme, artisanat…), diversifier l’offre des produits (micro-assurance, transferts d’argent, cartes prépayées…), cibler l’offre afin de maximiser l’impact en termes de création d’emplois, étendre les réseaux de distribution sur tout le territoire national…

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