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General Motors paie fort le prix de ses restructurations

Le géant américain est privé de son rang de numéro 2 mondial de l’automobile et ses activités internationales (Chine, Inde et Moyen-Orient) ont vu leur bénéfice opérationnel réduit de moitié sur un an, à 1,2 milliard de dollars.

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Privé de son rang de numéro 2 mondial de l’automobile au profit de Volkswagen, le constructeur américain General Motors a fait moins bien que prévu l’an dernier, pénalisé par d’énormes coûts de restructuration à l’international.

Alors qu’il a décidé de retirer sa marque Chevrolet du Vieux Continent, le géant de Détroit a souffert même en Asie, notamment en Chine, pays en plein boom automobile.
Ses activités internationales (Chine, Inde et Moyen-Orient) ont vu leur bénéfice opérationnel réduit de moitié sur un an, à 1,2 milliard de dollars.

«Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la nouvelle équipe», a commenté Paul Ausick, analyste chez 24wallstreet.com, rappelant que la Chine est un marché clé pour GM, qui y a investi beaucoup et prévoit le lancement de nouveaux modèles.
Ces résultats, les premiers annoncés depuis que Mary Barra a pris les commandes du groupe mi-janvier, ont divisé les analystes.

La banque Barclays estime qu’ils «ne sont pas aussi mauvais que ça», tandis que JPMorgan les juge «légers». Un sentiment qui s’est reflété dans l’évolution de l’action à Wall Street : après avoir dévissé en début des échanges, le titre remontait, gagnant 0,24% à 35,33 dollars à la mi-séance.

Une restructuration à 1,3 milliard

Aussi bien les bénéfices que le chiffre d’affaires sont ressortis inférieurs aux prévisions moyennes des analystes.
Les gains nets annuels ont plongé sur un an de 22,4%, à 3,8 milliards de dollars. Rapporté par action, référence des investisseurs américains, le bénéfice ajusté est de 2,38 dollars sur l’année, inférieur de 99 cents aux attentes.
Par comparaison, le rival Ford a dégagé un bénéfice net annuel de 7,15 milliards de dollars, en hausse de 26%.

Même au quatrième trimestre, période des achats de fêtes de fin d’année, le bénéfice courant par action s’est établi à seulement 57 cents, loin des 88 cents attendus.
GM, qui a vendu 9,7 millions de véhicules en 2013 (+4%), a certes vu son chiffre d’affaires progresser de +2,03% à 155,4 milliards de dollars sur l’année, mais c’est aussi inférieur aux 155,81 milliards attendus.
Cette performance en demi-teinte s’explique par des coûts de restructuration qui se sont montés à 1,3 milliard de dollars l’an dernier.

Le constructeur a passé une charge de 700 millions de dollars pour le retrait de la marque Chevrolet des marchés d’Europe de l’Ouest et de l’Est à compter de 2016, pour faire place à ses deux autres marques européennes, Opel et Vauxhall.
Il a aussi supporté une charge de 500 millions de dollars liée à sa décision de fermer toutes ses usines en Australie d’ici 2017.
Pour l’année en cours, le coût des restructurations devrait s’élever à 1,1 milliard de dollars, avec notamment la fermeture d’une usine à San José (Brésil).
Leur effet se fera ressentir dans les comptes du premier trimestre, a dit le directeur financier Chuck Stevens.
Pertes réduites de moitié en Europe

Comme pour nombre de multinationales, l’Amérique du Sud reste un terrain d’incertitudes, notamment le Venezuela où le gouvernement a mis en place un double taux de change et encadré les prix des voitures et leurs volumes de production, dans un contexte d’hyperinflation.
En outre, GM dit pâtir des dépréciations du bolivar vénézuélien et du peso argentin, ainsi que de la chute du real brésilien.

En Europe, longtemps un puits de pertes, GM a réduit de plus de moitié sa perte opérationnelle en un an, à 800 millions de dollars, contre 1,9 milliard en 2012.
«La stabilisation de l’activité en Europe va rassurer les investisseurs», estime Bank of America dans une note.
S’il ne donne pas de prévisions pour l’année en cours, le constructeur automobile indique qu’il va exploiter ses forces aux États-Unis, où il a enregistré un bénéfice opérationnel record cette année.
GM subit sur son marché intérieur la rude concurrence de ses rivaux Ford et Chrysler dans le segment en fort rebond aux États-Unis des grosses cylindrées comme les pick-up. À coup de forts rabais, ces derniers ont réussi à lui grignoter des parts de marché.

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