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Création d’un observatoire pour l’accompagnement des PME

Le wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, vient de communiquer un ensemble de chiffres à l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil de mardi dernier à Rabat. On apprend ainsi que le taux de croissance devrait se situer entre 2,5 et 3,5% dans l’hypothèse d’une campagne céréalière de 70 millions de quintaux, recouvrant ainsi une amélioration du PIB non agricole entre 3,5 et 4,5%. Le PIB devrait, de ce fait, enregistrer une progression de 5% pour le second semestre 2013. Par ailleurs, M. Jouahri a saisi l'opportunité de cette rencontre pour annoncer la création imminente d’un observatoire des PME qui aurait pour mission d’appuyer par des mesures d’accompagnement les PME se trouvant en difficulté financière conjoncturelle.

Création d’un observatoire  pour l’accompagnement des PME
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.

Comme à l'accoutumée, le wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, a présenté à l’issue de la réunion trimestrielle du conseil de Bank Al-Maghrib, tenue mardi dernier à Rabat, une vue d’ensemble de la situation économique, monétaire et financière nationale avant d’établir les prévisions de croissance. Cette dernière devrait se situer entre 2,5 et 3,5% dans l’hypothèse d’une campagne céréalière de 70 millions de quintaux, recouvrant ainsi une amélioration du PIB non agricole entre 3,5 et 4,5%. Dans ce contexte, les filières non agricoles continueront d’afficher des valeurs négatives dans les prochains trimestres laissant présager globalement de faibles pressions sur les prix à court terme.
Le PIB devrait enregistrer pour sa part une progression de 5%, pour le second semestre 2013, liée à la forte augmentation de la valeur ajoutée agricole et à une relative amélioration des activités non agricoles qui devraient croître de 2,8%, laissant présager une croissance pour 2013 se situant entre 4,5% et 5%. L’inflation devrait, elle, se situer à 2,1% en 2013 et à 2,5% en 2014.

Creusement du déficit

Sur le plan des finances publiques, l’exécution à fin octobre dernier fait état d’un creusement du déficit budgétaire à 46,8 milliards de dirhams contre 40,6 milliards un an auparavant. Cette évolution s’explique par l’augmentation des dépenses globales, notamment celles d’investissement et des autres biens et services, parallèlement au recul des recettes fiscales, principalement celles de l’IS et des droits de douane. Toutefois, les charges de compensation ont accusé une baisse de 22,4% à 35,6 milliards. À fin décembre 2013, sous l’effet de l’effort de régulation des dépenses, de la mobilisation des dons ainsi que de la baisse des charges de compensation, le déficit devrait avoisiner 5,5% du PIB. M. Jouahri souligne à cet égard la nécessité pour le gouvernement, s’il veut maintenir le même équilibre de cette caisse, de définir à partir du 15 janvier prochain les subventions unitaires à mettre en place.

Un observatoire des PME

Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale, abdellatif Jouahri, a annoncé lors de cette réunion la prochaine création d’un Fonds de soutien financier pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Cette entité qui sera mise en place à partir de mars 2014 sera dotée d’une enveloppe budgétaire de 3 à 4 milliards de dirhams afin de venir en aide aux entreprises sérieuses confrontées à des problèmes conjoncturels. Toutefois, souligne M. Jouahri, il ne sera pas question de racheter de «mauvais» crédits bancaires, mais plutôt de fournir des aides sous forme de restructuration des capitaux de la dette subordonnée. Notons que ce fonds sera financé par le gouvernement, Bank al-Maghrib, le fonds de garantie des dépôts, ainsi que par des banques et des organismes internationaux, notamment la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD).

D’après le gouverneur, ce nouveau dispositif incitatif sera de nature à encourager les banques à augmenter leurs encours de crédits, à travers des prêts garantis et conduits dans le cadre des opérations à long terme. Notons que les entités éligibles sont les créances sur les TPME, à l’exception des crédits destinés à la promotion immobilière et aux professions libérales, qui répondent à certains critères, à savoir de nouveaux crédits et des crédits additionnels à l’équipement et aux facilités de trésorerie, ainsi que des crédits dont le montant individuel est inférieur ou égal à 15 millions de dirhams (MDH) pour la PME et de moins de 2 MDH pour la TPE. Soulignons également que ledit programme de refinancement est valable pour deux ans, alors que l’allongement de la durée de refinancement des banques est à un an.
Évoquant le chantier des caisses de prévoyance sociale, le gouverneur de la Banque centrale a tiré la sonnette d’alarme quant au retard accusé au niveau de l’amorce du chantier de la réforme de ces établissements. «Ce dossier qu’on a longtemps laissé trainer devient de plus en plus difficile à amorcer et nécessitera une refonte courageuse et en même temps douloureuse», a-t-il fait remarquer.

La loi d'amnistie

Abordant la proposition d’amendement au projet de loi de Finances invitant les nationaux qui détiennent des avoirs à l’étranger à régulariser leur situation auprès des pouvoirs publics, le gouverneur de la Banque centrale s’est félicité de cette mesure. Soulignant à cet égard que le Maroc a opté pour la solution «civilisée» pour faire face à la fuite des capitaux. En effet, d’après ce responsable, le Maroc est signataire de la convention de l’OCDE concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, ce qui lui permet aujourd’hui d’avoir une bonne traçabilité de ces avoirs et de procéder par conséquent à des sanctions à l’encontre des détenteurs de ces biens. «Aujourd’hui, le Royaume a opté pour cette solution qui garantit non seulement à la personne concernée, qu’elle soit physique ou morale, de faire cette transaction sous le secret bancaire, puisque les banques et les établissements financiers seront mandatés pour réceptionner les déclarations et assurer les formalités, mais elle lui permettra également, et c’est le plus important, d’être en conformité avec la loi sans avoir à payer les amendes et pénalités au titre des sanctions pour infraction aux obligations de déclaration de versement et de paiement prévues par le code général des impôts», conclut le gouverneur de la Banque centrale. 

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