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Le plan Bensalah pour l’industrie

Compensation industrielle, commande publique, fiscalité, foncier... La CGEM a dévoilé une batterie de 29 mesures afin de donner un coup de fouet à l'industrie du pays. Le facteur est primordial : une à trois années pour le déploiement.

Le plan Bensalah pour l’industrie
L'étude de la CGEM a été dévoilée 4 jours avant la présentation par Moulay Hafid Elalamy de sa stratégie pour dynamiser le plan Émergence, annoncée pour demain.

Après le Livre blanc et la Vision 2020, place à Cap compétitivité. Une nouvelle stratégie élaborée par la CGEM pour booster l’industrie et la PME. Cette fois-ci, la priorité de la Confédération patronale est d’attirer l’attention des pouvoirs publics pour «accélérer le rythme» de mise en œuvre des stratégies sectorielles. C’est en tout cas le message qu’a voulu livrer Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM, lors d’un point de presse, le 28 mars à Casablanca. L’événement a été organisé pour présenter l'étude commanditée par la CGEM afin de «réhabiliter l’investissement industriel axé sur le développement de la PME» (cf.notre précédente édition sur www.lematin.ma). La Confédération lève ainsi le voile sur ce rapport de 700 pages quatre jours avant l’annonce par le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, de sa nouvelle stratégie pour recadrer le Plan Émergence. En attendant de connaître le détail de cette nouvelle feuille de route, l’étude de la CGEM estime que ses recommandations sont à concrétiser sur un horizon de 1 à 3 ans.
Rappelons que cette étude a retenu 29 mesures prioritaires sur une centaine identifiées par le cabinet Valyans Consulting.

Une stratégie pour la compensation industrielle

Selon le plan Bensalah, il existe un préalable pour réussir la mise en œuvre de ces 29 mesures : l'élaboration d’un modèle socio-économique basé sur l’industrialisation. L’étude cite le Plan Émergence qui a «permis au Maroc de définir un cap» par le choix des Métiers mondiaux du Maroc (MMM - à savoir le textile, l’aéronautique, l’automobile, l’offshoring, l’électronique et l’agroalimentaire -). «Cette stratégie doit absolument être poursuivie», indique Valyans. Pour le cabinet, elle commence à porter ses fruits et ses effets iront en s’amplifiant. Mais elle doit également être complétée pour parvenir à une véritable industrialisation du Maroc.
Cette industrialisation passera aussi par une intégration des filières des MMM, pour maximiser le contenu en valeur ajoutée locale. Les métiers des industries métallurgiques et mécaniques et de la chimie-parachimie (représentant une bonne partie de nos importations industrielles) sont donc à intégrer au plus vite. Notons que des stratégies ont été définies lors des Assises de l’industrie en février 2013. «Il s’agit maintenant de les mettre en œuvre rapidement», lit-on dans le document synthétisant l’étude de la CGEM. Parmi les 29 mesures identifiées, une bonne partie vise à développer la compensation industrielle comme outil au service de l’industrialisation. L’étude recommande aux pouvoirs publics de définir une stratégie globale sur la compensation industrielle (objectif visé, secteurs concernés, seuils déclenchant le mécanisme…). L’étude estime que la condition de succès de cette mesure est la création d’une organisation et d’une instance de gouvernance agile, par exemple un Comité de gestion de l’intégration industrielle.

Renforcer le rôle de la commande publique

Dans Cap Compétitivité, la commande publique est érigée en levier de développement des entreprises à activer à court terme. Ce constat revient souvent dans les discours des officiels et dans plusieurs études réalisées par plusieurs organismes (CESE, Conseil de la concurrence…). «Il faut sensibiliser les prescripteurs publics à l’intérêt de recourir à la préférence nationale dans la sélection de leurs fournisseurs», notent les rédacteurs de l’étude. Et ce, même dans les cahiers des charges. La CGEM va jusqu’à exiger que les offres financières dans les appels d’offres publics soient libellées en dirhams. L’objectif est de favoriser les entreprises locales ou les entreprises étrangères ayant une représentation locale. Et à défaut de tissu local suffisant, il faut exiger des obligations de compensation industrielle dans le cadre d’une stratégie dédiée.
«Il faut aussi donner de la visibilité sur plusieurs années quant au montant et à la nature des investissements et achats publics», poursuit le cabinet. L’étude de la CGEM aborde aussi l’accès au foncier pour les industriels. Thème récurrent, la rareté du foncier est un véritable casse-tête pour les gouvernements qui se sont succédé. Plusieurs politiques publiques (Maroc Vert, Émergence, Habitat…) butent en effet sur le foncier. Dans l’étude de la Confédération patronale, on privilégie la piste d’une «réglementation transparente et facilitatrice» pour résoudre ce problème, avec des cahiers des charges définissant clairement les conditions d’accès. L’État doit aussi clarifier l’accès au foncier agricole pour les industriels. Mais là, il s’agit d’un chantier complexe, où le gouvernement n’est pas le seul à détenir la clé du problème. Le plan Bensalah ne proposera d’ailleurs pas de formule concrète pour y arriver. Si ce n’est développer les formules locatives, à côté des formules d’achat de foncier pour les industriels, en renforçant les aides et les incitations publiques.
Au registre de la fiscalité, la Confédération patronale reprend de vieilles revendications telles l’accélération du remboursement par l’État des crédits de TVA et la pleine neutralité de cette taxe (une des recommandations des dernières Assises de la fiscalité). L’étude met également en avant la nécessité de jouer sur les incitations fiscales pour drainer l’investissement privé vers l’industrie.

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