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La métropole confie ses espaces verts au privé

● Les arbres d’alignement varient selon la nature des boulevards et la hauteur des bâtiments.
● La plantation d’un bel arbre coûte entre 350 et 1 500 DH.

La métropole confie ses espaces verts au privé

Les arbres d’alignement, ces plantations faites dans les villes, sur les places et en bordure des principales voies de communication, rues, avenues, boulevards,… sont devenus de plus en plus en vogue au Grand Casablanca. Les artères de la métropole sont embellies par différentes espèces de plantes. Derrière ces jardins et parcs publics à la mode, de vrais talents en l’aménagement, la conception et la gestion d’espaces verts. Ce sont des architectes paysagistes et des spécialistes en plantes et fleurs qui veillent sur l’embellissement de la métropole. «Entre 2007 et 2012, plusieurs marchés ont été octroyés à des sociétés privées pour planter et gérer des espaces publics. De fait, des quantités énormes de plantes ont été affectées aux boulevards de Casablanca», explique Hicham Lyazidi, ingénieur paysagiste à Atelier Vert. Il est à souligner que la plantation et la mise en œuvre d’un bel arbre coûtent entre 350 et
1 500 dirhams. Ce tarif varie selon la taille et la nature de l’espèce plantée.

En effet, la ville de Casablanca confie, depuis plusieurs années, les marchés d’espaces verts à des entreprises privées spécialisées dans ce domaine. Cette démarche a permis de lutter contre la dégradation de ces espaces publics.

Elle a aussi donné l’occasion à des hommes de l’art de réaliser pour chaque projet une œuvre unique. De par leur connaissance des plantes, de l’écologie et des techniques de construction, les paysagistes ont su comment améliorer l’espace urbain casablancais. Selon Sabah El Yadari, spécialiste des plantes, l’architecture des jardins et des paysages a une grande importance parmi les sciences de l’environnement et la planification urbaine : «La présence de la nature est vitale dans l’environnement urbain. De fait, plus les éléments de la nature sont présents dans les espaces urbains et résidentiels plus la qualité de santé et la psychologie des citoyens est meilleure». Un constat confirmé par Hicham Lyazidi qui souligne l’importance environnementale et pédagogique des arbres d’alignement et des espaces verts publics : «Le feuillage des arbres diminue la pollution environnementale et sonore. La verdure des plantes atténue aussi le paysage mort des façades de bâtiments. Par ailleurs, si on sensibilise les riverains et enfants à l’importance des plantes, ils apprennent à les respecter».

Selon un responsable communal, l’attachement à la végétation et les préoccupations à son sujet sont variables selon le type de citoyens auquel on s’adresse, son âge et sa profession. D’autres responsables de la ville soulignent que le problème des espaces verts à Casablanca réside dans la sauvegarde des végétations, notamment dans les quartiers populaires. «La hauteur des arbres d’alignement varie entre 2,5 et
4 mètres. De par mon expérience personnelle, j’ai constaté que les petits arbres ne conviennent pas aux quartiers populaires au contraire des arbres plus grands qui sont plus appréciés dans ces parties de la ville. Il ne faut pas faire de différence entre quartiers chics et populaires concernant la nature et la beauté des espèces plantées», explique Hicham Lyazidi. L’absence de réflexion dans le choix de la structure de l’alignement peut aussi être la source de nombreux problèmes de développement pour les arbres d’alignement, parce que l’on oublie le caractère évolutif du végétal.

Ainsi, dans les sites fortement fréquentés, il est indispensable de prévoir une protection de la fosse et des solutions innovantes pour l’entretien des plantes. «De nouvelles techniques sont utilisées pour préserver les plantes, catalyser leur croissance et rationaliser l’arrosage», explique Hicham Lyazidi.
En effet, Casablanca bénéficie actuellement des dernières innovations en matière de plantation d’arbres. L’augmentation du nombre de pépinières et des entreprises spécialisées dans ce domaine accentue la concurrence et de fait améliore la qualité de la végétation dans la métropole.


Déclarations : ● «Le Ficus Leavigata est très résistant à la pollution»

● «Le Ficus Leavigata est très résistant à la pollution»
Le choix des arbres d’alignement dépend de la largeur du boulevard, de la hauteur des bâtiments, de la fréquentation des véhicules et de l’exposition aux changements climatiques. Avant de commencer la plantation, on doit détecter d’abord ces facteurs. À titre d’exemple, le «Ficus Leavigata», planté au boulevard Abdelkrim Khettabi, est très résistant à la pollution et aux maladies. Il ne demande pas beaucoup d’arrosage et on peut le maintenir à n’importe quelle forme. S’agissant des techniques de culture, on détecte les trous de plantation en les espaçant de 5 à 10 mètres. On procède alors à l’étiquetage de ces trous. Puis on coordonne avec les responsables des réseaux souterrains avant de creuser. L’équipe responsable du projet creuse 1 m3 au minimum avant d’évacuer le sol inerte. On procède ensuite à la fourniture de la terre végétale, fumier et engrais. On ramène après l’arbre et on le plante dans ce mélange puis on applique le tuteurage : système de dressement de l’arbre. Par la suite, on procède à l’arrosage. Afin d’améliorer la qualité de croissance des plantes, on utilise l’«enracineur», un engrais qui catalyse la croissance des racines et le rétenteur d’eau : ces granules sont posés lors de la plantation. Ils se gonflent à l’arrosage et maintiennent l’eau permettant ainsi de diminuer l’arrosage de 30 à 40 %. On taille ensuite les arbres après 1 an de la plantation. On assure aussi le contrôle phytosanitaire notamment pour les arbres sensibles.
                                                                              Hicham Lyazidi, ingénieur paysagiste chez Atelier vert

● «Les espaces verts publics jouent un rôle social en réunissant les citoyens»
Les pépinières ne sont plus de simples espaces de vente de plantes mais plutôt des ateliers de recherche et de conception. Au niveau de la pépinière «La Main verte», des techniciens et spécialistes de ce domaine proposent aux clients des pré-schémas sous forme de dessins ou maquettes avant de procéder à la plantation. Ce domaine a beaucoup évolué que ce soit au niveau de la conception ou de l’entretien. Nous avons remarqué que les sciences liées aux végétations sont devenues très en vogue récemment. Elles attirent beaucoup de jeunes. Notre pépinière est conventionnée avec des universités et écoles spécialisées dans les sciences de l’agriculture et l’architecture des jardins afin d’échanger les expériences et aider les étudiants à développer leurs compétences parce que l’intérêt pour ce domaine est bénéfique pour l’environnement urbain. Les espaces verts publics permettent de diminuer la pollution sonore, d’améliorer la qualité de l’air dans les zones résidentielles, notamment celles à côté des unités industrielles. En outre, ils jouent un rôle social en réunissant les citoyens.  


Sabah El Yadari, spécialiste de plantes à la pépinière «La Main verte»



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