Karim Chaoui, qui parle en sa qualité de l’un des gérants de l’entreprise propriétaire de l’immeuble abritant le cinéma Lux, nie toute volonté de démolition de l’immeuble sis au boulevard Lalla Yacout. «Même si notre entreprise avait des intentions de démolir l’immeuble, en partie ou en totalité, chose qui est loin de la vérité, cela n’aura jamais été possible. De plus, notre activité consiste en l’acquisition, l’exploitation, la location, la gestion et éventuellement la revente de tous les biens et les droits mobiliers et immobiliers. De facto, l’aspect des travaux colporté par cette rumeur ne figure aucunement dans nos métiers», indique-t-il. Un état de fait que confirme un huissier de justice présent sur les lieux, hier vendredi.
Tout en faisant le tour du propriétaire, Karim Chaoui affirme avoir reçu les membres de l’association «Save Cinemas in Morocco» en toute confiance. «Ils ont pris des photos en ma présence et j’ai été surpris par la teneur de ce qu’ils ont écrit dans une sorte de rapport…», affirme-t-il. Preuve à l’appui, ce denier présente ledit rapport adressé aux autorités concernées et dans lequel on peut lire que «dans le cadre de sa mission de préservation du patrimoine culturel cinématographique marocain, l’association (…) vous informe d’une action de démolition du cinéma Lux (…) inscrit selon la loi 22-80 sur la liste nationale des monuments historiques (…) Une partie des plafonds d’origine ont été arrachés, des murs du hall du cinéma sont en partie détruits…»
Selon Karim Chaoui, la dégradation subie par les faux plafonds, dont une partie a été arrachée à différents endroits, «a été causée par des actes de vandalisme, commis en 2013, avec l’intention de voler le câblage qui serpente le long du plafond, rien de plus». Poursuivant ses explications, il attire l’attention sur un fait marquant : les traces laissées et les dégradations perpétrées suivent exactement le cheminement des câbles arrachés. «Lorsque l’on voit ça, pourrait-on, ne serait-ce qu’un seul instant, penser à une volonté de démolir ?» conclut-il.