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«Nous voulons renforcer la présence du Maroc sur le marché britannique»

● Du 17 au 20 mars, le Maroc est l’invité d’honneur du Salon international de l’alimentation et des boissons «The International Food & Drink Event» (IFE) de Londres.
● Le Maroc est présent à travers une surface totale d’exposition de 556 m2.
● Maroc Export qui organise la participation marocaine veut assurer la visibilité et l’accompagnement nécessaires à la trentaine d’exposants marocains.
● Dans un entretien accordé au «Matin», le ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Amara, dévoile les attentes nourries dans cette manifestation.
● Il dresse les perspectives du secteur de l’agroalimentaire tout en soulignant la nécessité de pallier les carences soulevées par les professionnels.

«Nous voulons renforcer la présence du Maroc sur le marché britannique»
Abdelkader Amara.

Le Matin : Quelles sont vos attentes de cette 18e édition du «The International Food & Drink Event» de Londres ?
Abdelkader Amara : C’est la troisième participation marocaine à l’événement. Les objectifs sont nombreux.
Il s’agit d’abord de renforcer la présence du Maroc sur le marché du Royaume-Uni, en intensifiant les contacts avec nos partenaires traditionnels, mais aussi en veillant à établir de nouvelles relations commerciales.
Le Maroc aspire, comme vous le savez, à augmenter ses parts de marché à travers notamment la diversification des débouchés surtout pour les produits à forte valeur ajoutée.
Ce Salon nous offre l’occasion d’une part de nous informer sur les dernières tendances et innovations en matière d’agro-industrie et de la pêche et, d’autre part,  de mettre en valeur notre potentiel dans sa diversité, sa richesse et sa qualité dans ces secteurs.

Dans quelle mesure ce genre d’évènements contribue-t-il réellement à promouvoir l’industrie et les exportations marocaines ? A-t-on fait une évaluation en la matière ?
Ce salon est considéré comme l’une des cinq premières expositions de l’alimentation dans le monde et la première du genre en Grande-Bretagne. Organisé au centre d’expositions ExCel de Londres sur une superficie d’environ 94 622 m2, l’IFE est réputé pour être un événement créateur de tendances en matière de produits alimentaires et de boissons. Il a attiré, lors de son édition 2011, plus de 24 000 visiteurs professionnels et plus de 1 200 exposants originaires de 75 pays. Détaillants, épiciers, grossistes, distributeurs et producteurs du monde entier se donnent rendez-vous à l’IFE afin de présenter leurs nouveautés et d’internationaliser leurs produits et services. Réparti en neuf sections thématiques, ce salon permet aux participants de constituer des réseaux d’affaires et de stimuler des idées novatrices pour développer leurs entreprises. Les visiteurs, eux, profitent de la grande variété des sociétés exposantes et de l’attractivité de l’offre qui comprend une myriade de produits, toutes catégories confondues.

Le nombre de sociétés marocaines qui y participent a augmenté au fil des éditions en passant de 6 à une trentaine. En toute objectivité, il est encore tôt de faire une évaluation significative, mais nous estimons que notre participation en 2011 nous a permis d’identifier des opportunités pour les huiles d’olives et d’argan et pour les couscous.

L’industrie agroalimentaire ne représente que 4% du PIB au Maroc. Quelle est la stratégie du ministère pour développer ce secteur et promouvoir ses exportations ?
Pour appuyer le développement du secteur agroalimentaire, l’État a adopté une stratégie volontariste, dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle (PNEI). Grâce à ce dernier, le gouvernement ambitionne de booster les investissements dans ce secteur en assurant une meilleure visibilité à même de renforcer la confiance des opérateurs économiques nationaux et étrangers. Le potentiel de développement est estimé à 10 milliards de dirhams de PIB additionnels et pourrait générer environ 24 000 nouveaux emplois directs à l’horizon 2015. Bien entendu, le développement futur du secteur agroalimentaire est tributaire de trois composantes principales, à savoir le niveau des productions agricoles et halieutiques, le dynamisme du marché local et l’offre exportable des produits agroalimentaires.
Dans ce sens, le Plan Maroc vert est susceptible d’apporter des solutions pérennes et adaptées à l’impératif de l’augmentation de l’offre en matières premières destinées à la transformation. Et ce, à travers le développement d’une production agricole diversifiée et de qualité, disponible d’une manière régulière et à des prix compétitifs. À cela s’ajoute une étude préliminaire réalisée conjointement avec le département de l’Agriculture et les professionnels pour l’élaboration d’un cadre de développement du secteur.

Avez-vous prévu des contrats-programmes ?
Des consultations sont actuellement en cours avec les opérateurs et les départements ministériels concernés pour lancer une étude stratégique visant la modernisation et le développement de ce secteur à court, à moyen et à long terme. Cette étude devra déboucher sur la signature d’un contrat-programme qui constituera le cadre de référence pour la mise en œuvre d’un ensemble d’actions concrètes et ciblées touchant les différents maillons de la filière, à travers, entre autres, la mise en place d’une bonne gouvernance, l’amélioration des conditions d’accès aux matières premières et la mise en place d’un cadre incitatif et d’une fiscalité adaptée, pour développer les investissements dans la transformation des produits agricoles.

Les professionnels justifient la faiblesse du niveau de valeur ajoutée du secteur agroalimentaire par des handicaps liés à la fiscalité et à l’accès aux intrants. Qu’en pensez-vous ?
Effectivement, à l’instar d’autres secteurs, l’agroalimentaire est confronté à des dysfonctionnements qui freinent son élan. Ils sont surtout liés aux aléas de son approvisionnement aussi bien en termes de quantité que de qualité, à la fiscalité élevée sur certains intrants, à sa faible intégration et à la multiplicité des intervenants dans le circuit de commercialisation des produits agricoles frais. Et ce problème engendre des surcoûts pour les industriels opérant dans la transformation de ces produits. En toute franchise, la question de l’accès aux intrants et de la fiscalité est au cœur de nos préoccupations. D’ailleurs, l’étude prévue sera consacrée en grande partie à l’amélioration des conditions d’accès aux matières premières et à la mise en place d’un cadre incitatif et d’une fiscalité adaptée en vue d’améliorer la compétitivité du secteur et de développer les investissements dans la transformation des produits agricoles. Le contrat-programme permettra, quant à lui, de mettre en place des actions concrètes pour résoudre efficacement cette problématique.

Dans ce cadre, quel rôle le nouvel accord de libre-échange avec l’UE joue-t-il ?
Le nouvel accord de libre-échange sur les produits agricoles et agro-industriels que le Maroc a conclu avec l’Union européenne, et qui est entré en vigueur le 1er octobre 2012, prévoit des exonérations des droits de douane à l’importation de plusieurs matières premières, non fabriquées localement, utilisés par le secteur agroalimentaire. «Émergence» a également, prévu (mesure n°53) la mise en place, depuis juin 2011, de quotas d’import de 2,5%  en faveur des principaux intrants utilisés par le secteur de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie (sucre, lait en poudre et blé biscuitier). Ces efforts répondent au souci de permettre aux industriels du secteur agroalimentaire de s’approvisionner à des coûts compétitifs, à même de renforcer leur positionnement aussi bien sur le marché local qu’à l’export.

La participation du Maroc au Salon international de l’agroalimentaire de Londres est une occasion pour jeter la lumière sur les relations commerciales maroco-britanniques. Comment les évaluez-vous ?
Elles sont positives à plus d’un niveau. Le Royaume-Uni figure parmi les cinq marchés prioritaires à l’export pour plusieurs secteurs de l’économie marocaine, en particulier l’agroalimentaire et les pièces automobiles. Et depuis quelques années, nous essayons de développer la filière bio, un créneau qui attire de plus en plus les importateurs britanniques. Pour vous donner quelques chiffres : en 2011, la valeur des échanges avec la Grande-Bretagne s’est établie à près de 11,5 milliards de dirhams, contre 10,6 MMDH en 2010. La Grande-Bretagne maintient ainsi son rang de 9e client du Maroc et de 13e fournisseur.
Plus des deux tiers des importations sont constitués de produits énergétiques et d’équipements industriels. Les demi-produits représentent aussi une part non négligeable, tandis que le reste comprend les voitures touristiques et les médicaments. De grandes perspectives s’ouvrent aux échanges commerciaux des deux pays, car, comme vous le savez, un envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le commerce, Lord Sharman of  Redlynch, vient d’être nommé. Nous avons tenu, mercredi 13 mars, une réunion avec ce haut responsable pour que notre coopération s’améliore et s’élargisse à d’autres secteurs dans le cadre d’un partenariat «gagnant-gagnant».


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