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Edito

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Le continent africain a toujours été sujet à des présupposés, l’esprit humain étant ce qu’il est. Mais subir ces présupposés sans les remettre en question, c’est multiplier les inconnues, les incompréhensions, les aléas, et donc les risques d’échec, que ce soit sur le plan politique, économique, industriel ou personnel.
Il convient à juste titre de rappeler que l’Afrique réunit toutes les conditions pour être au centre d’enjeux stratégiques et devenir très convoitée, aussi bien par des puissances mondiales que par des puissances régionales.

Le constat est sans appel, l’Afrique s’intègre de plus en plus au monde. Depuis 2000, les échanges commerciaux avec le reste du monde ont triplé. Les investissements directs étrangers sont passés de 0,7% en 2000 à 4,5% en 2010, faisant connaître au continent dès 2005 un tournant majeur, puisque le montant des investissements directs étrangers devient supérieur au volume de l’aide internationale. Le 21e siècle a été de très bon augure pour le continent africain, à en juger par l’attrait exercé sur les investisseurs, les touristes et les entreprises. Loin des clichés misérabilistes, des indicateurs économiques reflètent le visage d’une Afrique en plein essor. L’Afrique serait-elle passée du statut de continent délaissé à celui de continent convoité ? De nombreux rapports viennent conforter cette thèse. En 2010, Mc Kinsey global Institut intitulait son rapport «Lions on the Move : the Progress and Potentieal of African Economies» ; en mai 2012, une étude d’Ernest and Young annonçait «It’s time for Africa». Le même mois, un rapport de Goldman Sachs encourageait les investissements en Afrique. Jamais l’Afrique n’a suscité autant d’intérêt !

Loin toujours des présupposés, face à cette Afrique prospère et prometteuse, persiste l’Afrique des conflits aggravés par l’activisme des cellules djihadistes. Depuis la fin des années 90 et surtout après les grandes guerres qui ont ravagé cette partie du monde, l’Afrique a basculé des guerres ouvertes dans des conflits. Les deux principales raisons sont :
• En premier lieu, la fragilité de l’État qui apparaît dans le sous-encadrement des populations, l’absence de services sociaux, l’incapacité de contrôler les mouvements transfrontaliers des biens et des personnes, le déséquilibre de la représentation ethnique dans la fonction publique et la multiplication des zones grises.
• En second lieu, la maîtrise des ressources constitue la toile de fond de plusieurs conflits sur un continent rural où la maîtrise du sol et du sous-sol crée des revendications de reconfiguration balkanique.
L’implantation de cellules terroristes et djihadistes dans la région sahélo-saharienne vient renforcer la vision afro-pessimiste. L’aire sahélienne, depuis la chute du régime libyen consécutive à l’intervention de l’OTAN, occupe le devant de la scène. L’établissement de la filiale AQMI d’Al Qaïda avec son propre modèle économique fondé sur les enlèvements, les trafics illicites... légitime de se poser la question : le Sahel serait-il devenu l’Afghanistan africain ?

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