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«Nous travaillons sur une plateforme internationale de recherche et de formation à Benguérir»

L’Iresen et l’OCP lanceront avant fin 2014, à Benguérir, la première plateforme internationale de test, de recherche et de formation pour les énergies renouvelables, Green Energy Park. Prévue sur 8 hectares, celle-ci permettra aux universités et entreprises de développer différentes technologies tout en intégrant plusieurs projets pilotes. Le DG de l’Iresen revient sur ce projet ainsi que les réalisations de l’institution et ses contraintes.

«Nous travaillons sur une plateforme internationale de recherche et de formation à Benguérir»
Selon le DG de l’Iresen, la R&D permettra au Maroc de bénéficier de taux d’intégration industrielle élevés et de se positionner à l’international. b PH. DR

Le Matin éco : Quel bilan dresser aujourd’hui de la contribution de l’Iresen au développement de l’intégration industrielle locale dans les énergies renouvelables ?
Badr Ikken : Pour atteindre un objectif ambitieux d’intégration industrielle locale, il est primordial de soutenir les industriels et les entreprises. L’accompagnement de la stratégie énergétique à travers la R&D appliquée contribuera à la création de champions nationaux innovants, qui à leur tour, auront un effet d’entrainement sur le secteur. Iresen les regroupe autour de projets de recherche collaboratifs. À ce jour, 7 appels à projets ont été lancés depuis 2012 dans les domaines suivants : le solaire thermique, le solaire photovoltaïque, l’éolien, la biomasse et les technologies supports (stockage, réseau...). Plus de 125 millions de DH ont été alloués pour financer la R&D des entreprises et des universités marocaines ainsi qu’étrangères et ont permis de regrouper plus de 140 consortiums pour la soumission des projets. Dans le cadre de cet appui, toutes les entreprises et universités sélectionnées bénéficient d’un soutien financier pour acquérir des équipements, réaliser des prototypes ou des installations pilotes, participer à des formations et des rencontres scientifiques appropriées au niveau national et international. Le réseautage est également efficient et fructueux puisque les partenaires marocains peuvent impliquer leurs homologues étrangers pour profiter de leurs expériences et savoir-faire.

Avez-vous déjà entamé les projets collaboratifs ?
Les projets collaboratifs financés par Iresen ont commencé effectivement en janvier 2013. Aujourd’hui, soit une année et demie après, il y a déjà eu la création de deux joint-ventures pour répondre aux appels à projets et aux projets pilotes. Un consortium maroco-allemand s’est positionné sur le développement d’une centrale solaire thermodynamique de type capteur cylindro-parabolique et le second groupement maroco-français agit également dans le domaine du solaire thermique de type Fresnel linéaire. Plusieurs projets financés par Iresen contribueront également à l’optimisation de composants spécifiques et à l’émergence de systèmes complets adaptés aux conditions climatiques marocaines tels que le photovoltaïque à concentration (CPV), les systèmes de rafraichissement ou de climatisation solaire.

Quels sont les contraintes et les problèmes rencontrés ?
L’Allemagne, l’Espagne, la Corée du Sud et même la Chine, pour ne citer que quelques exemples, encouragent et soutiennent massivement la recherche. Il faut que l’appui financier des universités et centres de recherche marocains ne soit pas ponctuel et que d’autres instruments soient mis en place pour encourager les PME et PMI marocaines à s’investir et à investir dans la recherche et développement, tels que les incitations fiscales. Le message que je souhaiterais transmettre est que la R&D industrielle constitue une clé pour l’avenir du Maroc afin de bénéficier de taux d’intégration industrielle élevés et de se positionner comme leader régional dans les énergies renouvelables.
Il est également nécessaire que l’architecture des programmes de projets énergétiques soit différente et complémentaire pour pouvoir permettre aux grandes, moyennes et petites entreprises de se positionner. Aujourd’hui, la maturité de certaines technologies, telles que l’éolien, autorise le lancement d’appels d’offres pour des installations de grandes capacités qui permettront à des entreprises de se placer sur des maillons de la chaine de valeur d’une importance stratégique qui seraient sinon inaccessibles. Il serait également pertinent que des programmes nationaux visant à encourager d’autres technologies soient lancés telles que le photovoltaïque décentralisé ou les chauffe-eaux solaires et qui permettront à un très grand nombre d’entreprises de s’impliquer durablement dans le secteur. Il faudrait aussi que les politiques sectorielles soient encore plus cohérentes et impliquent le maximum d’acteurs des différents secteurs. Il faut aspirer à créer une culture entrepreneuriale et d’innovation axée sur une économie verte et stimuler la compétitivité des entreprises.

Sur quels projets planchez-vous actuellement ?
Iresen souhaite et se doit de contribuer avec l’appui de ses membres fondateurs au soutien d’une R&D dans notre Royaume qui a comme objectifs la création de valeur, d’emplois et de nouvelles opportunités de positionnement pour les entreprises marocaines.
Iresen, en partenariat avec son membre fondateur OCP, est en train de réaliser la première plateforme internationale de test, de recherche et de formation pour les énergies renouvelables «Green Energy Park» dans la ville de Benguérir.
Cette plateforme, unique en son genre en Afrique, s’étend sur une superficie de 8 hectares et offrira aux universités, mais surtout aux entreprises et industries marocaines un espace pour développer différentes technologies tout en intégrant plusieurs projets pilotes. Elle permettra de mutualiser les infrastructures de plusieurs institutions marocaines de recherche dans le dessein de créer un pôle d’excellence où le savoir et le savoir-faire seront partagés entre universités et industriels marocains avec le soutien de leurs homologues étrangers. Plusieurs organismes de recherche de renom soutiennent la création de cette plateforme, tels que la plus grande institution de recherche appliquée en Europe – Fraunhofer Gesellschaft, le plus grand groupement de centres de recherche allemands – Helmholtz Berlin ou encore Mines ParisTech ainsi que l’Université coréenne de Chonbuk.
Green Energy Park sera opérationnel fin 2014 et permettra de couvrir toute la chaine de valeur de la recherche avec ses quatre piliers : la recherche fondamentale, la recherche technologique, le développement et les projets pilotes, élément qui intéresse beaucoup les entreprises marocaines pour consolider leur expertise dans l’exploitation et la maintenance des centrales et des installations de production d’énergie renouvelable. La plateforme accueillera un projet pilote de solaire thermique d’une capacité de 1 MW, similaire à la technologie en cours d’installation à Ouarzazate, qui sera développé en partenariat avec des ingénieurs et chercheurs marocains afin de maitriser ces technologies. D’autres plateformes de recherche associatives suivront et traiteront des thématiques du couplage Eau-Énergie, la biomasse, les réseaux intelligents et l’efficacité énergétique.

Prévoyez-vous d’autres actions ?
Dans le cadre de sa stratégie, Iresen ne cesse aussi de renforcer son réseau à travers la collaboration avec plusieurs opérateurs scientifiques et industriels nationaux et internationaux. À ce titre, l’Institut vient de signer en mai 2014 une convention de partenariat avec la CGEM afin de mieux assurer sa mission de fédérateur des chercheurs et des industriels autour de projets collaboratifs pour une recherche et développement appliquée en parfaite adhésion aux besoins et attentes des industriels marocains dans le domaine des énergies renouvelables.
Ces différents partenariats, les appels à projets et les infrastructures de recherche associatives seront exploités pleinement pour accompagner au mieux les opérateurs et les entreprises marocaines et leur permettre de développer leur expertise, contribuer à la création de nouvelles filières industrielles dans le secteur des EnR et créer des emplois à forte valeur ajoutée.
Cet engagement dans la R&D permettra de consolider le potentiel d’intégration industrielle et positionnera le Maroc comme leader régional dans les énergies renouvelables.

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