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La majorité et l’opposition à couteaux tirés

La discussion générale du projet de budget 2015 a été on ne peut plus animée au sein de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. La majorité et l’opposition se sont vertement affrontées sur plusieurs points. Les députés des groupes de l’Istiqlal, du PAM, de l’USFP et de l’Union constitutionnelle ont véhiculé des critiques acerbes à l’égard du gouvernement. Le ministre de l’Économie et des finances est attendu, aujourd’hui, au Parlement pour répondre aux différentes observations des députés.

La majorité et l’opposition à couteaux tirés
l’absence d’une vision régionale dans l’élaboration du projet de loi de Finances a été pointée du doigt.

L’argentier du Royaume devra répondre ce matin aux remarques acerbes des parlementaires sur le projet de loi de Finances. Les interventions, au sein de la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, ont été on ne peut plus musclées. L’ambiance était parfois électrique entre opposition et majorité qui se sont échangés copieusement les accusations. Si la majorité a défendu bec et ongles les choix gouvernementaux, l’opposition n’a pas fait dans la dentelle en critiquant la politique gouvernementale ainsi que les dispositions du projet de loi de Finances au titre de l’année 2015.

De manière générale, les députés de l’opposition reprochent au gouvernement l’absence d’une vision économique claire à même de traiter efficacement la crise ; une critique qui revient d'ailleurs chaque année lors de l’examen du projet de budget au sein de l’institution législative. Dans ce cadre, le projet de budget 2015 est jugé trop technique et sans véritable fondement politique, par bon nombre de parlementaires. Ce reproche, évoqué à plusieurs reprises en commission, a suscité l’ire de la majorité qui n’a pas hésité à réagir contre l’opposition. Ainsi, cette dernière s’est arrêtée sur plusieurs points «négatifs». Il s’agit notamment des hypothèses du projet de budget. Les parlementaires des quatre groupes de l’opposition estiment que le gouvernement devra faire un effort en la matière. Le député socialiste Abdelali Doumou tient à relever que ces hypothèses nécessitent une révision constante de la part du gouvernement, car le contexte est instable, estimant que durant les trois dernières années, un grand écart est enregistré entre les chiffres présentés à l’occasion de l’examen des projets de loi de Finances et les réalisations sur le terrain.
Sur un autre registre, l’absence d’une vision régionale dans l’élaboration du projet de loi de Finances a été pointée du doigt. Les parlementaires exigent des détails sur les crédits alloués à chaque région, d'autant plus que le Maroc est à la veille de la mise en place du grand chantier de la régionalisation. Par ailleurs, le recours «abusif» à l’endettement est parmi les critiques récurrentes des députés qui reprochent au gouvernement d’avoir hypothéqué l’avenir du pays. Les parlementaires de l’opposition épinglent l’exécutif sur ce dossier l’appelant à s’expliquer amplement sur cette question. Mais pour les groupes de la majorité, il ne sert à rien de faire un procès d’intention au gouvernement sur se volet, du moment que la dette est utilisée pour l’investissement.

En ce qui concerne les mesures fiscales, l’augmentation de la TVA sur certains produits alimentaires a alimenté le débat. Même des parlementaires de la majorité désapprouvent cette mesure qui fera certainement l’objet de propositions d’amendement. Sur ce point, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaïd, a déjà souligné que cette augmentation rentrait dans le cadre de la réforme de la fiscalité, comme stipulé dans les recommandations des assises de la fiscalité. La réponse du responsable gouvernemental, ce matin en commission, est très attendue pour éclaircir bon nombre de points avant de passer à la discussion détaillée des articles du projet de loi de Finances. Les parlementaires affichent leur détermination à proposer des amendements pour rectifier le tir. Mais l’expérience a déjà démontré que le gouvernement accepte peu de propositions d’amendements de fond. L’on s’attend donc à ce que le bras de fer entre l’opposition et la majorité soit très serré lors de la phase d’adoption du texte, tant en commission qu’en plénière. 

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