Menu
Search
Jeudi 18 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 18 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Cinéma

«Un prêt de 50 millions d’euros pour appuyer le programme «Emploi et développement des compétences»

L’AFD soumet à son prochain CA l’octroi d’un prêt de 50 millions d’euros, destiné à appuyer le programme «Emploi et développement des compétences» qui vise à améliorer la qualité de la formation professionnelle en donnant aux organisations professionnelles un rôle accru dans la gouvernance du dispositif et à accroître l’équité face au service public de l’emploi.

«Un prêt de 50 millions d’euros pour appuyer le programme «Emploi et développement des compétences»
Un capital humain qui ne demande qu’à être valorisé.

Le Matin Emploi : Quel bilan faites-vous de l ’approche par les compétences, l’une des bases de votre stratégie matière de formation professionnelle pour le Maroc ?
Joel Daligault : L’approche par les compétences (APC) n’est pas la stratégie de l’AFD, mais celle du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle qui a adopté cette démarche pédagogique – éprouvée dans de nombreux pays – dans le but de garantir la qualité de l’apprentissage et de renforcer l’employabilité des lauréats.
L’introduction, au Maroc, de l’APC dans le milieu des années 2000 a été progressive, car elle a exigé la redéfinition des programmes de formation ainsi qu’une formation approfondie des formateurs qui étaient familiers d’approches plus classiques, plus théoriques, empruntant moins de références aux compétences mobilisées au quotidien ou en situation de travail. La culture de l’évaluation régulière des acquis en cours d’apprentissage, pilier de l’APC, a également dû être introduite dans les équipes de formateurs, ce qui a exigé que ceux-ci déclenchent des réflexes d’auto-évaluation permanente et appréhendent autrement leur métier. Le modèle de formation professionnelle au Maroc s’est recentré autour du formateur. C’est une conséquence positive de l’introduction de l’APC.
En outre, la gestion des centres de formation soutenus par l’AFD (au total, 22 dans 12 secteurs d’activité) est déléguée par l’État aux branches professionnelles.

Qu’en est-il de la plateforme industrielle intégrée pour l’aéronautique (Midparc) ?
L’AFD accompagne l’essor de l’industrie aéronautique au Maroc en finançant d’une part, la P2I de Midparc et d’autre part, l’Institut des métiers de l’aéronautique de Casablanca (IMA) :
• Midparc fait partie du programme d’investissement de MedZ, qui bénéficie de la part de l’AFD d’un prêt de 50 millions d’euros (dont la convention a été signée en décembre 2012) et d’une subvention de 500 000 euros pour appuyer la mise en place d’un système de management environnemental. Midparc est l’une des premières P2I, avec un coût d’aménagement de 710 millions de dirhams et un objectif de 12 000 à 15 000 emplois directs, à terme. Les concours de l’AFD en faveur de MEDZ s’inscrivent dans le cadre de l’accompagnement du Plan Emergence.
• l’IMA a pour mission d’assurer des formations adaptées à tous les profils (opérateurs, techniciens ou cadres intermédiaires), des formations avant embauche et à l’embauche ainsi que des parcours de perfectionnement en cours d’emploi, en vue de répondre aux besoins en compétences des entreprises du secteur de l’aéronautique. Inauguré le 6 mai 2011 par S. M. le Roi Mohammed VI, l’IMA a ouvert ses portes en avril 2011. Il est mitoyen de Midparc et offre une capacité d’accueil de 640 opérateurs qualifiés et de 156 cadres intermédiaires, soit environ 800 apprenants chaque année en formation initiale. Les formations s’inscrivent dans le cadre d’un cycle de pré-embauche pour de futurs salariés parrainés par des entreprises du secteur. L’État a délégué la gestion de l’IMA à IMA SA, dont le capital est détenu à 100% par le Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS).
Grâce au taux élevé d’insertion professionnelle des lauréats de l’IMA, le nombre de formations dispensées a atteint 670 stagiaires en 2013 et devrait être de 930 en 2014 et 1 150 en 2017. Ce succès explique qu’une extension de l’IMA soit à l’étude : elle devrait se concrétiser en 2014. Initialement prévue à hauteur de 30 millions de dirhams, la contribution de l’AFD a été portée à 62 millions de dirhams (5,6 millions d’euros), soit 73% du coût final, afin de financer l’extension de l’IMA.

Le secteur a fait ses preuves au Maroc, quelles sont vos perspectives d’avenir pour développer le volet de la formation professionnelle dans ce domaine ?
L’engagement, désormais ancien, de l’AFD en faveur de la formation professionnelle au Maroc va se poursuivre en participant à l’élargissement de l’offre sectorielle d’une part et en favorisant une adéquation renforcée entre formation et emploi.
L’AFD instruit le financement d’un nouveau prêt à l’État pour la mise en place des Instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (IFMEREE), dont le coup d’envoi a été donné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en mai 2011 lors des deuxièmes Assises de l’énergie à Oujda. Ce projet devrait voir le jour en 2014 et viendra s’inscrire dans la dynamique des plans solaire et éolien afin de favoriser leur intégration industrielle. Comme à l’accoutumée, la gestion de ces centres sera confiée à une société anonyme réunissant l’ONEE, MASEN et l’ADEREE ainsi que les deux fédérations professionnelles couvrant le secteur des énergies (Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques – FIMEE et Fédération nationale de l’électricité et de l’électronique – FENELEC). Les principales études préparatoires aux IFMEREE ont été financées sur subvention de l’AFD. Par ailleurs, l’AFD soumet à son prochain CA l’octroi d’un prêt de 50 millions d’euros destiné à appuyer le programme «Emploi et développement des compétences» qui vise à améliorer la qualité de la formation professionnelle en donnant aux organisations professionnelles un rôle accru dans la gouvernance du dispositif et à accroître l’équité face au service public de l’emploi.

Beaucoup de jeunes marocains rêvent de faire carrière à l’international, quels sont les atouts qu’ils doivent capitaliser pendant leur formation pour donner des chances à ce rêve de se réaliser ?
Le Maroc est en plein essor économique et les dispositifs de renforcement du capital humain sont de plus en plus performants afin de participer à l’attraction des investisseurs étrangers. Dans ce contexte, l’expérience internationale d’un(e) jeune marocain(e) doit être considérée plutôt comme un moyen que comme une fin de développement de carrière. 

Lisez nos e-Papers