Les attaques terroristes se multiplient ces derniers jours au Kenya, notamment dans les zones côtières très courues par les touristes. Hier dimanche, la Croix-Rouge a indiqué que neuf personnes ont été tuées dans la localité de Gamba, où une personne est portée disparue. Neuf autres personnes ont été tuées à Hindi. Ces attaques ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, selon les autorités citées par l’AFP. Toutes les personnes tuées à Hindi sont des hommes, excepté un adolescent, qui aurait été tué alors qu'il tentait de fuir, selon un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur le lieu de l'attaque. Les assaillants ont laissé un message en anglais et en swahili sur un tableau noir, disant : «Vous envahissez un territoire musulman et vous voulez rester en paix ?», a-t-il constaté. Un porte-parole des islamistes somaliens shebabs a affirmé dans un communiqué que le mouvement avait mené cette nouvelle attaque. Les shebabs ont également revendiqué les attaques de juin à Mpeketoni, affirmant qu'il s'agissait de représailles à la présence militaire du Kenya en Somalie dans le cadre de la force de l'Union africaine.
Violences ethniques ?
En dépit des revendications des shebabs, le président kényan, Uhuru Kenyatta, voit dans ces attaques meurtrières la signature des «réseaux politiques locaux» qui seraient à l’origine des «violences ethniques aux motivations politiques».
L'opposition veut quant à elle organiser une grande manifestation aujourd’hui lundi à Naïrobi, mais ce rendez-vous attise la peur de violences politico-ethniques. Défait à la présidentielle de 2013, Raila Odinga veut dresser son réquisitoire envers le pouvoir : l'insécurité, mais aussi la vie chère, la corruption et des nominations dictées selon lui par des critères ethniques. «Le Kenya est une nation apparemment en guerre contre elle-même», affirme son parti, le Cord, jugeant que les «relations interethniques» n'ont jamais été aussi «détériorées» au Kenya, première puissance économique d'Afrique de l'Est. Le pouvoir rejette ces accusations et soupçonne l'opposition, qui demande sur tous les tons un «dialogue», de chercher en réalité le désordre. Pour le jour «J», la police a annoncé le déploiement de 15.000 agents, alors que le pays est déjà en alerte par crainte des shebabs, décidés à punir le Kenya pour son engagement militaire dans la Somalie voisine.