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Les étudiants de plus en plus exigeants

Si autrefois, les étudiants acceptaient les conditions de scolarité, aujourd’hui, la donne a changé. De plus en plus audacieux, ils n’hésitent pas à dépasser certaines limites pour exiger ce qui leur semble leur revenir de droit.

Les étudiants de plus en plus exigeants
Les dates des examens, une pomme de discorde.

Révolu le temps où les étudiants universitaires étaient rêveurs et leurs préoccupations étaient d’ordre idéologique. Ils acceptaient les conditions même précaires de leur scolarité. Plus exigeants et plus organisés que jamais, grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux, les jeunes étudiants d’aujourd’hui prennent les choses en main et réussissent à faire entendre leurs revendications. Manifestations, boycott des examens, grèves… tous les moyens sont bons pour exprimer leur mécontentement et exiger ce qui leur semble leur revenir de droit. «Nous souhaitons avoir un système éducatif digne de ce nom.

C’est pourquoi nous ne pouvons plus nous taire. Nous sommes dans l’obligation d’agir afin d’attirer l’attention des responsables sur les nombreuses problématiques des étudiants comme la qualité discutable des établissements scolaires et universitaires, la surcharge des universités, le manque d’infrastructures (Internat, moyen de transport, matériel de travail…). Nous devons agir pour faire changer les choses», affirme Issam, étudiant universitaire et membre de l’Union des étudiants pour le changement du système éducatif (UECSE). Il s’agit, en effet, d’un rassemblement d’étudiants, créé en juillet dernier dans l’objectif de militer pour le changement et surtout l’amélioration du système éducatif. Depuis sa création, les jeunes étudiants membres de l’UECSE ont organisé plusieurs sit-in dans différentes universités du pays.

Différentes manifestations

Pas plus tard que la semaine dernière, les étudiants de la Faculté des sciences de l’Université Ibn Tofaïl de Kenitra ont boycotté les examens de licence des études fondamentales de la session d’automne. Cette décision a été prise pour protester contre l’imposition par les responsables de la faculté de la date des examens et la non-ouverture du nouveau restaurant universitaire. Le doyen de la Faculté, Ali Boukhari a déploré le comportement des étudiants, qui sont venus tôt le matin à la faculté pour cadenasser les portes des salles des examens, surtout que ces examens ont déjà été reportés d’une semaine pour permettre aux étudiants de mieux les préparer. Suite à ce boycott, la commission pédagogique chargée de la programmation des examens s’est réunie une nouvelle fois pour définir une autre date d’examens.

À Fès, le conseil de l’Université Sidi Mohamed ben Abdellah (USMBA), a été convoqué dernièrement en réunion d’urgence suite à la «situation anormale» que vit la plupart des établissements universitaires et qui se manifeste par différentes formes de violence contre le personnel pédagogique et administratif.

Cette réunion s’est donc tenue en vue d’exprimer l’engagement de l’Université à mettre fin, par tous les moyens en sa disposition, à certains actes de malveillance et de perturbation des cours par certains étudiants. Les doyens et présidents des universités insistent tous sur la question du dialogue qui, selon eux, est le mécanisme suprême de gestion des problèmes et dysfonctionnements universitaires et le seul moyen pour trouver des solutions qui satisfont tout le monde. D’un autre côté, le comité national des étudiants en médecine au Maroc a organisé, il y a quelques mois, une grève pour dénoncer les conditions qu’il juge impitoyables de l’étudiant en faculté de médecine et qui exerce en parallèle sa profession dans les hôpitaux au Maroc. Ce comité avait relevé une pétition relative à plusieurs points. Les formes de revendications des étudiants notamment les grèves sont souvent bénéfiques et permettent d’avancer, mais cela étant, elles ne sont pas toutes organisées «pour la bonne cause». Certains étudiants de mouvances diverses n’hésitent pas à provoquer des manifestations pour des raisons malveillantes oubliant que l’université est un espace de liberté, de pensée, de créativité et de production scientifique.

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