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L’offre locative est encore très chère

Louer un bureau se révèle encore très cher à Casablanca. Les TPE et PME marocaines sont concurrencées par des entreprises étrangères aux capacités financières souvent supérieures. Pour contourner cette problématique, beaucoup de sociétés marocaines se rabattent sur l’immobilier résidentiel reconverti et les magasins commerciaux.

L’offre locative est encore très chère
Source : Carré immobilier

Le marché de l’immobilier d’entreprises est très actif. La tendance est à la location qui représente 50%. Mais l’offre se fait rare. Pour William Simoncelli, directeur général de Carré immobilier, le marché n’est pas en suroffre. Bien au contraire. L’offre actuelle est jugée insuffisante. Les prix du loyer eux restent élevés pour les biens de qualité et bien situés. Il faut compter 200 à 250 DH/m² pour louer des bureaux respectables. «Les entreprises marocaines n’ont pas toutes les moyens de le faire», explique Mohamed Lahlou, président de l’Association marocaine des agents immobiliers (AMAI). Pour ce professionnel de l’immobilier, le marché n’est pas régulé. «Une stratégie dédiée au secteur pourrait réguler le marché», estime Lahlou.

Les TPE et PME de petite taille s’orientent vers la location pour trois raisons. Elle permet d’abord de favoriser la mobilité des entreprises. En effet, un entrepreneur veut être libre de changer d’adresse à tout moment ou d’opter pour un bureau plus spacieux en cas de besoin. «La location facilite le changement d’adresse sociale. Il suffit de mettre fin au contrat de bail», rappelle William Simoncelli. La démarche est plus complexe lorsque l’entreprise évolue dans un bien immobilier dont elle est propriétaire. «Trouver un nouvel acheteur fait perdre un temps précieux à l’entreprise. Sans oublier le risque de vendre à perte», explique le directeur général de Carré immobilier, surtout quand la conjoncture est défavorable.

Les solutions locatives favorisent ensuite le climat des affaires des entreprises. «Le locataire peut choisir un immeuble dédié aux entreprises du même secteur d’activité ou dont les professions sont complémentaires de la sienne.» Ce n’est pas toujours le cas quand une PME de taille réduite est propriétaire de son bureau. «En effet, le foncier coûte 25.000 à 30.000 DH le m², alors que le prix réel ne dépasse que très rarement les 15.000 DH/m²», souligne l’agent immobilier. Avec des niveaux de prix pareils, les moyens dont disposent les petites structures ne permettent généralement d’acheter que dans des immeubles résidentiels. Ces derniers n’offrent pas forcément toutes les commodités : parkings conséquents, ascenseurs et personnel qualifié pour la gestion de l’immeuble, sa sécurité et sa propreté. Pas très bien pour les affaires !

L’immobilier commercial comme alternative

Enfin, les entreprises veulent de moins en moins s’occuper des problèmes de copropriété. Elles préfèrent se focaliser sur leur cœur de métier, laissant la gestion de l’immeuble aux entreprises de gestion auxquelles cette tâche a été déléguée. La tâche de trouver un bureau en location est davantage compliquée par la nature des agences immobilières travaillant dans ce segment. L’arrivée sur le marché marocain d’agences immobilières étrangères, souvent bien rodées et disposant de solides références ailleurs, a changé la donne. Ces agences multiplient les partenariats avec les promoteurs immobiliers et quadrillent parfaitement leurs zones d’activité respectives.

Afin de dresser une cartographie fidèle de la situation du marché, quatre de ces professionnels se sont regroupés depuis déjà un an pour la réalisation de Statimo Maroc : une carte statistique établissant avec précision, pour chaque zone de Casablanca, les prix réels de loyer des bureaux d’entreprises. Un argument de taille qui séduit leurs clients étrangers. «Le marché est aujourd’hui presque fermé aux professionnels marocains. La situation ressemble davantage à un monopole», regrette Mohamed Lahlou. Les entreprises marocaines, elles, doivent s’aligner sur leurs homologues étrangères, peu regardantes sur les prix du loyer, tant que les bureaux d’entreprises proposés sont aux normes internationales. Pire. «Beaucoup de propriétaires préfèrent louer à des entreprises étrangères, car elles acceptent les baux commerciaux à dates d’échéance fermes. Les entreprises marocaines n’en sont que plus marginalisées», regrette Lahlou.

Face à la rareté de l’offre et la cherté du loyer, de plus en plus d’entreprises en démarrage s’orientent vers la location de locaux commerciaux. Si, habituellement, ces espaces étaient dédiés aux métiers de bouche et autres commerces basés sur l’achalandage, ils font aujourd’hui le bonheur de ceux dont les moyens ne permettent pas de payer le plein prix. Désormais, il n’est pas étonnant de retrouver des fiduciaires, des comptables, des imprimeurs et même des agences publicitaires dans des magasins. Sur ce segment, la tendance est également à la location. «Les prix de vente au mètre carré ont baissé de 30 à 50% ces dernières années. Pourtant, les acheteurs se font très rares», affirme Mohamed Lahlou.

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