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Benabdellah-Benkirane, une solidarité à toute épreuve

Sans aller jusqu’à dédouaner complètement le gouvernement, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah estime que l’équipe Benkirane n’est pas entièrement responsable de la situation économique du pays. Pour alléger la pression sur les finances publiques, le Parti insiste sur le renforcement de la gouvernance et l’amélioration des recettes fiscales. En revanche, il met en garde contre une réforme inconséquente de la compensation.

Benabdellah-Benkirane, une solidarité à toute épreuve
Nabil Benabdellah.

Pour lever toute ambigüité, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) tient à expliciter ses positions concernant les derniers développements que connaît la scène politique nationale.
En marge de la réunion du bureau politique du Parti, le secrétaire général, Nabil Benabdellah a tenu à se réunir avec des journalistes pour partager avec eux l’analyse que fait le PPS de la situation politique et économique et du climat général du pays. De prime abord, M.Benabdellah a reconnu la complexité de la conjoncture.

«Nous sommes devant une situation économique, financière et sociale très difficile», précisant que cette situation n’est pas entièrement liée à la politique menée par ce gouvernement». «Le gouvernement n’est pas responsable de cette crise à 100%. Quand il est arrivé au pouvoir, il s’est déjà retrouvé face à un déficit budgétaire de 6%, un déséquilibre de bon nombre d’indicateurs ainsi qu’à des engagements pris par son prédécesseur». Mais tout en rappelant ces détails, Nabil Benabdellah n’est pas allé jusqu’à dédouaner l’équipe Benkirane. Selon lui, après une année de gestion, l’Exécutif assume une part de responsabilité dans l’aggravation de la situation économique, même si la crise qui sévit en Europe a compliqué la donne. «Le Maroc ne vit pas isolé de son entourage et la conjoncture dans la zone euro a impacté négativement le volume des exportations, les transferts des MRE ainsi que sur les recettes du tourisme».

Le PPS ne s’est pas contenté d’expliquer les raisons des difficultés budgétaires que traverse le gouvernement, il a proposé des solutions, qui selon lui permettront au Maroc de remonter la pente. Il s’agit d’accélérer le rythme des investissements et de la production à travers l’amélioration de la gouvernance, la simplification des procédures ainsi que la lutte contre la prévarication.

Plus concrètement, Nabil Benabdellah insiste sur la nécessité de trouver de nouvelles recettes fiscales et de ne pas hésiter à procéder à des exonérations fiscales, notamment au niveau des recettes qui n’ont pas un impact significatif sur le budget. «Certes, la mise en œuvre de cette mesure s’avère difficile, mais cela permettra la mobilisation de près de 5 milliards de DH au profit du pays. D’autant plus que le gouvernement a besoin de 27 à 30 milliards de DH». Le PPS recommande aussi d’agir sur le levier de la politique foncière. Il s’agit d’adopter une politique visant la moralisation de l’exploitation des domaines de l’État, notamment en matière de cession des terrains. Ce levier permettra de gagner, selon M.Benabdellah, près de 5 milliards de DH. Le parti prône également le renforcement du contrôle des dépenses publiques, mais tout en prenant en compte le principe de la solidarité. Car, «il faut protéger le citoyen pauvre, première victime de la crise», a souligné Nabil Benabdellah qui propose de revoir le seuil d’imposition de certains revenus.

Au chapitre de la réforme de la compensation, le SG du PPS a été ferme en mettant en garde contre une libéralisation inconséquente de ce système. Le dossier est sensible et peut conduire à des tensions sociales difficiles à gérer. La solution de Benabdellah réside dans la révision des mécanismes internes de la compensation, de manière à rendre le système plus juste, et profitable à ceux qui le méritent vraiment.

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