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Nizar Baraka : «Nous vivons au-dessus de nos moyens»

● Les députés ont saisi l’occasion de la tenue de la première séance des questions orales de la session printanière pour interpeller le ministre de l’Économie et des finances sur la décision très controversée des coupes budgétaires.
● Les huit groupes parlementaires de la Chambre des représentants ont, en effet, interrogé, lundi dernier, le responsable gouvernemental sur cette mesure.
● Nizar Baraka a dû également s’exprimer sur le même sujet devant les députés de la commission des finances.

Nizar Baraka : «Nous vivons au-dessus  de nos moyens»
M. Baraka : les coupes de 15 MMDH dans le budget d’investissement permettront de diminuer le déficit de 1%.

Devant les critiques acerbes des représentants de la Nation, l’Argentier du Royaume a tenu un discours franc, sans ambages. À travers son intervention, axée sur la situation économique, les mesures prises par le gouvernement et les raisons des coupes budgétaires, le ministre de l’Économie et des finances a appelé toutes les parties concernées à conjuguer leurs efforts afin de mieux affronter les aléas de la crise qui frappe de plein fouet les principaux partenaires économiques du Royaume.

Pour le ministre, les choix jusque-là adoptés dans la lutte contre la crise ont certes prouvé leur efficience, mais ils ont eu, en parallèle, des répercussions sur les équilibres financiers, notamment le déficit budgétaire.
Celui-ci est passé de 6% en 2011 à 7,1% en 2012. Ce chiffre risquait d’atteindre 8% en 2013 si rien n’avait été fait, selon Baraka. En effet, rien que durant le premier trimestre de 2013, le déficit enregistré est de 2%.
À cela s’ajoute l’évolution galopante des dépenses (+37%), alors que les recettes ordinaires n’ont progressé que de 15%.  En 2012, le déficit du compte courant est de 17 milliards de dirhams. «Nous vivons au-dessus de nos moyens. Les recettes ordinaires ne couvrent pas les dépenses et l’investissement. Ce qui nous pousse à recourir à l’endettement, une véritable problématique pour les finances publiques», a-t-il précisé. Dans la conjoncture actuelle, marquée par plusieurs indicateurs dans le rouge, le gouvernement «a été contraint d’agir d’urgence. La coupe de 15 MMDH dans le budget d’investissement permettra de diminuer non seulement le déficit de 1%, mais aussi la dette (1%).»
L’Argentier du Maroc s’est voulu, malgré tout, rassurant. Le gouvernement compte sur l’accélération du rythme des investissements des établissements publics pour compenser l’arrêt d’exécution de 15 MMDH au titre du budget d’investissement. L’Exécutif table également sur la saison agricole qui s’annonce de bon augure grâce à la clémence du ciel. Les citoyens sont appelés, eux aussi, à participer à l’effort de lutte contre la crise. Nizar Baraka a lancé un appel incitant les citoyens à s’acquitter de leurs impôts et bénéficier ainsi de la suppression de toutes les amendes de retard.

S’agissant des effets redoutés de cette mesure, Nizar Baraka garde son optimisme : la mesure, contestée par les députés et les économistes, n’aura pas de retombées négatives ni sur les projets déjà lancés ni sur l’emploi. «Le gouvernement ne compte pas réduire le nombre des postes budgétaires», a-t-il tenu à préciser. Entre janvier 2012 et mars 2013, on note le recrutement de 28 000 nouveaux fonctionnaires.
Par ailleurs, M. Baraka a affiché la volonté du gouvernement de poursuivre la politique de développement dans le cadre de la stabilité et la maîtrise des équilibres macro-économiques : «Nous allons veiller à affronter les effets de la crise tout en concrétisant les engagements du programme gouvernemental, notamment celui relatif à la baisse du taux du déficit à 3% à l’horizon 2016.»

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