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L’Istiqlal remet en cause les chiffres du gouvernement

Les faits : Le Parti de l’Istiqlal a organisé dimanche dernier à Casablanca une journée d’étude sur le projet de loi de Finances 2014.

L’Istiqlal remet en cause  les chiffres du gouvernement
Pour le Parti de l'Istiqlal, les chiffres du projet de budget 2014 camouflent les difficultés économiques que traverse le pays.

Un projet «vide», «facile à examiner», «inquiétant pour l’avenir du Maroc»… S’agissant du projet de loi de Finances 2014 (PLF), les économistes du Parti de l’Istiqlal ont la dent dure. Le projet de budget en discussion au sein de la commission des finances à la Chambre des représentants a été au centre d’une journée d’étude organisée dimanche dernier à Casablanca par le parti de Hamid Chabat. Le président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, Adil Douiri, s’est montré très critique vis-à-vis du projet gouvernemental, allant même jusqu’à remettre en question la crédibilité des chiffres avancés par le ministre de l’Économie et des finances.

Pour M. Douiri, les chiffres du nouveau projet ne tiennent pas la route. Selon l’ex-ministre du Tourisme, le taux de croissance ne dépasserait pas les 2,8% en 2014 dans les meilleurs des cas, et non pas 4,2%, comme annoncé dans le PLF en cours d’examen par le Parlement. L’économiste istiqlalien souligne également que le déficit budgétaire serait beaucoup plus grave que celui fixé dans le projet de budget 2014. Pour lui, l’analyse des différentes statistiques montre que ce déficit avoisinerait les 6,3% et non pas 4,9%, à moins qu’on procède à une hausse des prix des matières subventionnées par la Caisse de compensation. Cette dernière n’a d’ailleurs pas échappé aux critiques de M. Douiri qui estime que l’enveloppe consacrée à ce volet ne couvrira pas les besoins qui croissent chaque année. Selon lui, si le PLF 2014 prévoit un budget global de 35 milliards de dirhams pour la compensation, les besoins dépasseront les 44 milliards de dirhams. Pour ce qui est de la situation économique en général, Adil Douiri tire la sonnette d’alarme, notamment en ce qui concerne le manque de liquidité sur le marché.

L’économiste istiqlalien estime à cet égard que le déficit sera de 81 milliards de dirhams et que la seule solution reste la finalisation des grands projets exportateurs «que le gouvernement ne considère pas comme une priorité». Selon les chiffres avancés par M. Douiri, la réalisation de ces projets nécessiterait quelque 3 milliards de dirhams par an pour arriver à une rentabilité annuelle de 12 milliards de dirhams pour les projets prévus dans le cadre du «plan Azur», 15 milliards de DH dans le cadre du «plan Émergence» ou 10 milliards de dirhams dans les cadres des projets «offshoring».

Le gouvernement défend son projet devant les députés

Le ministre de l’Économie et des finances a défendu, vendredi dernier, devant les parlementaires de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le projet de loi de Finances 2014. Selon Mohamed Boussaïd, contrairement aux critiques formulées ici et là, le texte n’a pas été élaboré selon une logique purement comptable. Mais il fallait, selon lui, résoudre une équation difficile : favoriser la relance économique afin de soutenir la croissance et rétablir, en parallèle, les équilibres macro-économiques en vue de stopper l’hémorragie des finances publiques (étroitement liés au niveau du déficit et de l'endettement). «Nous nous intéressons aux équilibres macro-économiques pour garantir la confiance des partenaires économiques et internationaux. Les investisseurs analysent le cadre macro-économique avant de prendre une décision», a-t-il relevé.

S’agissant de la critique ayant trait aux dysfonctionnements du modèle économique marocain, M. Boussaïd a indiqué que, jusque-là, les choix gouvernementaux ont permis à l’économie marocaine de faire face aux chocs extérieurs. Axé principalement sur la demande interne, le modèle économique marocain dispose encore, selon lui, de grandes perspectives de développement, à condition de veiller à réduire les disparités et promouvoir l’industrie et le partenariat public-privé.

Au niveau de la fiscalité, qui a fait l’objet d’une grande partie des critiques des parlementaires, le ministre de l’Économie a défendu l’élargissement de l’assiette de la TVA qui devait se faire, selon lui, il y a des années. Cette mesure n’impactera pas, d’après lui, le pouvoir d’achat des citoyens : «À titre d’exemple, l’augmentation du prix de la boite de sardines ne dépassera pas 12 centimes et du sel 18 centimes». Quant au secteur agricole, l’imposition ne concernera en première étape que 400 entreprises et exploitations réalisant un chiffre d’affaires de 35 MDH. Pour le seuil minimal de 5 MDH, seulement 2 000 agriculteurs sont concernés sur un total d’un million. J. G.

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