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«Nous voulons un équilibre entre l’opposition et la majorité»

L’opposition au sein de la Chambre des représentants est plus que jamais décidée à resserrer les rangs pour faire valoir ses droits. Après le boycott de la séance mensuelle sur la politique générale, des réunions sont tenues avec les groupes de la majorité en vue d’atteindre le consensus escompté. L’opposition est en train de préparer son offensive au cas où les deux parties ne parviendraient pas à un terrain d’entente. C’est ce que tient à souligner Abdellatif Ouahbi, président du groupe du PAM à la Chambre des représentants.

«Nous voulons un équilibre entre l’opposition et la majorité»
Abdellatif Ouahbi. Ph. Kartouch

Le Matin : Après le boycott de la séance mensuelle sur la politique générale, que compte faire l’opposition actuellement au sein de la Chambre des représentants ?
Abdellatif Ouahbi : Toutes les options sont possibles pour l’opposition. Allons-nous assister aux prochaines séances mensuelles ? La question demeure en suspens pour le moment. Nous pourrons mêmes boycotter les discussions autour du règlement intérieur. En effet aujourd’hui, il apparait clairement que la majorité veut, à travers ce règlement intérieur, exercer son hégémonie sur le Parlement. Les groupes de l’opposition vont réfléchir à l’approche à adopter dans les prochains jours. Tout dépendra des résultats des réunions que nous avons entamées mercredi.

Ce sont des réunions avec la majorité ?
Nous nous sommes tous réunis au bureau du président de la Chambre. Nous avons débattu de la réforme du règlement intérieur. Mais nous sentons toujours la volonté de marginaliser l’opposition et de l’écarter. À présent, la situation au sein de l’échiquier politique est délicate au point que l’on en est arrivé aux insultes. La seule ministre au gouvernement nous a traités de «bûchettes». Un député nous a taxés d’insolence. Et les cas comme ça sont multiples. Le chef du gouvernement brandit toujours la menace des électeurs qui ont voté pour le PJD. À l’évidence, on a un grand problème dans le langage politique. L’opposition dispose de tous les moyens pour exprimer ses positions. Nous allons attendre les résultats des réunions pour pouvoir prendre une décision.

Quels sont les points de discorde entre l’opposition et la majorité ?
Plusieurs points demeurent en suspens. Il s’agit notamment de la répartition du temps de parole, de la représentativité, de l’égalité… Plus de dix points doivent être réglés entre l’opposition et la majorité.

Quels sont les questions qui constituent la priorité pour l’opposition ?
Nous voulons un équilibre entre l’opposition et la majorité. Nous tendons à contenir l’hégémonie de la majorité. Du point de vue juridique, il faut mettre en œuvre un texte instaurant l’équilibre entre les pouvoirs. Il ne faut pas élaborer une loi qui donne l’avantage à une quelconque partie. À l’heure actuelle, il apparait clairement que la majorité aspire à forger une loi en sa faveur. Or cette vision est malsaine. La majorité dit que le processus en cours se fait dans le cadre du consensus. Mais, en réalité, elle veut imposer à l’opposition sa vision. En cas de différend, on appelle au vote. Or la majorité dispose bien évidemment de l’avantage numérique. Le consensus ne se fait pas de cette manière.

En ce qui concerne les propositions de loi, elles sont limitées et ne reflètent pas la mission législative du Parlement. À quoi est due cette situation ?
Les groupes parlementaires ont des moyens limités pour élaborer et présenter des propositions de loi, alors que le gouvernement dispose d’une armada de fonctionnaires et de responsables. L’opposition parlementaire n’a pas assez de cadres pour l’aider dans son travail législatif. En dépit de cette situation, nous essayons autant que faire se peut d’élaborer des propositions de loi. Mais le gouvernement ne manifeste pas d’intérêt pour nos initiatives parlementaires. Les ministres ne daignent même pas venir les discuter en commissions.

Les groupes de l’opposition faisaient chacun cavalier seul. Vont-ils maintenant resserrer les rangs ?
Nous coordonnons nos positions et nous essayons d’élaborer des positions communes. Mais chaque groupe garde son autonomie pour prendre les décisions qu’il juge adéquates.

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