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Mieux comprendre les enjeux du premier mai

Le premier mai de cette année s’annonce particulièrement chaud. Quatre syndicats sur cinq des plus représentatifs ont boycotté la réunion qui était censée relancer samedi dernier le dialogue social. L’UMT, l’UGTM, la CDT et la FDT ont décliné la proposition du gouvernement de reprendre les discussions. Seule l’UNMT, syndicat proche du PJD, estime que le boycott n’est pas une décision judicieuse.

Mieux comprendre  les enjeux du premier mai
Les syndicats s’apprêtent à mobiliser leurs troupes pour un premier mai qui s’annonce chaud.

En tout cas, Abderrahmane Azouzi, secrétaire général de la FDT, justifie la position de son syndicat par le «manque de sérieux» dont fait montre le gouvernement concernant le dossier du dialogue social. Et d’ajouter : «Tant que le gouvernement n’aura pas honoré ses engagements, notamment ceux pris dans le cadre de l’accord du 26 avril 2011, on ne peut discuter de rien. Il faut d’abord que le gouvernement respecte ses engagements avant de passer à autre chose». Mohamed Yatim, secrétaire général de l’UNTM, ne voit pas les choses sous cet angle. Pour lui, il n’y a pas de raison pour boycotter le dialogue social. Il estime que les syndicats ayant fait ce choix ont perdu une belle occasion d’exprimer leurs points de vue.
Au-delà des avis des uns et des autres, il faut reconnaitre que les relations entre gouvernement et syndicats étaient devenues particulièrement tendues ces derniers mois. Les causes de cette tension ne tiennent pas toujours à des revendications sociales non satisfaites. Car, rappelons-le, il y a quelques mois, l’Union socialiste des forces populaires se réunissait avec les syndicats pour les remonter contre le gouvernent qui, selon elle, n’aurait pas tenu ses promesses électorales et qui prendrait des décisions impopulaires dont le coût est souvent supporté par la classe ouvrière.

Quoi qu’il en soit, il faut reconnaitre que des avancées notables ont été réalisées sur le plan social et les syndicats ne peuvent pas le nier. Mais des chantiers importants doivent être menés à bien. Le projet de loi organique sur la grève et le projet de loi sur les syndicats doivent voir le jour le plus vite possible. Leur importance pour la paix sociale et pour le climat des affaires est primordiale. Le gouvernement dit que ces deux textes sont prévus dans le programme législatif 2013-2014.

Mais encore faut-il se mettre d’accord sur leur contenu. Pour le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souheil, il semblerait que «les partenaires sociaux ne souhaitent pas l’instauration d’une législation en la matière comme prévu par la Constitution». À cet égard, Jamal Belahrach, président de la commission emploi et relations sociales à la CGEM, tient à rappeler la nécessité d’élaborer la loi réglementant le droit de grève. Selon lui, c’est un des dispositifs qui permettra d’installer la confiance et le respect des droits et des devoirs des parties prenantes. «Si nous voulons faire revenir les investisseurs étrangers dans notre pays, il nous faudra leur donner un signe majeur et celui-ci en fait partie. Par conséquent, les opérateurs doivent accepter la liberté syndicale et les syndicats doivent accepter la liberté du travail à travers un texte qui formalisera cela et le but de ce texte, c’est d’organiser le droit à la grève», explique-t-il.

Outre le droit de grève, plusieurs autres sujets alimentent le débat entre les partenaires sociaux. Il s’agit notamment de l’indemnité pour perte d’emploi, de la couverture sociale, du problème des diplômés chômeurs, du pacte social entre les syndicats et la CGEM et, surtout, de la réforme des retraites. Dans notre dossier, nous vous proposons un éclairage complet sur ces questions pour vous aider à y voir plus clair et à mieux comprendre les enjeux du premier mai.

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