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Le partenariat public-privé incontournable pour le développement de l’Afrique

«Face au déficit considérable en matière d’infrastructures dont souffre l’Afrique, le partenariat public-privé (PPP) reste un facteur clé pour relever ce défit». Tel a été le constat arrêté lors de la rencontre organisée, samedi dernier, par la Fondation diplomatique en collaboration avec les ambassadeurs des pays africains accrédités à Rabat, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique.

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«Panafricanisme et renaissance africaine». C’était l’un des thèmes débattus devant un parterre d’ambassadeurs africains. La rencontre a été l’occasion idoine pour faire le point autour de la nécessité de multiplier les partenariats public-privé. L’idée était de mettre en évidence l’importance de ce mode de financement qui s’avère, aujourd’hui, plus que jamais nécessaire pour assurer la croissance économique du continent et par conséquent l’épanouissement de sa population. Surtout que le déficit ressenti en matière d’infrastructures freine toutes perspectives de développement et d’intégration régionale.

Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement et du transport, a été on ne peut plus clair en affirmant que «les partenariats public-privé sont, à l’heure actuelle, un besoin et une nécessité». En effet, les PPP sont un véritable créneau permettant d’une part la réduction du poids de l’infrastructure sur le budget de l’État, l’amélioration de la qualité des services dispensés aux citoyens ainsi que la promotion de l’investissement privé. Aux yeux du ministre de l’Équipement et du transport, il est temps que le privé se mette à la place de l’État pour construire, gérer et assurer la maintenance des infrastructures. Et pour cause, les systèmes de financement traditionnels ne sont plus capables de fournir les fonds nécessaires pour combler le déficit en matière d’infrastructures. Ce faisant, les PPP apparaissent comme étant la formule idoine pour relever ces défis. «Ils sont le meilleur moyen pour aller plus loin pour la mise en place d’infrastructures structurantes», a noté Aziz Rabbah.

Sur ce registre, il a fait observer qu’il est nécessaire de créer une expertise autour des PPP, surtout que ce mode n’est pas nouveau. Mais il s’est décliné, depuis des années, sous la forme de la gestion déléguée et des concessions. Des formes qui ont montré leurs limites à défaut d’un cadre juridique efficace permettant de rassurer aussi bien l’État que les sociétés.
Dans ce sens, il a appelé à ce qu’il y ait un cadre juridique capable de réconforter les investisseurs. Dans ce sens, l’ambassadeur du Bénin a mis l’accent sur la nécessité d’entamer des réformes pour assainir le climat d’affaires dans les pays d’Afrique dont le but est d’harmoniser les législations. Pour ce faire, l’accompagnement se veut indispensable.

Dans ce sens, Nabil Kadiri, responsable des financements de projets à Attijariwafa Bank a mis en exergue le rôle du secteur bancaire dans la promotion de ce créneau. Ainsi, il a démontré l’expertise de son institution, présente dans le continent. Une expertise qui s’est enrichie grâce aux collaborations avec les pays de l’Europe, surtout pour ce qui touche à l’arrangement et la restructuration des financements.
Aujourd’hui, les États africains sont appelés à s’engager dans des partenariats avec le privé. Chose qui leur permettrait d’une part d’optimiser leurs ressources et d’autre part, d’offrir des services de qualités à leurs populations.

Mise en place d’un hub africain

Toutefois, cette formule ne devrait pas toucher uniquement les grands chantiers. Les PPP ne sont pas seulement l’affaire des grandes structures, a souligné Nabil Kadiri. Les PME et les PMI sont également concernées par cette formule, et qui d’ailleurs constituent l’écrasante majorité du tissu économique des pays africains. Un point de vue partagé par le ministre de l’Équipement et du transport. Pour lui, «il faut encourager les partenariats avec ces unités, surtout dans les domaines de la santé, l’éducation et même la logistique. D’autant plus que l’économie africaine s’adapte mieux aux PME et PMI».

Le ministre a saisi l’occasion de cette Journée de l’Afrique pour attirer l’attention du corps diplomatique sur l’importance des joint-ventures et des projets lancés en commun pour la mise en place d’un hub africain et des plateformes financières, industrielles et logistiques entre l’ensemble des pays d’Afrique. Dans cet élan d’idées, il a fait savoir que les frontières géographiques ne doivent plus être un frein pour le développement du continent. Car celles-ci freinent les coopérations et les collaborations. «Nous, décideurs politiques et économiques, sommes aujourd’hui appelés à relever ce défi afin de renforcer davantage les coopérations et mettre en place des projets et des partenariats», a-t-il indiqué. Notons qu’Aziz Rebbah avait partagé son idée avec les ambassadeurs africains quant à l’initiation d’une foire annuelle africaine en faveur des compétences africaines. 

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