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La grogne syndicale s’amplifie

Les Syndicats convoquent leurs instances délibératives pour prendre les mesures qui s'imposent en réponse à la panne que connait le dialogue social. Des gréves générales sectorielles sont déjà programmées. D'aures actions vont être décidées dans le cadre d'une concertation lancée entre les centrales syndicales.

La grogne syndicale s’amplifie
Plusieurs grèves sont programmées par les centrales syndicales.

La fronde syndicale en colère contre le gouvernement d’Abdalilah Benkirane prend des allures encore plus offensives. Les centrales syndicales les plus représentatives le montrent à travers leurs actions ainsi que l’agenda de leurs réunions délibératoires programmées pour les jours à venir. En effet, l’Union marocaine du travail (UMT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont convoqué leurs instances décisionnelles, le conseil national, pour prendre les mesures qui s’imposent face à la panne du dialogue social. De son côté, la Confédération démocratique du travail (CDT) structure son bureau exécutif pour mettre en application les décisions du dernier congrès national appelant à défendre les intérêts des travailleurs et amener les pouvoirs publics à s’assoir à la table des négociations.

Dans ce contexte, l’UMT a programmé, pour la semaine prochaine, une session de son conseil national pour mobiliser ses troupes. «Nous allons convoquer nos instances décisionnelles pour prendre les mesures qui s’imposent et étudier toutes les formes de mobilisation et de lutte pour faire face à la politique gouvernementale qui met en panne le dialogue social», souligne Miloudi Moukharik, secrétaire général de la centrale. Ainsi, selon lui, en raison de la détérioration du dialogue social, le syndicat n’a pas d’autres choix que la mobilisation des travailleurs dans tous les secteurs. Et ce, «pour faire face aux violations des droits syndicaux et pour négocier nos droits. Nous sommes acculés à nous opposer au gouvernement, à lutter et à mobiliser nos troupes pour défendre nos intérêts par tous les moyens». L’on apprend dans ce sens que le syndicat a lancé un mot d’ordre aux différents secteurs, qui sont prêts, «pour défendre leurs droits». Ce qui va prendre la forme de grèves et de sit-in dans différents secteurs d’activité. C’est ce qui a déjà démarré, le 10 décembre dernier, par une grève générale dans le secteur de la santé. Une autre grève est programmée dans le secteur des collectivités locales…

De son côté, le secrétaire général de la FDT, Abderrahmane Azouzi, souligne que des actions visant à réagir à l’absence du dialogue vont être prises prochainement. Il s’agit d’action propre à la centrale dans le cadre de son conseil national, prévu aujourd'hui. À l'ordre du jour de la réunion, entre autres, l'examen des actions à même de faire face au gouvernement que le syndicat rend responsable de la léthargie du dialogue social. La FDT envisage aussi de mener des actions en concertation avec son allié, la CDT. «Nous attendons que le bureau exécutif de la CDT soit constitué pour poursuivre la concertation que nous avons démarrée il y a quelques mois. Même les actions de grève que nous entendons mener vont être réfléchies dans le cadre d’une synergie avec nos frères de la Confédération. Ce qui va être décidé dans les prochains jours», souligne-t-il.

Cela signifie que le front syndical tend à avoir des positions concertées, ce qui risque de représenter une force de frappe plus pesante. C’est ce qu’a pu montrer la décision du boycott par l’UMT, la FDT et la CDT du débat autour de la réforme de la Caisse de retraite auquel avait appelé le Chef du gouvernement. À ce sujet, Abderrahmane Azouzi affirme que «les rapprochements, en plus de celui en bonne voie avec la CDT, avancent avec l’UMT aussi. C’est ce que montre l’exemple de la position du refus d’assister au dialogue initié par le gouvernement sur le dossier de la retraite. Décision qui avait été décidée dans le cadre d’une concertation tripartite : UMT, CDT, FDT». Il faut souligner aussi, dans le même cadre, que les travaux de la commission commune réunissant les dirigeants de la CDT et de la FDT vont reprendre dans les prochains jours. Tout cela tend à montrer que les syndicats sont en effervescence et veulent à passer au devant de la scène, essentiellement en réaction à la panne du dialogue social.

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