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Expédition de Dsât-oul-‘Oschaïra

Expédition de Dsât-oul-‘Oschaïra

(suite)
Le matin, lorsque la caravane se mit en marche, ils s’approchèrent avec leurs armes, et ‘Abdallah, fils de Dja’hsch et Wâqid, fils d’Abdallah, qui étaient d’habiles archers, tirèrent sur ‘Amrou ben-Al-l’Hadrami, le chef de la caravane, et le tuèrent. En voyant tomber ‘Amrou, ‘Othmân, fils d’Abdallah, s’enfuit et se sauva à La Mecque; les autres, Naufal, fils d’Abdallah, et Al-‘Hakm, fils de Kaïsân, se rendirent. ‘Abdallah, fils de Dja ‘hsch, leur fit lier les mains, enleva la caravane et s’enfonça dans le désert en se dirigeant vers Médine.
A cette nouvelle, les Mecquois allèrent à leur poursuite, mais ils revinrent sans avoir pu les atteindre. Ils furent très étonnés de ce fait et dirent : Mohammed a violé la sainteté du mois de redjeb en envoyant une expédition guerrière pour verser du sang et faire du butin et des prisonniers, il ne prospérera jamais et sa religion n’aura jamais de succès.

‘Abdallah, fils de Dja’hsch, arriva à Médine au mois de scha’bân, avec son butin et ses prisonniers, et se présenta devant le Prophète. Celui-ci fut très courroucé et lui dit : Pourquoi as-tu agi ainsi? Je ne t’avais pas ordonné de commettre des actes d’hostilité au mois sacré. Les compagnons du Prophète blâmèrent tous ‘Abdallah, fils de Dj’asch, et lui dirent : Les infidèles et les idolâtres eux-mêmes s’abstiennent de faire ce que tu as fait au mois de redjeb. Le Prophète retint les prisonniers et confisqua le butin, sans y toucher, en attendant les ordres de Dieu. Puis le Prophète demanda des nouvelles de Sa’d, fils d’Abou-Waqâç, et d’Otba, fils de Ghazawân. On Lui répondit que, à une certaine station ; nommée Ma’adan, ayant perdu leur chameau, ils étaient allés à sa recherche et que depuis lors, on n’avait pas eu de leurs nouvelles. Le Prophète fut inquiet de leur sort ; Il craignait qu’ils ne fussent tombés entre les mains des ennemis. Ensuite, Il fut informé que des Qoraïschites les blâmaient d’avoir commis des actes de violence au mois de redjeb, ce qui n’était pas permis dans aucune religion. Les musulmans qui n’avaient pas émigré et qui étaient restés à La Mecque firent avertir le Prophète par un messager de ces propos des Qoraïschites et Lui firent demander quelle réponse ils devaient leur faire. Alors Dieu révéla le verset suivant, par lequel Il rassura le Prophète : “Ils t’interrogeront au sujet du combat dans le mois sacré. Dis : C’est un péché grave de combattre pendant ce mois ; mais détourner les hommes de la voie de Dieu, ne pas croire en Lui, chasser des hommes du saint temple où ils habitaient, est un péché plus grave devant Dieu. L’idolâtrie est un péché plus grave que le meurtre ”. ‘Abdallah, fils de Dja’sch, et ses compagnons furent très heureux de cette révélation. Le Prophète fit parvenir le verset aux musulmans de La Mecque pour qu’ils pussent répondre aux infidèles qoraïschites. Les Qoraïschites envoyèrent quelqu’un pour racheter les deux prisonniers. Le Prophète répondit : Nous n’acceptons pas leurs prix. Nous avons perdu deux de nos gens ; Sa’d, fils d’Abou-Waqâç et ‘Otba, fils de Ghazawân, dont nous n’avons pas de nouvelles. Quand ceux-ci réapparaîtront, nous vous renverrons
ces prisonniers. Mais si nous acquérons la certitude qu’on les a tués, nous mettrons aussi à mort ces deux hommes. Sa’d et ‘Otba, en recherchant leur chameau, étaient venus jusqu’à Nadjrâne.

Ne l’ayant pas trouvé, ils revinrent à Médine au mois de scha’bân. Alors le Prophète, considérant les deux prisonniers comme leur rançon, les renvoya à La Macque, après en avoir reçu le prix. Dans le même mois de scha’bân, au milieu du mois, Dieu ordonna au Prophète de ne plus se tourner pendant la prière vers Al Qods, mais vers la Kaâba.
Les Arabes, en priant, se tournaient vers la Kaâba, tandis que les juifs et les chrétiens se tournaient vers Al Qods où était le temple bâti par Salomon, fils de David, endroit illustre, vers lequel se tournaient également Moïse et Jésus. On fit halte à l’ombre de cet arbre et l’on chercha la caravane sans la rencontrer.
Puis le Prophète fit la prière sous cet arbre. On fit rôtir un agneau et l’on passa la nuit en cet endroit. Ensuite, on y construit une mosquée qui existe encore aujourd’hui ; on la visite ainsi que la place où fut rôti l’agneau. Le lendemain, en marchant à la recherche de la caravane, ils arrivèrent à une station, ensuite à un endroit nommé Çor’a puis à une station nommée Mouschtarib.

Ils y puisèrent de l’eau et revinrent à Çokhaïrât. Ils avaient ainsi exploré toutes les stations et tous les puits où la caravane eut pu passer sans en trouver aucune trace. Alors ils retournèrent à Dsât-oul-Oschaïra, où demeuraient des Arabes de la tribu de Motledj. Mohammed conclut un traité de paix avec eux, et revint à Médine au mois de Djoumâda second. Ce fut lors de cette expédition que le Prophète donna à Ali le nom d’Abou-Tourâb. Voici en quelle circonstance : un jour, le Prophète, ne voyant pas Ali qui était sorti du village et qui dormait à l’ombre d’un arbre au milieu des plantations de dattiers, alla à sa recherche. Il le trouva enfin dormant sous l’arbre ; son vêtement était tombé et tout son corps était complètement couvert de poussière. Le Prophète cria à haute voix : “Lève-toi, Abou-Tourâb”. Ce nom est resté lié à Ali, il en était fier et aimait qu’on l’appelât par ce sobriquet. Ammâr, fils de Yâser, raconte : Je dormais sous cet arbre avec Ali. En entendant la voix du Prophète et en me réveillant, je vis que le Prophète réveillait Ali, et qu’Ali se levait et se tenait devant Lui. Le Prophète essuya avec son manteau la tête et le visage d’Ali et lui dit : “Ô Ali, le plus misérable dans les deux mondes est celui qui sera ton ennemi, qui te blessera à la tête, qui fera couler ton sang et qui te tuera ; il sera éternellement dans l’enfer. A l’époque de cette expédition, le Prophète n’avait pas encore marié Fatima à Ali.
             (A suivre…)

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