Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Fête du Trône 2006

Les parlementaires condamnent à l’unisson la tentative visant la modification des compétences de la Minurso

La réunion commune des commissions des affaires étrangères et de la défense nationale des deux Chambres du Parlement a été consacrée à l’examen des dernières évolutions de l’affaire du Sahara.

Les parlementaires condamnent à l’unisson la tentative visant la modification des compétences de la Minurso
Le Parlement a réitèré la position ferme du Maroc concernant le changement de la mission de la Minurso. Ph. MAP

Dans ce cadre, l’intervention de Youssef Amrani, le ministre délégué aux Affaires étrangères, a permis de faire le point sur les développements de la cause nationale. Le responsable gouvernemental a ainsi rappelé devant les parlementaires la position ferme et constante du Maroc concernant ce dossier, réitérant ainsi le rejet catégorique de l’intégration de la surveillance des droits de l’Homme au Sahara dans la mission de la Minurso. Une telle démarche «constituera une déviation de sa mission initiale, à savoir le maintien de la paix», a expliqué le ministre avant d’ajouter que «la mise en place de mécanismes de ce genre, sous n’importe quelle forme, est une ligne rouge et une décision non négociable».
L’intransigeance du Maroc trouve son explication dans le caractère dangereux de cette approche qui remettrait en cause le fondement juridique des normes onusiennes, notamment les dispositions du chapitre VI de la Charte des Nations unies portant sur «le règlement pacifique des différends». Pour Amrani, «il est hors de question d’imposer une décision à un État». Or, «la modification du mandat de la Minurso vise clairement à imposer au Maroc cette décision».

Outre le fait qu’elle constitue une dérive dangereuse, cette tentative ne fera que compliquer les efforts de négociations sous l’égide de l’ONU, car toute modification de la mission de la Minurso menacerait le processus politique en cours. Selon Youssef Amrani, l’initiative visant l’élargissement des compétences de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme est une récompense pour certaines parties, dans la mesure où ce projet répond clairement à leurs plans visant à saborder le processus de règlement pacifique du conflit.  
Dans le même ordre d’idées, M. Amrani a tenu à souligner que la proposition visant l’élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l’Homme demeure injustifiée   au regard des efforts consentis par le Maroc en matière des droits de l’Homme y compris dans la région du Sahara. À cela s’ajoute l’interaction positive du Maroc avec les procédures spéciales onusiennes.

En atteste l’accueil des rapporteurs spéciaux en charge du dossier des droits de l’Homme. En tout cas, le responsable gouvernemental a fait savoir que «le Maroc tient fortement à une solution politique et que la question des droits de l’Homme ne lui pose aucun problème compte tenu des efforts et des avancées accomplis en la matière». Les interventions des chefs des groupes parlementaires des deux Chambres ont abondé dans le même sens. Ces derniers ont rejeté de manière catégorique l’initiative visant l’élargissement des compétences de la Minurso aux droits de l’Homme, se disant prêts à mettre tout en œuvre, notamment la diplomatie parlementaire, pour défendre la cause nationale. Pour l’ensemble des intervenants, l’initiative américaine va à l’encontre du processus politique engagé par le Maroc et, pis encore, elle porte atteinte à la souveraineté du Royaume et aux réformes lancées. Abdellah Bouanou, chef du groupe du PJD à la Chambre des représentants, a ainsi mis en avant les réformes lancées par le Maroc ainsi que la mise en place des instances chargées de la promotion des droits de l’Homme, dont le CNDH et bon nombre d’organisations indépendantes.
Il n’a pas manqué de rappeler la position du secrétaire général des Nations unies qui s’est félicité dans son dernier rapport des efforts entrepris dans ce sens. Ahmed Lakhrif, du Parti de l’Istiqlal, a déclaré pour sa part que la proposition ne constituait pas une surprise, vu le rapport partial de Christopher Ross, l’envoyé spécial du SG des Nations unies. De son côté, Rachid Talbi Alami, chef du groupe du RNI à la Chambre des représentants, estime que la tentative visant à modifier la mission de la Minurso s’inscrit dans le cadre d’un plan géostratégique qui a commencé avec les événements de Gdeim Izik. Ce plan vise, selon lui, à déstabiliser le Maroc et le mettre en situation de dépendance permanente vis-à-vis des grandes puissances. «Il faut qu’il y ait une réelle prise de conscience de cette nouvelle carte géostratégique qui se dessine depuis des années», a-t-il précisé, soulignant qu’il était primordial de mobiliser toutes les forces vives de la Nation et de rester unis pour la défense de l’intégrité territoriale du Royaume.


Lisez nos e-Papers