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«Le légendaire match contre l'Espagne est le plus beau souvenir de ma carrière»

Ancien international marocain des années 60 et membre du staff de l'équipe nationale de 1986, Abdallah Benbarek, plus connu sous le pseudonyme de Abdallah Malaga, était l’invité d’honneur du tournoi des U17 qui a opposé, mercredi après-midi, les jeunes de l’Académie Mirofoot à leurs homologues de Malaga F.C. Pour ceux qui l’ignorent, Abdallah Malaga a porté les couleurs du club andalou de 1958 à 1968, période au cours de laquelle il a été souvent appelé en équipe nationale du Maroc. Actuellement, il est conseiller au sein du Malaga F.C et chargé des catégories des jeunes. Dans cet entretien accordé au «Matin», Abdellah Malaga revient sur sa riche carrière en tant que joueur et surtout établit un parallèle entre le football d'hier et celui d'aujourd'hui. Décryptage.

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Le Matin : Quelle différence y a-t-il entre le football d’antan et celui d’aujourd’hui ?
Abdallah Malaga : Vous savez, chaque génération a ses particularités. Avant le football était beaucoup plus concentré sur les gestes techniques et les prouesses individuelles. Aujourd’hui, il est devenu beaucoup plus rapide et les schémas tactiques ont «étouffé» les joueurs qui ne peuvent plus s’exprimer comme ils le voudraient. Avant, le football était un art, maintenant c’est devenu un business. Forcément, il a perdu de son charme.

Comment évaluez-vous le championnat marocain ?
Sincèrement, je ne le suis que très rarement. Parfois, je regarde les matches du Raja, du Wydad ou de l’AS FAR. Et sincèrement, je pense que le niveau a grandement régressé. Je crois que le manque de formation à la base est pour beaucoup dans ce déclin qui se répercute sur l’équipe nationale. Néanmoins, je persiste à croire que le joueur marocain est très doué et sait se démarquer lors des grandes occasions. Voyez par exemple l’exploit du Raja de Casablanca qui a ébahi le public lors du dernier Mondial des clubs en surclassant l'Athlético Mineiro et le FC Monterrey.

Que préconisez-vous ?
De nos jours, les jeunes avaient à proximité de leurs quartiers des terrains vagues où ils pouvaient jouer à longueur de journée. Maintenant, avec l'urbanisation, ces espaces ont disparu. Il faut donc que les clubs se penchent sérieusement sur la formation et abandonnent les recrutements tous azimuts. Rappelez-vous l’«Opération 1 000 joueurs» que nous avions effectuée quand j’étais parmi le staff technique de la FRMF. Cela nous avait permis de dénicher de nombreux talents qui ont apporté un plus au football national. Par conséquent, il faut rééditer la même opération en allant dénicher les jeunes dont regorgent les différentes régions du Royaume.

Que pensez-vous de l'équipe nationale ?
Ce que je peux dire c'est que l'équipe nationale d'antan était beaucoup plus compétitive. La dernière en date est celle coachée par Baddou Zaki. En 1986, lorsque je faisais partie du staff technique du Onze national, j'effectuais des tournées en Europe et je discutais avec les entraineurs des joueurs qui évoluaient dans le vieux continent. On ne convoquait alors que ceux qui pouvaient apporter un plus. Ceux qui avaient le même niveau que celui du championnat national étaient écartés.

Êtes-vous pour ou contre l'entraineur étranger ?
Qu'il soit étranger au Marocain, je pense que l'essentiel est qu'il apporte un plus à notre équipe nationale.

Quel est votre plus beau souvenir lors de votre carrière footballistique ?
Incontestablement, le légendaire match contre l'Espagne en 1961. Rien qu'à y penser, j'ai la chair de poule. Me remémorer Larbi, Jdidi, Labied, Bettache, Belmahjoub, Azhar, Tibari, Tatum et Akesbi, c’est évoquer une belle épopée!

Votre dernier mot.
Parler peu et travailler beaucoup doit être la devise des responsables de notre football.

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