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Les vacances d’été ne sont pas seulement faites pour bronzer et flâner sur la plage. C’est aussi, selon les spécialistes, pour se faire un peu d’argent de poche, devenir autonome, responsable et surtout pour découvrir le monde du travail. C’est la période idéale pour que l’adolescent se trouve un travail. En effet, chaque année, les adolescents se ruent sur ces jobs d’été pour financer, grâce à leur dur labeur, des objets de valeur (voiture, voyage, téléphone...) qu’ils convoitent depuis longtemps.
De plus, comme le souligne le Dr Kamel Raddaoui, pédopsychiatre, l’ado peut en profiter «pour s’acheter les choses que les parents considèrent comme secondaires, telles les consoles de jeu». Et, ces offres de travail sont tellement intéressantes qu’il vaut mieux s’y prendre tôt. Beaucoup de secteurs recrutent des jeunes en période estivale. Effectivement, au Maroc il y a de nombreuses structures qui peuvent accueillir les adolescents pour des jobs d’été. Parmi elles, on compte : les restaurants spécialisés en nourriture rapide de type fast food, les cafés, les magasins de prêt-à-porter, les centres d’appel, le travail sur la plage… Et au final, tout le monde y trouve son compte. D’ailleurs, selon les pédopsychiatres, le travail saisonnier permet ainsi aux adolescents de s’occuper durant l’été tout en se faisant de l’argent et offre aux parents quelques moments de répit et pourquoi pas même une aide financière en plus. C’est donc du gagnant gagnant.
D’après le Dr Raddaoui, «il y a forcément de bons et de mauvais aspects du travail saisonnier. En effet, il n’est pas toujours bon de travailler lors d’une période faite pour se reposer, prendre du recul par rapport aux études et faire tout ce qu’on n’a pas eu le temps de faire pendant l’année scolaire.
Voyager, découvrir le monde, faire des expériences artistiques et culturelles, nouer de nouvelles amitiés…», explique-t-il. «Mais travailler peut aussi permettre un certain épanouissement de l’étudiant, une émancipation de la personnalité et un regain de confiance à travers la confiance que lui témoignent ainsi les adultes», reprend le pédopsychiatre. «En effet, il peut travailler dans une autre ville ou dans un pays étranger et payer ainsi ses vacances. Certains étudiants arrivent aussi à financer leurs études, acheter leurs livres surtout quand la famille est démunie… Travailler peut être aussi une occasion de découvrir la nature (si l’adolescent choisit de travailler au sein du secteur agricole notamment) ou les réalités de la vie socioprofessionnelle…», indique le Dr Kamel Raddaoui.
Et partir à l’étranger, c’était justement le rêve d’Anissa. Étudiante en commerce âgée de 20 ans, elle avait 19 ans l’été dernier, lorsqu’elle est partie aux États-Unis pour être jeune fille au pair chez des amis de ses parents. Elle n’avait jamais quitté son Maroc natal et pour la première fois elle a vu grand. D’ailleurs selon elle, cette expérience l’a fait grandir : «Jusque-là, je n’étais jamais partie si loin et je n’avais jamais vraiment eu de petit job, à part quelques babysittings. J’ai donc passé trois semaines à New York. J’ai eu la chance de tomber sur une famille très accueillante et généreuse. Samantha et Cory, les deux enfants que je gardais, étaient adorables et mise à part la barrière de la langue qui me compliquait parfois la vie, les tâches qui m’étaient confiées étaient simples. Cette expérience m’a permis de voyager, de découvrir une autre culture, un autre monde et d’assumer des responsabilités. Je suis impatiente d’y retourner cette année, cette fois-ci pendant cinq semaines !»
Toutefois, selon les spécialistes, tous les métiers ne peuvent pas être exercés par un adolescent. C’est le cas des métiers qui sont considérés comme dangereux ou pénibles comme le travail à la chaîne ou manutentionnaire. Mais il est bon de rappeler que ces expériences professionnelles, humaines et lucratives que sont ces jobs d’été apportent beaucoup aux adolescents, notent les pédopsychiatres.
Explications : Dr Kamel Raddaoui, pédopsychiatre
«Travailler, c’est mettre un pied dans la vie active et grandir»
❶ Est-il bénéfique pour un étudiant de travailler l’été ?
C’est en effet une bonne chose pour un étudiant de travailler l’été, car il peut de cette manière s’autonomiser financièrement ne serait-ce que pour s’acheter les choses que les parents considèrent comme secondaires : console de jeu, casquette à la mode, gadgets de tout genre… En fait, l’âge de l’étudiant est un élément à prendre en compte. Les gadgets peuvent être acquis par les plus jeunes. Des acquisitions plus importantes peuvent être faites par un étudiant plus âgé (exemple : acheter une voiture d’occasion avec l’argent gagné et devenir autonome au niveau de ses déplacements). Les vacances d’été sont relativement longues et les parents ne sont pas toujours disponibles. Une partie de ces vacances peut ainsi être mise à profit pour travailler et gagner de l’argent. Travailler c’est aussi mettre un pied dans la vie active et grandir à ses yeux et aux yeux des adultes.
❷ Est-ce un bon moyen pour apprendre la valeur de l’argent à ses enfants ?
Il y a plusieurs façons de connaître la valeur de l’argent. Le travail peut en être une, surtout si le gain est proportionnel à l’effort consenti. Si la corvée est trop importante et le gain minime, ou si le gain est facile grâce aux relations des parents, l’objectif sera difficilement atteint. Il faut non seulement gagner l’argent par l’effort déployé et le mérite, mais également apprendre à le gérer et à le dépenser à bon escient.
❸Est-ce mauvais pour les adolescents de travailler l’été ?
Il est important pour un étudiant de se reposer, mais les vacances d’été sont relativement longues et le travail peut se faire sur une courte période ou à mi-temps afin de ne pas empêcher les précieux objectifs des vacances. Les petits jobs pour jeunes sont très à la mode et certains sont même fiers de les décrocher. Il est bien connu que le travail consenti, vécu positivement et générateur de plaisir est aussi important que le repos. La meilleure formule est l’alternance entre des périodes de travail et des moments de repos mérité.
