Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Pyongyang menace Washington

Les militaires nord-coréens ont approuvé le projet d’opérations militaires contre les États-Unis, y compris d’éventuelles frappes nucléaires.

Pyongyang menace Washington
L’état-major général de l’armée nord-coréenne a déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi informer officiellement Washington que les Américains seront «écrasés» par des «moyens de frappe nucléaire».

La Corée du Nord a franchi un énième palier dans sa politique de confrontation en annonçant avoir approuvé le projet d’opérations militaires contre les États-Unis, y compris d’éventuelles frappes nucléaires, suscitant de vives inquiétudes dans la communauté internationale. «La menace nucléaire n’est pas un jeu, c’est très sérieux. Je pense qu’ils (les Nord-Coréens, ndlr) sont allés trop loin dans leur rhétorique et je suis inquiet du fait que toute erreur de jugement dans cette situation puisse provoquer une crise aux conséquences très graves», a déclaré à Madrid le secrétaire général des Nationsunies, Ban Ki-moon.
Dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, l’état-major général de l’armée nord-coréenne a, en effet, déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi informer officiellement Washington que les Américains seront «écrasés» par des «moyens de frappe nucléaire».

Selon l’armée nord-coréenne, une guerre pourrait éclater «aujourd’hui ou demain». «Les États-Unis feraient mieux de réfléchir à la grave situation actuelle», ajoute-t-elle, jugeant que les vols de bombardiers B-52 et B-2 américains au-dessus de la Corée du Sud, à l’occasion de manoeuvres communes américano-sud-coréennes, étaient à l’origine de l’aggravation de la crise.
La Maison-Blanche a fait savoir que les États-Unis prenaient «toutes les précautions nécessaires» face à ces menaces, tout en assurant ne pas être étonnés par le comportement de Pyongyang. «Il y a des éléments familiers» dans les déclarations du régime nord-coréen, a indiqué le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Cela nourrit toutefois «évidemment la préoccupation» de Washington, «et nous prenons toutes les précautions nécessaires», a-t-il ajouté.

Pour joindre l’acte à la parole, les Nord-Coréens ont transporté un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte orientale et l’ont hissé sur un lance-missiles mobile, selon l’agence sud-coréenne Yonhap, alimentant les craintes d’un tir imminent qui aggraverait une situation déjà explosive. «Il a été confirmé que la Corée du Nord a transporté par train, en début de semaine, deux missiles Musudan de moyenne portée, vers la côte est et les a installés sur des véhicules équipés d’un dispositif de lancement», a déclaré un haut responsable du gouvernement à Séoul cité vendredi par l’agence.

Le ministère de la Défense, qui avait confirmé la veille l’installation par Pyongyang d’un premier missile sur la côte est, n’a pas fait de commentaires sur cette nouvelle information.
Un responsable de la Marine a indiqué à Yonhap que deux destroyers sud-coréens équipés de radars perfectionnés avaient été déployés, un au large de la côte-est et l’autre de la côte-ouest. «Si le Nord lance un missile, nous suivrons sa trajectoire», a déclaré le militaire. Le transport de missiles est le dernier geste en date de Pyongyang qui multiplie les menaces apocalyptiques depuis quelques semaines, furieux du nouveau train de sanctions pris par l’ONU après un nouvel essai nucléaire, conduit début février.

La presse sud-coréenne et japonaise rapportait jeudi que le Nord semblait avoir positionné sur ses côtes orientales toute une batterie de Musudan. Des sources militaires citées par Yonhap disaient que le Nord pourrait tirer un missile le 15 avril, date de l’anniversaire de la naissance du fondateur du régime communiste nord-coréen, Kim Il-Sung, mort en 1994.

La Russie a jugé «totalement inacceptable» «le non-respect par Pyongyang des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU» et la Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord, a demandé à «toutes les parties concernées de garder leur calme et de faire preuve de retenue».

Berlin et Paris ont exhorté Pékin à tenter d’amadouer le régime de Kim Jong-Un, la France souhaitant que les Chinois, qui ont «du pouvoir sur la Corée du Nord», interviennent dans la crise.
L’Union européenne a appelé Pyongyang jeudi à ne pas «alimenter les tensions» et à renoncer à faire redémarrer son réacteur nucléaire de la centrale de Yongbyon.

Lisez nos e-Papers