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Démissions et arrestations en cascade en Turquie

Depuis la déclenchement, le 17 décembre, d’une vaste opération de lutte contre la corruption, le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est ébranlé par un scandale financier sans précédent. Après l’arrestation de deux fils de ministre, celle d’un haut gradé de la police, c’est au tour de quatre ministres de démissionner dans le cadre de cette affaire.

Démissions et arrestations  en cascade en Turquie
Seize personnes, dont les fils de deux ministres en exercice, ont été arrêtées. Ph. AFP

Le scandale financier prend des tournures politiques suite à la démission, hier mercredi, du ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler, peu après celui de son collègue de l'Economie, Zafer Caglayan. «J'avais demandé le 17 décembre au Premier ministre d'être excusé de mes fonctions, aujourd'hui je lui ai remis ma décision par écrit», a précisé M. Güler dans un communiqué repris par l’AFP. Les fils de ces deux membres influents du gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ont été inculpés et incarcérés. Au total ce sont 24 personnes, dont des hommes d'affaires et le PDG de la banque publique Halkbank, qui ont été placées en détention préventive lors du week-end pour leur implication supposée dans un scandale financier de grande ampleur. Le coup de filet opéré par la police le 17 décembre a terni le prestige de M. Erdogan dont le parti est au pouvoir depuis 2002 et qui s'était érigé comme le héros de la lutte anti-corruption dans le pays. Deux autres ministres, celui de l'Environnement et des Affaires européennes, Erdogan Bayraktar et Egemen Bagis, sont eux aussi les cibles d'une procédure judiciaire.

Erdogan crie au complot

Recep Tayyip Erdogan, rentré du Pakistan suite à ces démissions, a réagi en déclarant «qu'ils continuent à nous tendre des pièges (...) Nous ne nous ferons pas prendre. Nous continuerons dans la voie que nous estimons être la bonne ». Par « Ils » il faut comprendre la confrérie musulmane de Fethullah Gülen à laquelle il appartient. Erdogan accuse implicitement cette confrérie d'avoir ourdi ce complot, visant selon lui, à détruire les avancées politiques et économiques réalisées par son gouvernement ces dix dernières années. Signe du divorce avec la confrérie Gülen, M. Erdogan a lancé une purge sans précédent dans les rangs de la haute hiérarchie policière, où les Gülenistes sont très présents. Il n’est pas le seul à crier au loup. Le ministre de l’Economie a lui aussi fait des déclarations similaires : «Je quitte mon poste de ministre de l'Economie pour que toute la lumière puisse être faite sur cette ignoble opération qui vise notre gouvernement», a souligné M. Caglayan.
Le Président turc, Abdullah Gül, a souligné «que s'il y a une corruption, elle ne peut être étouffée», louant aussi les efforts de démocratisation du gouvernement dont il faisait partie avant d'être élu à son poste en 2007. 

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