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En 2050, le Maroc en comptera 10 millions

À l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, le Haut-Commissariat au plan a révélé quelques chiffres importants.

En 2050, le Maroc en comptera 10 millions
Les femmes âgées sont beaucoup plus exposées que les hommes à finir seules leur vie, sans conjoint.

Récemment, le monde a célébré la Journée internationale des personnes âgées. Des personnes, dont la plupart souffrent au Maroc d’abandon et de maltraitance morale, surtout depuis qu’elles ne sont plus le noyau de la famille comme d’antan. En effet, un grand nombre d’entre elles est, aujourd’hui, placé dans les diverses maisons de retraite qui se développent de plus en plus dans la société.  Il faut dire que, le vieillissement de la population est un phénomène que connait la société marocaine, d’ailleurs, le pays est à un stade avancé de la transition démographique.

ne transition confirmée par les derniers chiffres communiqués par le Haut-Commissariat au plan (HCP), qui assure que l’espérance de vie dépasse 72 ans et que l’effectif des personnes âgées est passé de 833 000 à 2,9 millions entre 1960 et 2012, soit un rythme annuel d’augmentation de 2,4%, supérieur à celui de l’ensemble de la population du Maroc qui se situe à 2%.  Plus encore, le HCP prévoit qu’à l’horizon de 2050, cet effectif devrait atteindre 10 millions de personnes, soit un accroissement annuel de 3,3% (contre 0,6% pour l’ensemble de la population du Maroc). «Le poids démographique des personnes âgées serait alors de 24,5% au lieu de 9% actuellement. Cette évolution rapide s’explique par la progression de l’espérance de vie à la naissance de 47 ans au début des années 60 à 74,8 ans en 2010 et l’arrivée aux âges avancés de cohortes nombreuses issues d’époques à fécondité élevée», explique-t-on au HCP.

«La place des personnes âgées a grandi au Maroc et leur nombre a également augmenté, mais cette augmentation crée des problèmes de logement, de vie, de santé et de divertissement. Parce qu’il faut signaler qu’une grande partie de ces personnes ne touche aucune retraite et se retrouve démunie de toute entrée d’argent, surtout lorsqu’aucun membre de leur famille ne les prend en charge», affirme Ahmed Addioui, président de l’Association pour la protection des personnes âgées au Maroc (ESPAM). L’association qui a pour objectifs la promotion des droits des personnes âgées ; la sensibilisation quant à leur situation ; la proposition des projets de loi pour l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées ; la généralisation de la couverture médicale, ainsi que la réalisation des activités culturelles, sportives, et sociales en faveur des personnes âgées au Maroc, estime qu’il faut mettre en place une stratégie nationale pour venir en aide aux personnes âgées qui ne touchent pas de retraites. «Nous comptons demander la création d’une cellule spéciale pour les personnes âgées lors du prochain recensement général de la population qui aura lieu en 2014.

Cela nous permettra d’avoir une idée exacte sur le nombre des personnes âgées dans notre pays et avoir une idée claire sur leur situation», souligne M. Addioui. Et d’ajouter : «Nous militons également pour que toutes les personnes âgées puissent bénéficier du RAMED. Nous savons que les personnes âgées souffrent de plusieurs maladies et elles n’ont pas forcément les moyens de subvenir à leurs besoins médicaux». D’un autre côté, le HCP indique qu’en 2012, l’effectif des femmes âgées s’élève à 1,5 million, soit 100 000 de plus que les hommes et atteindrait 5,4 millions en 2050, soit 700 000 de plus. «Ceci est dû au fait que les femmes ont une espérance de vie plus élevée qui est estimée à 75,6 ans à la naissance et à 21,6 ans à 60 ans», précise le HCP.  Par ailleurs, selon le HCP, les femmes âgées sont beaucoup plus exposées que les hommes à finir seules leur vie, sans conjoint. Une situation de vulnérabilité qui est exacerbée par une faible participation à la vie active et par une plus grande exposition aux maladies chroniques. «11% seulement des femmes âgées disposent d’un travail (contre 36% des hommes), souvent en tant qu’aides familiales (57%), et 66,6% d’entre elles souffrent d’au moins une maladie chronique (contre 53,3% pour les hommes). Ce qui traduit la dépendance d’une grande part des femmes âgées d’autres membres de la famille, d’autant plus que neuf sur dix d’entre elles sont analphabètes», ajoute le HCP.

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