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L’état vit au-dessus de ses moyens et affiche un déficit budgétaire de 62,2 MMDH

Le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires n’a été que de 92%. Pas moins de 48,4% de ces recettes ont été absorbées par les dépenses de personnel et 28,1% par les charges de la compensation. Le reste est financé principalement par le recours à l’emprunt.

L’état vit au-dessus de ses moyens et affiche  un déficit budgétaire de 62,2 MMDH
Selon la Trésorerie générale du Royaume, une partie des dépenses ordinaires et la totalité des dépenses d’investissement sont financées par l’emprunt.

L’année 2013 sera certainement celle de tous les défis en matière des Finances publiques. Les déficits s’accumulent, en effet, le temps presse et les alertes se multiplient aussi bien en interne que l’externe quant à l’urgence non seulement de mettre sur les rails les réformes qui s’imposent, mais surtout de les entamer dans les plus brefs délais. L’enjeu : arrêter l’hémorragie des finances publiques, notamment le déficit budgétaire et l’érosion des réserves du pays en devises. Il ne s’agit donc pas, selon les spécialistes,  de faire trop de calculs, politiques entre autres, mais plutôt de passer à
l’action en mettant de côté les divergences.
Les derniers chiffres fournis par la Trésorerie Générale du Royaume relatifs aux statistiques des finances publiques au titre de l’année 2012 sont révélateurs et interpellent les responsables.
En effet, il ressort d’une manière évidente de ces statistiques que le Maroc vit au dessus de ses moyens. Ainsi, au cours de l’année 2012, le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires n’a été que de 92%.
Pas moins de 48,4% de ces recettes ont été absorbées par les dépenses de personnel, 28,1% par les charges de la compensation (subventions de certains produits importés) et 22,9% par les dépenses de matériel. «Ainsi, une partie des dépenses ordinaires et la totalité des dépenses d’investissement ont été financées principalement par le recours à l’emprunt», précise la TGR.
Or, la situation normale voudrait que l’Etat ne se contente pas de couvrir ses dépenses par ses rentrées d’argent, mais qu’il épargne une partie des recettes pour financer ses investissements.
En chiffres absolus, cet écart entre les recettes ordinaires et les dépenses ordinaires, appelé «solde ordinaire», est négatif de 18 milliards de DH (MMDH) contre un solde positif de 6,2 MMDH à fin décembre 2011. Ce qui enfonce davantage le déficit budgétaire global qui culmine à 62,2 MMDH, compte tenu d’un solde positif de 6,2 MMDH dégagé par les comptes spéciaux du Trésor dont 2,1 MMDH provenant du compte d’appui à la cohésion sociale, contre un déficit du Trésor de 40,5 MMDH à fin décembre 2011. On peut même dire que ce déficit du Trésor est de 65,5 MMDH, si l’on exclut les recettes de la privatisation qui sont normalement irrégulières d’une année à une autre.
Cette situation est due à une envolée des dépenses, au moment où les recettes avancent plutôt lentement. En effet, selon les chiffres de la TGR, la situation provisoire des charges et ressources du Trésor arrêtée à fin décembre 2012 laisse apparaître une hausse des recettes ordinaires de 3,6% et un accroissement des dépenses ordinaires de 16,8%.
Cet écart s’est traduit par un besoin de financement de 64,8 MMDH, et compte tenu d’un flux net positif du financement extérieur de 12,7 MMDH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 52,2 MMDH. En effet, les recettes ordinaires se sont chiffrées à 198,9 MMDH, en hausse de 3,6%, grâce notamment aux  Ceci s’explique aux recettes fiscales (+6,4%) et aux recettes de monopole (+9,4%) provenant notamment du versement par l’OCP de 4,1 MMDH au titre des dividendes contre 3 MMDH un an auparavant. S’agissant des dépenses du budget général, elles ont atteint 284,4 MMDH à fin décembre 2012, en accroissement de 13,6 % par rapport à leur niveau à fin
décembre 2011, avec une hausse
des dépenses de fonctionnement, des charges de la dette budgétisée et de la légère baisse des dépenses d’investissement. Ces dernières se sont en effet établies à 47,6 MMDH à fin décembre 2012, en baisse de 0,2%.

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