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La Maison de l’artisan a accueilli à cette occasion l’exposition-vente de plusieurs coopératives de femmes, et ce dans le but de revaloriser le produit de l’artisanat au Maroc, comme l’a souligné, en ouverture, la présidente du Cercle diplomatique de Rabat, Habibatou Mouhamadou, épouse de l’ambassadeur du Cameroun au Maroc. «Notre objectif est d’œuvrer pour l’émancipation économique des femmes. Donc, avec le soutien de nos partenaires, nous avons pris l’initiative de célébrer cette journée du 8 mars en hommage aux femmes artisanes et rurales du Maroc». D’où la thématique de «L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous» qui met en relief la portée des actions du Cercle diplomatique en faveur de la femme et des personnes dans des conditions précaires.
L’organisation de l’exposition de plusieurs coopératives dans cet événement fait état, effectivement, des aspirations de cette organisation qui a, depuis sa création, réalisé de nombreux projets. «Cette exposition nous permet de découvrir plusieurs articles d’artisanat féminins. Les femmes artisanes méritent tout notre respect, car elles sont admirables, ces femmes parfois laborieuses, femmes de l’ombre, mais peut être pas pour longtemps. Leur savoir-faire, leur intelligence, leur implication dans la vie de la cité, leur énorme énergie positive et leur rôle économique sont à valoriser et à mettre en exergue», précise dans son allocution Fatima Marouan, ministre de l’Artisanat, de l’économie sociale et solidaire. Et d’ajouter que ces femmes artisanes ont su sauvegarder et transmettre notre patrimoine de génération en génération, préservant la tradition, tout en y apportant leur touche personnelle et toute leur créativité. «On les retrouve dans tous les domaines et elles en investissent certains jusque-là réservés aux hommes. D’où la grande attention que notre ministère leur accorde dans sa stratégie "Vision 2015"». En effet, beaucoup de ces artisanes ont fait valoir leur créativité, leur savoir-faire et leur compétence, en arrivant à s’ouvrir à d’autres marchés et d’autres horizons.
Pour honorer ces femmes artisanes du Maroc et les encourager davantage, plus d’une dizaine d’entre elles ont reçu, à l’occasion de cette manifestation, des Prix et des attestations de mérite, en reconnaissance de leur travail et leur génie créatif. «C’est une vraie fierté que de voir ces femmes, dont certaines sont analphabètes, devenir indépendantes et contribuer à la revalorisation de l’artisanat marocain», renchérit la représentante de la Fondation BMCE Bank. Cet événement a constitué, également, un espace pour faire découvrir les travaux de peinture et autres photographies et orfèvreries de certaines épouses d’ambassadeurs qui se sont révélées de vrais talents, avec un clin d’œil à l’art marocain en invitant à se joindre à elles deux femmes, respectivement, en orfèvrerie et en peinture. Une belle escapade, à travers les couleurs, les formes et les sensations qui dévoilent de vrais talents cachés, dont les travaux furent énormément appréciés par l’assistance.
Témoignages :
Sabah Bougazzoul, styliste-Caftan et Création
« Je participe avec mes créations à des défilés de mode»
«J’ai eu le Prix du meilleur artisan en 2013 et j’ai été sollicitée par la directrice du Centre de l’artisanat à Hay Chemaou où j’exerce en tant que styliste dans tout ce qui est caftan et habillement traditionnel marocain. Je participe avec mes créations à des défilés de mode. C’est vrai que ce genre d’expositions, dans un cadre officiel, nous sont très utiles pour notre promotion. Mais, nous avons, également, besoin de soutien de la part du ministère. Moi, par exemple, je fais travailler plusieurs femmes que je dois payer que je vende ou non. C’est là où réside la problématique. Surtout que la confection des habits traditionnels nécessite des tissus et des fournitures assez chers».
Imane Hakiki, présidente de la coopérative Dar Ezmi
«Je souhaite que ces activités se renouvellent souvent»
«Ce genre de manifestations sont une très bonne initiative pour nous. Nous arrivons à faire connaître nos produits à base d’huile d’argan. Je crois qu’avec une bonne qualité, nous pouvons gagner plus de clients. Donc, je souhaite que ces activités se renouvellent souvent».
Amina Boukadi, couture et décoration des maisons
«Notre projet a pris naissance grâce à l’INDH»
«Notre projet de la coopérative Kenz Al Harfa a pris naissance grâce à l’INDH. Nous arrivons à joindre les deux bouts. Mais, ce n’est pas suffisant pour faire évoluer ce projet, surtout que nous avons un petit local à Youssoufia. Je souhaite que le ministère de l’Artisanat nous aide dans ce sens pour pouvoir réaliser nos ambitions».
Nadia Boutdarine, coopérative Yacout
«Nous faisons des recherches pour améliorer nos connaissances»
«Nos produits sont à base d’huile d’argan, de miel et de produits cosmétiques. Nous effectuons à chaque fois des formations octroyées par des experts étrangers qui nous apprennent la base du métier. Puis, nous-mêmes, nous faisons des recherches pour améliorer nos connaissances. Nous faisons beaucoup de salon et d’expositions et nos produits sont très sollicités aussi bien par les Marocains que les étrangers, surtout les Turcs, les Japonais et les Espagnols».
