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L’opposition au sein de la Chambre des conseillers aiguise ses armes pour la prochaine séance mensuelle sur la politique générale qui devrait avoir lieu le 19 juin (sauf changement de dernière minute). Ses groupes parlementaires resserrent les rangs pour interpeller Abdelilah Benkirane sur «le patrimoine forestier». Un sujet qui devait être débattu par la Chambre des représentants avant d’être rejeté par les députés de l’opposition qui ont épinglé le gouvernement et sa majorité pour un tel choix, alors que le Maroc vit une conjoncture spéciale marquée par la nécessité de régler bon nombre de dossiers épineux.
Cet avis ne semble pas être partagé par les conseillers. Contacté par le «Matin», le président du groupe de la Fédération démocratique du travail, Mohamed Daidaa, estime que le sujet s’avère de la plus grande importance. Il tient à préciser qu’il ne sert à rien de véhiculer les mêmes remarques et les mêmes réponses sur la conjoncture économique qui a été déjà passée au crible au Parlement.
Le chef du gouvernement risque-t-il de vivre le même scénario qui s’est produit à la Chambre des représentants ? Pour le moment, l’opposition de la seconde Chambre est déterminée à assister à la séance mensuelle et à affronter le chef de l’exécutif. Une réunion de la conférence des présidents a eu lieu la semaine dernière, sans la présence du ministre chargé des Relations avec le Parlement Habib Choubani, pour décider de la question qui divise : la répartition du temps de parole.
Répartition en 3/3 du temps de parole
Il a été convenu d’accorder un tiers de la séance au chef du gouvernement, un tiers pour l’opposition et un tiers pour la majorité. C’est la répartition qui a été proposée aux représentants après les tirs à la corde entre le gouvernement et l’opposition. Mais celle-ci avait décliné cette offre, préférant mettre à exécution sa décision du boycott de la séance mensuelle. Les députés des groupes du Rassemblement national des indépendants, du Parti authenticité et modernité, de l’Union socialiste des forces populaires et de l’Union constitutionnelle tiennent toujours à leurs doléances en la matière. Ils réclament, en effet, la moitié du temps de parole.
Cette demande est jugée «insensée» par la majorité et Abdelilah Benkirane. Celui-ci a manifesté, lors d’une récente rencontre partisane, son étonnement de l’obstination de l’opposition malgré les concessions dont il a fait preuve. Il a même tenu à préciser que c’est fini le temps des compromis annonçant le retour à la première formule (moitié du timing pour tous les groupes parlementaires).
Le bras de fer se poursuit au sein de la première chambre. Au niveau de la seconde, l’opposition préfère attendre la réaction du chef du gouvernement. Les conseillers du PAM, du RNI, de l’UC, de l’USFP et de la FDT partagent les mêmes critiques incendiaires de leurs confrères de la Chambre des représentants. Benkirane est accusé d’être souvent «hors sujet». Il est aussi épinglé en raison des messages qu’il transmet directement aux citoyens alors qu’il est interrogé par les représentants de la nation. Le chef du gouvernement est cette fois-ci appelé à réviser sa méthodologie. Va-t-il être à l’écoute des remarques acerbes de l’opposition, surtout que le gouvernement ne dispose pas de la majorité au sein de la Chambre des conseillers ? Un doute plane encore. Benkirane a déjà annoncé qu’il comptait «dire ce dont il est convaincu malgré les remarques véhiculées de part et d’autre».
