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La Banque mondiale recommande un régime de change plus flexible

L'institution de Bretton Woods estime que cette flexibilité est essentielle en tant qu’instrument d'ajustement face aux chocs qui affectent l'économie. Elle l'a affirmé lors du Forum public-privé sur l’ouverture économique du Maroc tenu le 9 mai à Rabat et qui a drainé une centaine de participants.

La Banque mondiale recommande un régime de change plus flexible
Les intervenants de la Banque mondiale et du ministère de l'Économie et des finances lors du Forum organisé à Rabat.

La Banque mondiale revient à la charge : le Maroc a besoin d’un régime de change plus flexible. Une recommandation qui remonte à plusieurs années déjà et également formulée par le FMI. Cette flexibilité est essentielle, en tant qu’instrument d'ajustement face aux chocs qui affectent l'économie. À un certain moment, la politique de change fixe ne favorise pas, par exemple, la compétitivité-prix du secteur des biens échangeables à l’international, alors que le déficit commercial ne cesse de se creuser. «Nous pensons être utile pour le pays d’évoluer vers un régime de change plus flexible. La mise en place d’un tel régime permettra de donner plus de marge de manœuvre aux décideurs politiques pour accommoder les chocs que subit l’économie marocaine», a déclaré au journal «Le Matin» Jean-Pierre Chauffour.

L’économiste principal pour le Maroc de l'institution de Bretton Woods s’exprimait le 9 mai lors du Forum public-privé sur l’ouverture économique du Maroc, organisé par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie et des finances et la Banque mondiale. Un forum pour échanger sur l’impact de l'ouverture sur les équilibres macroéconomiques, à la lumière de l’aggravation du déficit commercial et de la performance commerciale des entreprises marocaines, notamment exportatrices. La rencontre, qui a fédéré une centaine de personnes, a été l'occasion pour Mohamed Chafiki, directeur de la DEPF, de faire le point sur le processus d’ouverture et d’intégration du Maroc, avec un accent particulier sur les effets de cette ouverture sur les échanges commerciaux, la balance des paiements et budgétaire ainsi que les transformations structurelles.

Selon lui, le niveau d’ouverture actuel du Maroc est de 34% contre 27% en 2006. Cependant, ce niveau reste en dessous de celui de plusieurs pays comparables comme la Tunisie (40%). Dans son allocution adressée aux participants, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaïd, a indiqué que l’ouverture de l’économie marocaine a été progressive et accompagnée, ces dernières années, par un processus de transformation structurelle important du tissu productif, à la faveur d’une croissance économique plus forte, diversifiée et moins volatile que par le passé. Cela a permis de réaliser des avancées significatives dans le renforcement des échanges, l’attraction des investissements directs étrangers et la modernisation du tissu productif national. Cependant, l’offre exportatrice nationale est restée et reste limitée, en raison de sa concentration sur quelques produits et marchés, d'une forte dépendance des importations incompressibles, de la prédominance des produits à basse technologie et à forte intensité de ressources naturelles et de main-d’œuvre.

Le ministre met aussi en avant la faible qualification de cette main-d’œuvre ainsi que sa faible productivité comparativement à des pays concurrents, particulièrement asiatiques. «Cette situation a engendré une détérioration prononcée du déficit de la balance commerciale qui n’a fait que s’aggraver d’année en année. Ce déficit a quintuplé, passant de 44 milliards de dirhams en 2000 à 201 milliards en 2012», rappelle Boussaïd.
Aux yeux de Joumana Cobein, chef du Bureau de la SFI (Société financière internationale) pour la région Maghreb (groupe Banque mondiale), si l’ouverture est une opportunité pour les producteurs et les consommateurs, elle n’est pas pour autant une garantie de succès. «Et c'est là le second point fondamental. Sans une politique macroéconomique rigoureuse, et notamment une gestion saine des finances publiques et de la monnaie, les déficits extérieurs ne peuvent que se creuser. La responsabilité n’est alors pas imputable à l’ouverture en tant que telle, mais à l’insuffisance de politiques d’accompagnement. Et il en va ainsi pour l’ensemble des politiques qui ont un impact sur la compétitivité du Maroc et sa capacité à développer une offre exportable concurrentielle», souligne l’experte. Selon elle, les principaux facteurs de développement sont liés au climat des affaires, à la bonne gouvernance, à la réglementation du marché du travail, à la formation et
à l’éducation des jeunes, mais aussi à la politique de change.

Pour Boussaïd, les réformes actuellement menées par le gouvernement ciblent, entre autres, l’amélioration des échanges extérieurs à travers l’amélioration de l’offre exportable et l’attractivité du pays pour mieux tirer profit des investissements étrangers. Elles visent également l’amélioration du climat des affaires pour la PME ainsi que le développement du capital humain. 

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