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Le projet de contrat programme creuse son sillon

Les faits : Le département de l’Industrie lance ce mois-ci un appel d’offres pour la définition des actions qui constitueront, après concertation, le contrat programme État-Fédération nationale de l’agroalimentaire.

Le projet de contrat programme creuse son sillon
La production agroalimentaire nationale atteint en moyenne annuelle 80 milliards de DH, dont 12 milliards à l’export.

Le contrat programme pour l’agroalimentaire trace sa voie. Le ministère du Commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies s’apprête à lancer en ce mois de septembre un appel d’offres pour recruter un expert devant l’accompagner dans l’établissement des mesures de développement du secteur. Selon une source de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri), l’appel d’offres ne portera pas sur une nième étude relative au secteur agroalimentaire. Il a pour objectif de définir des actions concrètes qui constitueront, après syndication, le contrat programme Etat-Fenagri.

Les acteurs de l’agroalimentaire attendent beaucoup de cette feuille de route dont l’élaboration devrait démarrer fin 2013-début 2014. Ils espèrent que les mesures à prendre seront conformes à leurs ambitions de mettre en place un cadre assurant à leur activité des conditions d’exercice équitables en comparaison avec l’industrie étrangère avec laquelle la profession est en compétition. La Fédération entend surtout agir sur les enjeux structurants tels que la réglementation, la fiscalité (y compris les écotaxes), l’accès aux intrants, la R&D Innovation, la logistique, l’emballage, la formation des ressources humaines…

Ce sont là les défis annoncés par le top management de la Fédération en juin dernier à l’occasion de son assemblée générale à l’issue de laquelle Amine Berrada Sounni a été réélu président. La Fenagri s’est dotée d’un conseil d’administration associant les principales branches de l’industrie agroalimentaire, ainsi que les plus importantes fédérations ou associations sectorielles (FISA, FNM, AMIPAC, FICOPAM, AB2C, FENIP, UNICOP, AMB).

Une valeur ajoutée en deçà des potentialités

Pour la Fédération, l’enjeu est de taille. Certes, le Pacte national pour l’Émergence industrielle (PNEI) a permis d’élaborer des plans de formation pour les métiers de l’agroalimentaire, de lutter contre les pratiques de sous-facturation, la mise en place de quotas à droits minimum sur certains intrants. Il a également aidé à la modernisation de la réglementation initiée avec la loi 28-07 sur la sécurité sanitaire des aliments. Cependant, nombre de chantiers restent à lancer pour rendre le secteur plus performant. À commencer par une meilleure offre exportable, compte tenu surtout du creusement du déficit commercial dû à la hausse des importations de produits agroalimentaires transformés. Le secteur agroalimentaire pointe pourtant au 2e rang des branches industrielles du pays avec près de 30% de la production industrielle totale. Il compte environ 2 000 unités, ce qui représente 25% du total des entreprises de l’industrie de transformation. Les 50 plus importantes assurent plus de la moitié de la production agroalimentaire. En outre, l’agroalimentaire constitue 25% des emplois industriels avec 105 000 personnes. La production nationale marque une croissance moyenne annuelle de 8% ces cinq dernières années. La production annuelle atteint en moyenne 80 milliards de DH, dont 12 milliards à l’export (soit 13,5%).

Cependant, la valeur ajoutée du secteur est faible par rapport à son potentiel, comparativement aux autres pays. Une étude commanditée par la Fenagri en 2010 a montré en effet un faible niveau d’industrialisation et de valeur ajoutée du secteur agroalimentaire, en comparaison avec le secteur agricole (4% du PIB contre 15%). De même, le taux de couverture des importations par les exportations a reculé de manière «notoire» de 96% (1990) à 57,6% (2007). Cette tendance se confirme chaque année, d’après la Fenagri. Son management estime que la politique industrielle dans l’agroalimentaire nécessite un recadrage afin de créer plus de valeur ajoutée, d’innover, améliorer la compétitivité pour exporter davantage et enfin aider les PME par une action plus soutenue à devenir les pépites de demain.

Le lobbying a fini par payer

La bataille auprès des pouvoirs publics a été enclenchée depuis plusieurs années. Mais c’est essentiellement en 2012, lorsque la Fenagri, en tant que Fédération de la CGEM, a créé une task-force représentant l’ensemble des filières du secteur qu’a véritablement démarré l’opération de lobbying. C’est ainsi qu’une importante délégation de la Fenagri, composée de ses administrateurs, des présidents de commissions représentant toutes les associations et fédérations adhérentes (15 au total), avait été reçue en février de la même année par Abdelkader Amara, ministre du Commerce, de l’industrie, des nouvelles technologies. Objectif : sensibiliser le gouvernement sur les problématiques de l’agro-industrie. Une année plus tard, lors des Assises de l’industrie, le ministre annonce le lancement de la réflexion autour du contrat programme. Ce dernier doit aboutir en 2014. 

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