Après l’appel au boycott lancé par des personnalités publiques et des partis politiques, c’est au tour d’un ancien Premier ministre, Mouloud Hamrouche (1989 et 1991), d’appeler les Algériens à ne pas se rendre aux urnes le 17 avril, date de l’élection présidentielle en Algérie : «Ce régime s'est effrité et va tomber (c'est pourquoi) je veux le faire tomber dans le calme et non dans une vague de violence (…).
La crise dépasse cette élection (...) qui ne sert à rien (...) et mon sentiment est que ce régime n'est pas bon pour l'Algérie». Et d’ajouter cette sentence qui en dit long sur la transparence des scrutins en Algérie : «J’appelle au boycott parce que les élections ne constituent pas dans notre pays un mécanisme pour choisir». Pour lui, l'armée doit jouer un rôle dans ce changement, car «il n'y a aucune chance d'élaborer la démocratie sans l'aval de l'armée». «Je ne demande pas un coup d'État. Je n'appelle pas l'armée à empêcher Bouteflika de se représenter. Je l'appelle à sauver l'Algérie de l'impasse», a indiqué M. Hamrouche.
Le gouvernement Hamrouche était considéré comme l'artisan des réformes politiques qui ont permis l'émergence d'une presse privée après 26 ans de règne de médias publics. M. Bouteflika, qui fêtera dimanche ses 77 ans, est au pouvoir depuis 1999, un record de longévité en Algérie. Mouloud Hamrouche a déclaré qu’il ne se portera pas candidat à cette présidentielle.