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Situation catastrophique dans les cimetières

Tombes délabrées, herbes folles et ordures éparpillées, crimes… tel est l’état des cimetières des musulmans au Maroc, selon une étude du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

Situation catastrophique dans les cimetières
La réhabilitation des cimetières devient presque une urgence.

Les cimetières représentent une grande importance spirituelle et humaine. Ils reflètent l’image du pays et son degré de civilisation. En effet, la place qu’une société accorde à ses morts a sans doute des égards significatifs de celle qu’elle saura faire aux vivants. Et pourtant, les cimetières des musulmans au Maroc sont en situation de dégradation sans précédent, selon une étude du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), sachant que la religion musulmane accorde une valeur importante aux morts.

Cette étude confirme que les Marocains n’ont aucun respect pour ces derniers. Cet endroit censé être sacré, indique l’étude, ressemble plus à un dépotoir à cause de tous les déchets et ordures qui y sont jetés. Et ce n’est pas tout. Violation de sépultures, dégradation des murs d’enceinte, consommation de drogues et de boissons alcoolisées parmi les tombes, actes sexuels… sont tous des faits que l’auteur de l’étude avait constatés personnellement.

La réhabilitation des cimetières devient presque une urgence. Ceux-ci souffrent d’absence d’électricité et d’eau. Les murs d’enceinte sont soit inexistants, soit peu élevés, ou encore effondrés parce qu’ils sont trop vieux. Il n’y a pas d’allées bien tracées et l’accès vers les tombes est entravé par les broussailles et les mauvaises herbes du fait de l’absence totale d’entretien. Les ouvriers qui creusent les fosses travaillent de manière anarchique… Par ailleurs, les cimetières sont des espaces où l’insécurité règne, car il n’y a pas de gardien désigné par les collectivités locales.

Ceux qui existent sont de simples volontaires qui vivent de l’aumône des visiteurs. Selon l’étude du CNDH, la multiplicité de responsabilité serait l’une des causes de la dégradation de l’état des cimetières. En effet, la responsabilité des cimetières relève des collectivités locales, des conseils élus avec aussi celle des délégués du ministère des Habous et des Affaires islamiques qui sont appelés à protéger cet endroit sacré contre toute agression, du point de vue religieux. Les ministères de l’Intérieur et de la Culture sont également concernés par la protection des sites funéraires historiques. Par ailleurs, l’étude relève un grave problème ; il s’agit de la saturation des cimetières et le retard d’aménagement de nouveau ce qui entraîne une pression sur les anciens cimetières avec inhumation entre les tombes, sur les allées, voire inhumation par superposition sur les anciennes tombes, etc.

Au final, l’étude a émis des propositions et des recommandations comme la mise en action des lois relatives à la maintenance des cimetières, la création de cimetières pilotes dans les régions, la création d’une Instance chargée de l’aménagement de l’environnement écologique des espaces des cimetières, la mise sur pied d’associations de maintenance et de propreté de cimetières, une proposition aussi de la célébration d’une Journée nationale des cimetières chaque premier vendredi du ramadan, l’intégration au tissu urbain pour ce qui est des cimetières des villes pour qu’ils puissent trouver leur utilité en tant que «cimetières paysages», la protection des cimetières comme des sites écologiques dans le monde rural...

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