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Partenariat économique : le meilleur est à venir

Les relations économiques entre le Maroc et la Guinée sont prometteuses. La visite que vient d'effectuer S.M. le Roi dans ce pays a permis de relancer la dynamique de coopération et de tisser des liens étroits entre les hommes d'affaires des deux côtés. L'ambition est de hisser le partenariat économique au niveau des liens fraternels unissant les deux pays.

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S’il y avait un message à retenir de la Rencontre économique Maroc-Guinée, organisée les 4 et 5 mars, il devrait être le suivant : la Guinée accueille à bras ouverts les Marocains et veut que le Maroc devienne son premier partenaire économique dans l'Afrique de l'Ouest. Le premier ministre guinéen, Mohamed Said Fofana, a invité à l'ouverture de cette rencontre les opérateurs économiques des deux pays à saisir les opportunités d'investissements que présente l'économie guinéenne. M. Fofana a particulièrement mis l'accent sur l'effort fourni par son gouvernement pour assainir le climat des affaires, promouvoir la bonne gouvernance et l'État de droit.

Il a souligné que l'économie guinéenne a réalisé, ces trois dernières années, de bonnes performances et que l'ambition du gouvernement était de la rendre encore plus compétitive et plus attractive pour les investisseurs. Le haut responsable guinéen a fait également savoir que son pays offrait d'importantes opportunités d'affaires, citant notamment l'exploitation et la valorisation des richesses minières, le renforcement des infrastructures, la modernisation de l'agriculture et le développement de l'industrie de transformation. Pour leur part, les responsables gouvernementaux marocains ont affirmé que le Royaume était prêt à mettre son expertise et son savoir-faire au service de l'économie guinéenne.

Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, a souligné que l'expérience du Royaume dans ce domaine, notamment le Plan Maroc Vert, offrait des possibilités d'échange intéressantes. Dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Industrie et du commerce, Moulay Hafid El Alamy, a insisté sur l'importance de partager les succès, mais aussi les échecs du Maroc en matière de transformation des produits agricoles et dans l'agroalimentaire «J'insiste sur les échecs, car cela permettra à nos amis guinéens de ne pas commettre certaines erreurs que nous avons commises».

La présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc, Miriem Bensaleh Chaqroun, a, quant à elle, plaidé pour un partenariat gagnant-gagnant entre les opérateurs économiques des deux pays. Elle a souligné que «le temps est venu d'aller plus loin», rappelant que Maroc mettait son expérience à la disposition de ses frères guinéens. 


Boubacar Touré, directeur régional de Ciments de l’Afrique de Guinée S.A

«Les entreprises marocaines sont accueillies à bras ouverts ici»

«Le groupe Addoha continue sa percée en Afrique. Mardi dernier, il a lancé un projet d’envergure à Conakry portant sur la réalisation de 3 000 logements. Mais quelques mois auparavant, le Groupe avait lancé sa première usine de ciment en Guinée, CIMAT Guinée. Située dans la zone industrielle du port sec de Kagbelen, cette usine est dotée d’une capacité de production annuelle de 500 000 tonnes, extensible à 1 000 000 tonnes par an. Nous avons rencontré son directeur général, Boubacar Touré.»

Le Matin : Quelle est l’importance de cette nouvelle usine de ciment ?
Boubacar Touré : L’importance de cette cimenterie procède du fait qu’elle répond à un besoin réel du marché guinéen et qu’elle permet à beaucoup de Guinéens d’avoir un emploi. C’est donc un projet qui permet aussi de lutter contre le chômage et la pauvreté dans le pays. Pour le moment, nous détenons 35% de parts de marché alors qu’on a démarré il y a à peine deux mois.

En tant que représentant d’une entreprise marocaine en Guinée, que pensez-vous des relations économiques entre les deux pays ?
À mon avis, le partenariat économique entre le Maroc et la Guinée a de beaux jours devant lui. Les entreprises marocaines sont accueillies à bras ouverts et elles sont vite adoptées par toute la population. De plus, le fait que le visa ne soit pas exigé de part et d’autre, montre qu’il y a une confiance et que le flux de la population passe de manière positive. Le Maroc a opté pour le partenariat Sud-Sud et aide beaucoup de Guinéens à se former dans ses écoles et ses universités. Je rappelle qu’avant de lancer la production dans notre usine de ciment, nous avons envoyé des employés se former au Maroc dans les cimenteries Addoha. Donc, le Maroc aide la Guinée à former ses ressources humaines et je pense que les deux pays sont déterminés à renforcer davantage ce partenariat.

Quelles sont vos perspectives de développement ici ?
Nous comptons doubler la production de notre usine de manière à passer à la production de 1 million de tonnes par an. C’est très important pour nous, car le secteur du BTP se développe vite ici. Tous les Guinéens aspirent à avoir leurs maisons. Et puis comme vous avez sûrement pu le constater, nous avons un besoin en infrastructures routières. La consommation du ciment ne fera que croître dans les prochaines années.

Qu’apportent les entreprises marocaines installées ici à l’économie guinéenne ?
À part l’investissement, elles apportent un savoir-faire avéré. Vous n’êtes pas sans savoir que le Maroc est un pays émergent. Les cadres marocains sont de haut niveau et bien formés. Nous profitons de l’expérience marocaine et cela est très important pour nous. Si je prends l’exemple de notre cimenterie, comme je l’ai dit tout à l’heure une vingtaine de techniciens sont partis se former dans les usines marocaines. Nous avons aussi de hauts responsables marocains qui apportent leur appui et leur expertise aux Guinéens. 
Propos recueillis par notre envoyé spécial à Conakry, Abdelwahed Rmiche

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