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Benkirane se met à dos les parlementaires de la deuxième Chambres également

● La séance mensuelle sur la politique générale, de mercredi dernier, témoigne encore une fois des relations tendues entre le gouvernement et le Parlement. Le ton est monté d’un cran, lors de la réplique du chef du gouvernement aux remarques des conseillers.
● Abdelilah Benkirane a certes répondu au sujet de l’interpellation portant sur «le patrimoine forestier et l’aménagement du territoire», mais il a aussi véhiculé des messages jugés «hors sujet» par les parlementaires de l’opposition.

La séance mensuelle sur la politique générale a failli se dérouler sans heurts chez les conseillers. Sauf que Benkirane a préféré rester fidèle à lui-même en saisissant l’opportunité de son passage à l’hémicycle pour s’insurger contre les «crocodiles» et les «démons». Une attitude vertement critiquée par les parlementaires de la seconde chambre qui avaient déjà appelé le chef du gouvernement à se conformer au sujet de l’interpellation et à éviter de véhiculer «ses messages habituels». Ils ont même demandé au président de la Chambre des conseillers Mohamed Cheikh Biadillah de contrôler outre le temps de parole, les propos de Benkirane.

Mais celui-ci n’y est pas allé par le dos de la cuillère, fustigeant encore une fois les «ennemis de la réforme». «La réforme se poursuivra. Et ce gouvernement est déterminé à aller jusqu’au bout dans sa lutte contre la prévarication et la corruption quel que soit le prix à payer», a-t-il martelé.
Il a décoché les flèches de sa critique vers les conseillers, répondant avec véhémence à ceux qui essayaient de l’interrompre. En dépit des remarques acerbes des parlementaires tant de la première que de la seconde chambre, Benkirane estime qu’il a le droit de s’exprimer librement. «Je dirai ce dont je suis convaincu. Ils n’ont pas à me dicter ce que j’ai à dire», avait-il signalé lors d’une rencontre partisane, organisée après le boycott des députés de l’opposition de la séance mensuelle. Contrairement aux parlementaires de la Chambre des représentants, les conseillers de l’opposition, eux, ont été plus souples avec le chef de l’exécutif. Ils n’ont pas réclamé la moitié du temps de parole et ont même programmé un sujet qui, rappelons-le, a été rejeté par les députés en mai : le patrimoine forestier. Le dossier est certes important, d’après les observateurs, mais il ne présente qu’un intérêt sectoriel et ne relève pas de la politique générale, surtout dans ce contexte marqué par les aléas de la conjoncture économique internationale.

En dépit des critiques, les parlementaires de la seconde chambre ont tenu à justifier la pertinence de leur choix. Le président du groupe du Parti authenticité et modernité, Hakim Benchemmass, a relevé que le sujet s’avérait de la plus haute importance : «Il est au cœur du développement durable. Il concerne les droits des générations actuelles et futures.»

Les conseillers ont ainsi appelé à accorder une importance particulière à ce dossier, à commencer par la révision de l’arsenal juridique qu’ils trouvent laconique et dépassé. Le secteur est, en effet, régi par le dahir du 10 octobre 1917 relatif à la conservation et à l’exploitation des forêts. Le gouvernement se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi modifiant et complétant ce dahir.

Outre le volet législatif, les parlementaires ont critiqué le bilan maigre du gouvernement en matière de protection du patrimoine forestier, au cours de ces deux dernières années. Le chef du gouvernement a réfuté bien sûr ces accusations, estimant que des efforts inlassables sont déployés pour l’activation des opérations de délimitation de 5,4 millions d’hectares, dont 1,4 million hectares ont été immatriculés à la conservation foncière. Des mesures mises en place visent également la protection des espaces forestiers et leur extension. «La cadence de reboisement des forêts s’est accrue au cours de la dernière décennie. Les opérations de plantation couvrent 40 000 hectares par an, soit une hausse notable par rapport à 2005 qui a connu le reboisement de 25 000 hectares seulement», a-t-il indiqué.

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