Restaurées au départ pour accueillir les pèlerins de la Zaouïa du Cheikh Sidi Ahmed Tijani et permettre à la population locale de bénéficier de la manne du tourisme, les 30 maisons de la médina de Fès labellisées «Ziyarates Fès» attirent aujourd’hui des touristes de tout bord et s’imposent comme un mode d’hébergement touristique à part entière notamment pendant le mois de Ramadan, le festival des musiques sacrées et celui de la culture soufie. Et il y a de quoi, le concept «Ziyarates Fès» ou logement chez l’habitant en vogue depuis quelques années sous d’autres cieux, séduit par son caractère authentique. Il permet au touriste de partager le quotidien avec les habitants et de découvrir la culture, les coutumes et les us de la ville millénaire de Fès (accueil, sorties au hammam, repas conviviaux).
C’est un tourisme à visage humain avec une aide réelle à la population locale. «Les 30 familles sélectionnées lors du lancement du concept en 2009 mettent à disposition une ou plusieurs chambres de leurs maisons traditionnelles avec un confort répondant aux normes qualitatives touristiques internationales», indique Abdelfatah Ben Soltani, trésorier de l’Union des associations et amicales humanitaires des quartiers de la Médina de Fès qui centralise les réservations et assure la liaison entre les clients et les propriétaires des maisons labellisées «Ziyarates Fès».
Respect du cahier des charges
Et de préciser qu’il y a eu une sélection minutieuse des familles, une mise à niveau des demeures retenues, un équipement des chambres à louer, une mise en place de procédures à respecter (réglementation intérieure, cahier des charges, charte éthique et qualité…) et une mise en place d’une organisation pour la gestion du projet. Des modules de formation aux «métiers du tourisme» : accueil, cuisine, rangement et ménage (literie…), maîtrise de l’aspect sécuritaire, accompagnement dans les activités touristiques ainsi qu’en langues étrangères et histoire de la ville… sont également dispensés, en partenariat avec l’université et l’école hôtelière Atlas, au profit des représentants de chacune des familles bénéficiaires.
De leur côté, les propriétaires de ces maisons d’hôtes un peu spéciales estiment que ce projet leur procure un revenu et participe amplement à la préservation de leurs demeures chargées de l’histoire de Fès et porteuses de l’âme d’une ville millénaire.
Le prix d’une chambre chez l’habitant est en fait beaucoup moins cher qu’une chambre d’hôtel.
Les partenaires ont fixé au début le prix d’une chambre avec salon à 300 DH et une chambre à 150 DH. «Ce prix a été revu à la hausse dernièrement pour se situer entre 150 à 500 DH la nuitée selon la qualité des lieux et des services. Le petit déjeuner est inclus dans le prix de l’hébergement.
Pour Abdelfatah Ben Soltani, les familles d’accueil tablent sur l’hospitalité, la qualité de l’accueil, l’échange et n’hésitent pas à donner les meilleurs plans à leurs hôtes et leur proposer les meilleurs plats de Fès pour les encourager à prolonger leur séjour.
Mieux encore, les propriétaires bénéficiaires du concept ont créé une association professionnelle baptisée «Ziyarates Fès» pour se prendre en charge, promouvoir le concept et défendre leurs intérêts face notamment à l’informel qui mine le tourisme à Fès.
Près de 30 autres maisons traditionnelles sont par ailleurs en cours de labellisation et démontrent que ce concept fait bien son chemin.
