Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

La pédophilie sur internet gagne du terrain

Les Faits : La pédopornographie ou pornographie infantile prend de plus en plus d’ampleur sur Internet. Des milliers de pédophiles n’hésitent ainsi plus à poster, à visionner des vidéos à caractère obscène visant des mineurs, ou à essayer de les harceler via des sites de chat.

No Image

La chasse aux pédophiles ! C’est la nouvelle croisade que comptent mener Google et Microsoft. Les deux plus grands géants moteurs de la recherche sur la planète viennent de dévoiler l’arsenal technologique qui a été mis en place pour lutter contre la pédopornographie, autrement dit, la recherche de vidéos à caractère pornographique qui met en scène des enfants. Ce terme est éliminé dans 100 000 types de recherches. Les internautes qui lanceront des recherches du genre vont recevoir un avertissement sur le caractère illégal de la pornographie infantile.
Google a indiqué qu’il avait mobilisé pas moins de 200 salariés au cours des trois derniers mois pour mettre en place cette technologie, et révèle avoir développé une application qui lui permet de taguer les vidéos obscènes pour que les copies dupliquées puissent être supprimées du Net. Ces nouvelles mesures ont été dévoilées lors du sommet mondial sur la cybercriminalité qui s’est déroulé à Londres le 18 novembre.

Bloquer les recherches sur la pédopornographie

«Sans doute la société n'arrivera jamais à éliminer une telle dépravation, mais nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les enfants du mal (…) Nous avons réglé Google Search avec précision pour empêcher de faire apparaître dans nos résultats les liens avec les abus sexuels infligés aux enfants, même si aucun algorithme n'est parfait et Google ne peut pas empêcher des pédophiles d'ajouter de nouvelles images sur le Web, les changements obtenus ont permis de nettoyer les résultats de plus de 100 000 demandes potentiellement liées à des abus sexuels d'enfants», a indiqué Éric Schmidt PDG de Google. Ces nouvelles restrictions vont concerner, dans un premier temps, les pays anglophones, et seront étendues, au cours des six prochains mois, à 158 autres langues. «Nous introduirons bientôt ces modifications dans plus de 150 langues, afin que les effets soient vraiment mondiaux», renchérit-il. Le géant américain prévoit aussi d’étendre le combat en mettant ses ingénieurs à la disposition de la Fondation pour la surveillance d’Internet (IWW), et au Centre national pour les enfants disparus et exploités (NCMEC), une organisation non gouvernementale mise sur pied par le Congrès américain. Déjà le 4 novembre, l’ONG Terre des Hommes avait dévoilé qu’elle avait réussi à piéger 20 000 «prédateurs» grâce à une fille philippine créée virtuelle et qui prétendait offrir des actes sexuels via webcam. L’association déteint l’identité de ces hommes issus de 71 pays et prévoit de dévoiler leurs coordonnées à Interpol et poster sur Youtube un documentaire qui retrace cette enquête.

Le Maroc n’est pas épargné par la pédopornographie

Najat Anwar, présidente de l’association «Touche pas à mon enfant», se réjouit de cette initiative. «Je pense que c’est une bonne initiative. En effet, bloquer les sites à contenu pédopornographique contribuera à limiter le phénomène sans pour autant l’éradiquer. Il faut savoir que derrière cette activité prohibée se cachent des structures bien organisées dont les gains s’élèvent à des milliards de dollars par an». Selon elle, à l’instar de beaucoup de pays du monde, le Maroc connaît également ce phénomène, avec de plus en plus la libéralisation de l’internet dans le royaume. «La pédopornographie existe au Maroc bien entendu comme partout dans le monde.
Nous ne sommes pas épargnés, surtout avec la démocratisation de l’accès à Internet», indique-t-elle. Nous avons insisté pour avoir plus de détails concernant la pédopornographie au Maroc, mais l’association n’a pas souhaité s’étendre sur la question parce qu’elle développe actuellement un projet pour faire l’état des lieux de ce phénomène au Maroc. Les résultats de ladite étude seront dévoilés prochainement.
Outre la pornographie infantile, «Touche pas à mon enfant» mène aussi des activités de prévention pour lutter contre tous les types de pédophilies qui portent atteinte à l’image de l’enfant. «“Ne touche pas à mon enfant”, comme à son habitude, cible la sensibilisation, bien avant la prévention. Cette année par exemple une attention particulière a été accordée aux enfants à besoins spécifiques. En effet, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées au sein d’associations accueillant cette catégorie d’enfants, surtout à l’approche des vacances scolaires. Nos conseillers sont formés pour véhiculer le message sans pour autant heurter la sensibilité des mineurs. Nous avons aussi visé les centres d’estivage, car c’est une période ou l’enfant se détache de son environnement familial, etc.», révèle-t-elle.

L’association essaie de transcender les barrières frontalières pour accentuer sa lutte contre la pédophilie. Elle a signé trois accords de protocoles avec le Sénégal, le Bénin et la Côte d’Ivoire, pour l’installation d’antennes dans ces pays, lors de la journée mondiale célébrée le 19 novembre dernier. «Nous avons remarqué ces dernières années une recrudescence du phénomène de violences sexuelles contre des mineurs non accompagnes, émanant de l’immigration clandestine vers l’Europe. Souvent livrés à eux-mêmes, et en absence d’une assise légale qui puisse justifier leurs séjours sur notre territoire, ces victimes rechignent à porter plainte contre leurs agresseurs, craignant de se faire refouler dans leurs pays respectifs. Nous avons décidé par conséquent de faire un travail en amont en sensibilisant ces jeunes aux risques encourus, mais à partir de leurs pays d’origine. D’où l’idée de créer des représentations qui, nous l’espérons, vont s’accroître dans l’avenir», explique Najat. 

Lisez nos e-Papers