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Comment sauvegarder la mémoire et le patrimoine de la ville

● Casa Environnement a organisé un débat sur «Le patrimoine de Casablanca».
● La société civile insiste sur l’implication de tous les protagonistes.

Comment sauvegarder la mémoire  et le patrimoine de la ville
Les amoureux du patrimoine casablancais appellent à la création de groupes de pression associant toutes les composantes de la ville.

Casablanca possède un patrimoine très ancien contrairement aux idées reçues. De nombreux sites archéologiques tels que Sidi Abderrahmane, Carrière Thomas… montrent que des êtres humains vivaient à Casablanca il y a environ 500 000 ans et plus. La préservation de ce patrimoine était au centre du débat ouvert récemment lors d’une rencontre organisée par le réseau d’associations «Casa Environnement» sur le thème : «Le patrimoine de Casablanca». «Les sites historiques de la métropole doivent naturellement être protégés et proposés en tant que patrimoine de l’humanité. Actuellement, Casablanca possède un patrimoine riche et diversifié aussi bien matériel qu’immatériel. À titre d’exemple, on peut citer la médina, le centre-ville (bâtiments art-déco, la Fontaine lumineuse…), les Habous, les parcs (Ligue arabe, l’Hermitage, Murdoch, Belvédère…), le Phare, les musiques et chants, la gastronomie (couscous bidaoui…), coutumes…», souligne Casa Environnement. Selon les membres de ce réseau, la question du patrimoine doit être l’affaire de tous : responsables des structures étatiques, société civile, scientifiques, et tous les citoyens. Pour eux, la société civile peut être un moteur permettant de renforcer le lien entre les habitants et le patrimoine de leur ville ce qui pourra, sans doute, développer le civisme général des Casablancais : «Ceci aura un effet bénéfique sur l’amélioration de la propreté de la ville qui n’est pas honorable actuellement. Le patrimoine peut être un levier de sensibilisation, de civisme et de développement des citoyens.»

Recommandations

Afin de préserver et réhabiliter le patrimoine casablancais, la société civile recommande une forte implication du conseil de la ville et des autorités locales : «Le conseil de la ville doit définir et diffuser la liste des lieux à préserver et publier les arrêtés interdisant toute action mettant en péril le patrimoine, en général. Dans le cas d’un lieu privé, les propriétaires doivent être expressément informés. Par ailleurs, sur chaque lieu ou bâtiment référencé, il faut mettre une plaque contenant les caractéristiques essentielles comme la nature du patrimoine, la date de création, le créateur, détails historiques…»
La médiatisation de l’intérêt du patrimoine de Casablanca en associant les responsables institutionnels, les élus, des universitaires, les services d’urbanisme, des architectes et des acteurs du secteur touristique figure aussi parmi les propositions de Casa Environnement afin de sauvegarder le patrimoine de la ville blanche.
Dans ce contexte, l’association propose de créer un réseau régional d’acteurs pour la préservation du patrimoine de Casablanca et de la région comprenant des associations, des universitaires, des élus, des acteurs institutionnels, des acteurs privés du tourisme, des architectes. Ceci permettra la mutualisation des compétences pour assurer le partage des connaissances sur le patrimoine, favoriser la communication et pérenniser les actions : «Ce réseau doit identifier, répertorier, éditer des brochures, sensibiliser le public, etc.».
En outre, les recommandations émanant de cette rencontre sur le patrimoine insistent sur la création d’une banque de données concernant le patrimoine de la ville, sur l’introduction des notions du patrimoine dans les programmes scolaires. On peut ainsi organiser des excursions et des sorties scolaires dans les sites archéologiques, le centre-ville, les bâtiments art-déco, le quartier Habous, la médina, la Mosquée Hassan II, les parcs, le zoo, le littoral...

Rôle des ONG

Pour leur part, les ONG peuvent aussi être impliquées dans les projets concernant le patrimoine afin de réunir les données, sensibiliser les citoyens et œuvrer pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine de Casablanca sous toutes ses formes. «Le financement des actions en faveur du patrimoine devrait se faire par l’élaboration de conventions de partenariats des ONG avec des acteurs institutionnels tels que le conseil de la ville, la région, le ministère de la Culture ainsi que les partenaires socioéconomiques», explique Casa Environnement. Et d’ajouter que la création d’un portail dédié au patrimoine de Casablanca dans sa globalité avec accès à un musée virtuel ainsi que la création d’une banque de projets pour valoriser le patrimoine seraient une solution pour conserver l’histoire de la ville. L’association propose également de diffuser à grande échelle et rendre disponible à tous, Casablancais, Marocains et touristes, les cartes de la ville avec les indications des lieux représentant le patrimoine sous toutes ses formes.
In fine, les amoureux du patrimoine casablancais appellent à la création de groupes de pression associant toutes les composantes de la ville à chaque fois que le patrimoine est menacé. Diverses formules d’expression peuvent être envisagées : pétitions, rassemblements, journées portes ouvertes, contact des médias et autres modes de communication, actions judiciaires, etc. 

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