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Ballet diplomatique pour booster le business

L’échange de visites se fait plus nombreux entre officiels Marocains et Roumains. Il s’agit de donner un coup de fouet à des échanges d’à peine 4,12 milliards de dirhams en 2012, dont 3,4 milliards d’importations par le Maroc.

Ballet diplomatique pour booster le business
Le Maroc importe de Roumanie essentiellement des pièces de voitures industrielles, du bois brut, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, des appareils pour la production de froid et des bandages et pneumatiques.

Le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlaten, a été reçu le vendredi 7 juin à Rabat par Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Objet de la rencontre, les perspectives de coopération bilatérale et les voies de son renforcement. La visite du diplomate roumain qui aura duré deux jours, les 7 et 8 juin, constitue selon des sources au département de l’Industrie et du commerce, une opportunité pour les deux pays de donner un réel coup de fouet aux échanges commerciaux, mais aussi et surtout aux investissements de la Roumanie au Maroc qui demeurent pratiquement quasi nuls.

Les chiffres sont là pour le prouver : le volume des échanges peine à décoller puisqu’en 2012 il frôle à peine 4,12 milliards de dirhams, même s’il aura enregistré une hausse de 14% par rapport à son niveau de 2011. Le Maroc importe 3,4 milliards de dirhams de la Roumanie et ne parvient à y écouler que l’équivalent de 755,4 millions de dirhams. Le déficit demeure donc de taille. Le Royaume importe généralement des pièces de voitures industrielles, du bois brut, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, des appareils pour la production de froid et des bandages et pneumatiques. Et nos exportations vers la Roumanie consistent notamment en des produits phosphatiers, des voitures de tourisme, des ouvrages en plastique, des produits alimentaires comme les conserves de poissons et crus et les pièces détachées pour automobiles.
Malgré la faiblesse des échanges bilatéraux, le Maroc peut tout de même se targuer d’être l’un des premiers partenaires commerciaux de la Roumanie en Afrique.

Pour 2013, le ministère des Affaires étrangères estime que les échanges commerciaux entre les deux pays devraient franchir la barre de 500 millions de dollars. Du côté du département de Amara, l’on estime que les deux pays sont appelés aujourd’hui plus que jamais à coopérer sur le plan industriel sur la base d’une logique Win-Win.
En juin 2012, le Royaume et la Roumanie ont paraphé un accord portant sur la coopération industrielle. C’était lors de la visite officielle au Maroc de Dan Petre, secrétaire d’État au département des Affaires étrangères. D’ailleurs, affirment des sources officielles, la visite du ministre des Affaires étrangères de ce pays de l’Europe de l’Est devait traiter entre autres des modalités de mise en œuvre de cet accord qui s’assigne comme objectifs de promouvoir les PME, tisser des partenariats entre les opérateurs roumains et marocains dans le secteur industriel, développer des infrastructures industrielles et promouvoir la R&D. Du côté marocain, Amara avait effectué en février dernier une visite dans ce pays à la tête d’une délégation de 15 chefs d’entreprises opérant dans le secteur de l’automobile.

Par ailleurs, le ministre roumain de l’Économie avait rencontré Amara en avril dernier. Objectif, la mise en place d’un programme de partenariats. Et pour accompagner ses investisseurs sur le marché marocain, la Roumanie est en train d’étudier la possibilité d’implanter une Chambre de commerce à Tanger.
Pour rappel, la Roumanie a intégré l’Union européenne en 2007. Le pays est considéré comme l’un des membres les moins riches des 27 avec un PIB par tête représentant 49% de la moyenne européenne. Selon une analyse du Trésor français, la trajectoire européenne de l’économie roumaine depuis 2007 est à lire au prisme de la crise qui l’a touchée moins de deux ans après l’intégration, faisant des trois années qui ont suivi (2009-2011) une période d’ajustement plus que de convergence. Selon la même source, le pays aura connu une situation unique en son genre puisqu’il a enregistré depuis son adhésion à l’UE deux années de croissance record suivies de deux années de récession. Ce n’est qu’en 2011 que la Roumanie a pu souffler en enregistrant un retour notable à la croissance (+2,5%).

Selon les données du Trésor tricolore, le pays a connu un rééquilibrage de son compte courant dont le déficit est passé de 13,4% du PIB en 2007 à environ 4% du PIB en 2011. Une évolution que le pays doit à la forte contraction de son déficit commercial. Cet ajustement, mécanique en période de crise en raison de la chute de la demande intérieure, s’est en revanche accompagné d’un effondrement des IDE. Toutefois nombre d’observateurs sont unanimes à estimer que la taille du marché roumain et son potentiel de développement dans un contexte de convergence avec les autres pays de l’UE lui ont permis d’enregistrer une des croissances les plus élevées de 2002 à 2008, soit 6,3% par an en moyenne. La croissance du pays est tirée notamment par la consommation. La France qui est notre premier partenaire commercial est fortement présente en Roumanie avec un volume d’échanges pesant 6 milliards d’euros. L’Hexagone est également le troisième investisseur étranger dans ce pays où le groupe Renault dispose de l’une des plus importantes unités de production.

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