Nouveau défi de l’enseignement supérieur

Les systèmes d’enseignement supérieur connaissent d’importantes évolutions visant leur concordance avec l’économie de l‘innovation dans laquelle l’utilisation des outils à des fins pédagogiques est la source de pérennisation. Dans ce cadre, l’innovation revient sur le devant de la scène. Mais cette fois-ci avec un caractère plus spécifique : «L’innovation pédagogique». Celle-ci consiste en l’amélioration de la pratique enseignante avec la pratique apprenante, de manière à adapter la pédagogie aux changements globaux et aux mutations sociétales. En effet, l’innovation ne vient pas uniquement de l’usage de nouvelles technologies, mais aussi d’une logique d’adaptation des pratiques d’enseignement et d’apprentissage au contexte de l’université qui évolue avec un effectif d’étudiants de plus en plus progressif. L’innovation pédagogique amène, donc, les acteurs universitaires à personnaliser le profil de compétences en relation avec les nouveaux métiers et les profils demandés par le milieu professionnel. Pour rentrer dans le vif du sujet plusieurs questions s’imposent.
Où en est l’université marocaine par rapport à ces mutations ? De quelle manière s’organise-t-elle pour relever les défis de l’enseignement, de l’identification des besoins particuliers des apprenants, de l’utilisation de la technologie et du travail en réseau ? Quelles formes d’encouragement les décideurs universitaires doivent-ils préconiser pour garantir la pérennisation de l’innovation pédagogique ? ...

Pour répondre à ce type d’interrogations, l’Université Mohammed V-Souissi (UM5S) a organisé, les 10 et 11 avril, le premier Colloque international sur l’Innovation pédagogique en collaboration avec toutes les universités du Royaume et du ministère de tutelle. Le thème retenu pour cette première édition est l’«Apport de l’innovation pédagogique aux nouveaux défis de l’enseignement supérieur et aux mutations sociétales». Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, le professeur Redouane Mrabet, président de l’UM5S, a déclaré : «le nombre progressif des étudiants nous a incités à réfléchir sur les nouvelles méthodes pédagogiques, et ce, dans l’objectif de garantir la qualité de l’enseignement supérieur sans omettre les autres principes notamment ceux liés à la qualité de la formation et à son adéquation avec les besoins du marché du travail». Et de préciser que «dans un contexte mondial d’économie du savoir basé sur les nouvelles technologies et sur la compétitivité comme standard de développement, je suis dans la certitude que la stratégie d’e-learning comme choix stratégique aura dans les années à venir des retombées positives sur l’amélioration du niveau d’éducation et de formation». Lors de son allocution, le président de l’UM5S a présenté les différents défis auxquels devrait faire face l’université marocaine, dont l’amélioration des rendements des étudiants et de leur employabilité. Cette rencontre universitaire a rassemblé praticiens et chercheurs venant des différentes régions pour partager les connaissances ainsi que les réflexions sur l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur. C’était l’occasion propice pour réfléchir et débattre de mesures à mettre en place pour pouvoir renseigner l’étudiant sur son apprentissage, son amélioration et ses manques.