Menu
Search
Jeudi 18 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 18 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Bensalah met les points sur les «i»

Boycott de la visite officielle des Turcs, rapprochement avec les syndicats, tensions avec l’équipe Benkirane, conjoncture économique...
la présidente de la Confédération patronale a profité de l’assemblée générale ordinaire de la CGEM pour clarifier les positions de son bureau.

Bensalah met les points sur les «i»
La CGEM présidée par Miriem Bensalah-Chaqroun a tenu son assemblée générale ordinaire le 17 juin à Casablanca. PH. DR

«Nous avons de bonnes et d’excellentes relations avec le gouvernement». C’est en ces termes que Miriem Bensalah-Chaqroun a voulu couper court aux informations faisant état d’une tension entre l’équipe de Abdelilah Benkirane et le patronat. La présidente de la CGEM s’exprimait lors de l’assemblée générale ordinaire de la Confédération, tenue le 17 juin à Casablanca. Le ton rassurant de Mme Bensalah a changé lorsqu’elle a abordé la conjoncture économique. Sur ce sujet, elle s’en est pourtant pris directement au gouvernement.

La CGEM s’est dit «inquiète» de la montée en puissance de l’informel, du manque de visibilité, de la crise du tissu industriel et du manque de réactivité du gouvernement. Au sein du patronat, on est convaincu que l’équipe de Benkirane n’arrive pas à suivre le rythme du monde des affaires. «Nous avons lancé un appel pour un Plan Marshall pour l’industrie. Nous attendons toujours une réponse», renchérit la présidente de la CGEM.
Cette dernière n’a pas non plus raté l’occasion pour expliquer les raisons du boycott par sa Confédération des rencontres économiques maroco-turques, organisées en marge de la visite officielle au Maroc du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, le 3 juin dernier.

«Nous avons été informés de l’événement à quelques jours de sa tenue. Nous n’étions pas au courant de cette visite, sachant que ce genre de manifestations nécessite des mois de préparation, comme cela a été le cas pour les rencontres d’affaires avec les Français et les Espagnols».
La CGEM confirme qu’elle a saisi le chef du gouvernement au sujet de ce cafouillage. «Il nous a répondu qu’il n’était pas au courant», lâche Mme Bensalah. La patronne des patrons a également fustigé la formule choisie pour les rencontres d’affaires maroco-turques, à savoir des rencontres commerciales B to B. «Assister pour assister n’est pas notre style», assène-t-elle.

Pour les patrons de la CGEM, le Premier ministre turc a fait le déplacement au Maghreb, accompagné d’hommes d’affaires, pour chercher des relais de croissance pour les entreprises de son pays. «Nous aimerions que notre gouvernement fasse preuve du même cynisme pour défendre l’entreprise marocaine. Cela se fait ailleurs et des pays membres de l’OMC le font pour profiter, légalement, des mouvements commerciaux. Notre gouvernement doit sérieusement aujourd’hui réfléchir à faire du copier-coller sur ce registre», indique Mme Bensalah.

Une première dans le monde des affaires

L’assemblée générale a été aussi une occasion pour Mme Bensalah de réagir à plusieurs dossiers et chantiers ouverts par la Confédération.
Ainsi, la présidente des patrons considère comme «une réussite» le rapprochement de son bureau de trois des principales centrales syndicales de la place (UMT, UGTM et l’UNMT). Un rapprochement qui a surpris les politiques, selon elle. «Ce pacte avec les syndicats n’est pas un slogan.
C’est une première dans le monde des affaires et nous comptons bien capitaliser sur ce partenariat pour faire avancer plusieurs chantiers», explique l’administratrice des eaux minérales d’Oulmès.
Elle cite en premier les blocages autour du projet de loi sur le droit de grève. Mme Bensalah a ainsi parlé d’avancées.

«Il y a quelques mois, les partenaires sociaux ne voulaient même pas aborder le sujet, s’accrochant à une révision réglementaire du Code du travail», rappelle-t-elle. À l’en croire, les syndicats font aujourd’hui montre de flexibilité. La CGEM aurait réussi à les convaincre en leur expliquant que les grèves arbitraires bloquent tout le monde aujourd’hui.

La patronne des patrons s’est également prononcée sur le dossier de l’indemnité pour perte d’emploi (IPE), aujourd’hui au point mort. «Ce n’est pas la CGEM qui bloque le projet et nous ne dénonçons pas l’IPE.
C’est faux. Aujourd’hui, les mécanismes mis en place ne vont pas dans le sens de sa viabilité», explique Mme Bensalah, faisant allusion au Fonds d’amorçage d’une année, proposé par l’État et jugé insuffisant.
Parmi les avancées, la présidente de la CGEM met également en avant la plateforme de partenariat public-privé «inédite», présidée par le gouvernement et la Confédération. Cette plateforme consacre en effet la CGEM comme représentant exclusif du monde des affaires. Ce qui sera, le temps voulu, un bon argument pour le patronat. 

Lisez nos e-Papers